Les ravages du LSD sur les scénaristes

Ce film Pokemon vient de me donner 1h11 de WTF complet. Analyse d'un phénomène qui a touché le staff entier de cet opus: l'abus de drogues.

Partez du principe que je ne peux pas vous spoiler puisque les gentils gagnent toujours. Il est toutefois important de noter qu'il n'y a pas de méchants dans ce film.

Tout commence par un mec qui se transforme en un Pokemon légendaire. Normal j'ai envie de dire. Le ton est ainsi donné dans les cinq premières minutes du film. Bon en fait plutôt dans les dix premières car nous avons droit à deux openings distants d'à peine quelques minutes. Le gars transformé en Pokemon va vouloir voler la mère de Sacha pour l'offrir à une autre fille. Tout le monde le sait, les mères sont interchangeables et personne ne se rend compte d'une quelconque différence.

Comme d'habitude, Sacha et ses amis vont tenter de résoudre la situation. C'est la seule péripétie qui s'offre à eux dans ce film, hormis les combats Pokemon bien sûr. Les combats Pokemon, parlons-en. Sacha est atteint du syndrome du blédard complet, c'est-à-dire qu'il semble être touché par la malédiction des Pokemon qui n'évoluent pas. C'est la seule explication logique que j'ai trouvée quand j'ai vu qu'il envoyait au combat, face à un Pokemon légendaire, un Kaiminus pour lui faire utiliser pistolet à O. Reprenons. Un Pokemon légendaire tel Entei représenté ici, se croise dans la nature à un niveau 50. Soit Sacha a lui-même pris de la drogue en pensant que son Pokemon en viendrait à bout. Soit la moitié de ses Pokemon font comme Pikachu et n'évoluent pas. Dans les deux cas, aucune chance qu'il parvienne à compléter son Pokedex un jour. Et en plus il s'obstine à prononcer Roucoupssss comme tout le monde, ce n'est à mon avis pas comme ça qu'il deviendra Maître Pokemon. Il est évidemment inutile de préciser que ce débile profond de Sacha a un magnifique Dracaufeu dans sa besace qu'il n'utilise que lorsque tous ses autres Pokemons sont KO, alors qu'il aurait été judicieux de commencer par lui. Je dis ça, je dis rien, j'ai juste battu la ligue une cinquantaine de fois au moins.

Je trouve que les seuls à faire preuve de jugeote dans ce film sont les membres de la Team Rocket. Eux au moins, se posent les bonnes questions: «Tu penses qu'on aura un meilleur rôle dans le prochain film?» ou bien «Tu trouves normal qu'on arrive à respirer sous l'eau?», ce à quoi répond Jesse avec flegme «Il y a des questions qu'il ne vaut mieux pas poser». Ils ont pourtant raison de se poser ce genre de questions sachant qu'ils sont en effet totalement inutiles dans ce film. Leur seule raison d'être est d'aider Sacha à un moment donné, où lui-même se demande pourquoi ils font cela! Miaouss brise alors le quatrième mur en ayant l'audace de lui répondre «S'il t'arrive quelque chose, finis les films et la série».

Je n'ai pas grand chose à dire sur le fond de l'histoire car, bien que j'ai visionné le film il y a une heure à peine, j'ai l'impression de ne même plus m'en souvenir. Le comique des personnages est la seule chose à retenir de ce film. Il y a des pleurs, il y a des rires, de la drague (merci Pierre, qui doit visiblement être toujours puceau vu le nombre de râteaux qu'il se prend), mais aussi de grandes leçons de morales sur les valeurs du bien, de l'amitié et de l'amour à porter à ses Pokemon. Je ne fais en aucun cas l'apologie de l'alcool ou de la drogue, mais être totalement sain d'esprit pourrait vous empêcher de profiter comme il se doit de ce film. J'ai commis l'erreur de vouloir le regarder en toute normalité et je ne pense pas reproduire un jour cette faute colossale. Regardez ce «long» métrage si vous êtes nostalgiques de cette époque bénie où les Pokemon étaient partout à la télévision et où on pouvait se permettre de prendre les téléspectateurs pour des bêtas, sinon passez votre chemin sans vous retourner.