Une adaptation des Misérables dans un format d’une heure, autant dire que beaucoup de choses sont passées à la trappe.
Au niveau des personnages, si on retrouve bien évidemment Jean Valjean qui est certainement le personnage le mieux réussi quoiqu’un peu pataud, Javert (qui manque de charisme), Cosette, Marius, les époux Thénardier, on notera la faible présence de Fantine et l’absence d’Eponine, de Gavroche, et des nonnes.
Exit donc les galères de Fantine, la dure vie de Cosette et son évolution sous l’aile de Jean Valjean au couvent. Les péripéties du roman de Hugo sont arrangées, simplifiées et mélangées entre elles pour mettre le maximum de choses en un minimum de temps. Oui mais voilà, même si la cohérence de l’histoire est en partie conservée dans les grandes lignes, il n’empêche que ce film manque clairement de consistance puisqu’il est largement allégé de détails ; on va au principal sans se soucier du reste, donc forcément le background en prend un coup, et pour une œuvre comme Les Misérables, ce n’est clairement pas positif. L’histoire ne nous prend pas aux tripes, on reste sur sa faim.
Techniquement, l’animation est raide, rigide, manque de fluidité, surtout dans les déplacements des personnages où l’on s’attend à une session de Moonwalk à chaque pied posé au sol. Les quelques scènes de révolte sont mal foutues, manquent d’intensité, les coups de feu sont très mal rendus (longs traits colorés).
Le charadesign fait vieillot mais a un certain charme malgré tout, même si parfois on a droit à des expressions assez étranges…
Les décors ne sont pas trop mal, en revanche les objets sont flous et manquent cruellement de détails.
Par contre, le côté sonore est largement réussi. Le doublage français est de très bonne facture, fait avec sérieux.
Le générique est la "Ballade pour Cosette", interprété par Chantal Goya. Mais le top du top reste les BGM, vraiment agréables à l’oreille et immersives. Dommage qu’elles n’apparaissent pas plus souvent.
Pour conclure je dirai que l’histoire va (trop) à l’essentiel, et n’insiste pas assez, ou gère mal, sur certains points de l’œuvre de Victor Hugo (le contexte, le passé des personnages…), au final cette adaptation n’émeut pas vraiment. Dommage, car l’aspect sonore était de qualité.
Comme chantonnerait Gavroche:
Trop allégé pour plaire,
C'est la faute à Voltaire,
Trop, bien trop de défauts,
C'est la faute à Rousseau.