En 2006, le studio Kyoto Animation créait la surprise avec la série désormais bien connue des fans d’animation Japonaise : Suzumiya Haruhi No Yutsu. En 2007, et pour permettre aux fans de patienter en attendant la sortie d’une deuxième saison de la série susnommée, ce même studio décide de sortir une petite série sans grande prétention, mais suffisamment intéressante pour capter l’attention du spectateur : Lucky Star.
Loin d’égaler la qualité graphique de son prédécesseur, la série préfère adopter un style relativement sobre (quoique très coloré), avec un design qui tient plus du crayonné que de la bombe graphique de son aîné. Pourtant, cette simplicité reste plaisante à visionner, et est compensée par des personnages variés, auxquels ont s’attache rapidement. D’une certaine manière, chacun d’entre eux s’inspire d’une partie de ce qui a été vu dans SHNY, à commencer par le personnage de Konata Izumi, qui se montre presque aussi excentrique que Suzumiya (le côté surexcité et totalement irrespectueux envers les décisions d’autrui en moins, encore que…).
En terme de scénario, il n’y a pas de véritable trame, car il s’agit d’une série de petits sketchs sous forme de dialogues plus ou moins hilarants, seule la chronologie permet finalement de suivre une évolution chez les différents protagonistes. De ce point de vue, Lucky Star fait davantage penser à Azumanga Daioh qu’à SHNY.
C’est d’ailleurs de ce style de narration que vient peut-être l’une des faiblesses de cet anime par ailleurs fort agréable : qui dit sketchs et dialogues dit textes à lire, et assurément de ce côté-là, Lucky Star est dense, trop dense justement. Réussir à suivre l’intégralité des dialogues sans jamais mettre sur pause et revenir légèrement en arrière pour comprendre le gag tient presque de l’exploit (en VOSTFR, et je ne vous parle pas de la VOSTA…), d’autant que de nombreux sketchs font appels à une certaine connaissance des habitudes japonaises en général, et de la japanimation en particulier (après tout, Konata est une véritable fan de MMORPG et d’animation). Pour nous pauvres européens ignorants d’une bonne partie des mystère du pays des fils du vent, il devient vite évident que certains traits d’humour nous passent loin au-dessus de nos pauvres petites têtes d’occidentaux. Cela-dit, la pilule passe mieux si on possède déjà une certaine culture sur l’actualité de l’animation durant ces dernières années. Un dernier point, mais de moindre importance : sur la vingtaine de personnages présent, je n’ai compté que 2 personnages masculins qui jouent vraiment un rôle important dans la série (et encore, je serais tenté de dire 1 et demi)…
Enfin, il faudrait être naïf pour ne pas ce rendre compte que cette série sert également au studio pour fidéliser les fans de SHNY, et s’assurer ainsi un succès encore plus important que pour la première saison. Comme cela a déjà été dit précédemment, Konata Izumi possède avec sa grande sœur Suzumiya de nombreux points communs, et ce n’est pas non plus un hasard si pour ces deux personnages, c’est la même doubleuse qui a été choisie. Les allusions à SHNY (ou d’autres séries comme Code Geass ou Gundam) sont nombreuses, sous formes de posters décorant les chambre des adolescentes ou de citations et de discussions tournant autour desdits animes et de leurs produits dérivés (dont Konata est très friande). Si après ce paragraphe vous avez encore quelques doutes et que vous pensez « Mais non, il exagère le Nakei là… », regardez donc l’épisode 16, et vous comprendrez.
Alors Lucky Star, série originale ou simple vitrine publicitaire pour mieux vendre la deuxième saison de SHNY (et de quelques autres) ? J’avoue que moi-même je ne sais que penser. Malgré tout, il ne faut pas bouder son plaisir car l’anime reste agréable à visionner, à condition de ne pas chercher à s’enfiler les 24 épisodes d’une seule traite…
PS : Un dernier commentaire concernant l’opening : celui-ci peut surprendre par sa mise en scène et son rythme, mais personnellement, j’ai adoré.