Lupin III – Les Écrits d’Hemingway : Les mercenaires et la boîte de Pandore
Osamu Dezaki, le fameux réalisateur de dessins animés des années 70-80, a lui aussi contribué à l’histoire de la saga Lupin III. Après les trois séries télé et les long-métrages tirés de la franchise de Monkey Punch, la saga a perduré durant près de vingt ans grâce à des téléfilms diffusés annuellement. Dezaki a réalisé les cinq premiers d’entre eux ; Les Écrits d’Hemingway est le deuxième.
Lupin entend parler d’une légende : l’écrivain Ernest Hemingway aurait trouvé la trace d’un fabuleux trésor caché sur une île de la Méditerranée. Il aurait alors commencé à rédiger un manuscrit à ce sujet mais décède pendant l’écriture. Les pages de ce manuscrit, qui donnent l’emplacement du trésor, sont scellées dans une boîte que rien ne peut ouvrir, sauf une certaine clé en or. Et justement, un riche collectionneur allemand a fait main basse sur la clé.
Lupin se rend donc chez le dit collectionneur mais il est devancé par des mercenaires qui assassinent le vieil homme avant de s’emparer de la clé. Lupin n’a d’autre choix que de se rendre directement sur l’île au trésor pour dérober la boîte…
L’intrigue de ce téléfilm est pleinement centrée autour de la chasse au trésor et du combat que vont se livrer les nombreuses parties. En effet, l’île est en proie à une guerre civile qui opposent deux prétendants au trésor. En plus de ces deux camps, interviendra bien vite un marchand d’armes véreux qui envenimera la situation, sans parler des habitants de l’île qui ont pris les armes pour chasser les mercenaires. Enfin, Jigen, Goemon et Fujiko débarqueront sur l’île avec des motivations personnelles, sans oublier l’inspecteur Zenigata qui ne vit que pour poursuivre Lupin…
L’histoire parvient avec habileté à jongler entre tous ces intérêts et à accorder assez de temps pour le développement de chacun. Ou presque, car il faut admettre que le personnage de Zenigata entre autres est sous-utilisé et n’est là que pour faire acte de présence.
Un des points forts de ce film est qu’il touche quelque chose d’assez rarement mis en avant, qui est le lien d’amitié qui unit les quatre voleurs. En général les personnages ne sont réunis par la force des choses ou simplement parce que le scénario en a décidé ainsi : dans ce téléfilm, on voit bien comment les personnages, venus chacun de leur côté, vont finir par s’allier et s’entraider. Cette idée est poussée à l’extrême lorsque Jigen et Goemon, capturés par les deux camps, seront forcés de se battre et devront trouver un stratagème pour éviter l’affrontement.
Le film étant produit par un célèbre réalisateur, on s’attend à une certaine stylisation. C’est effectivement le cas : on retrouve ainsi certains gimmicks des animes de Dezaki, comme les fameux harmony cels, ou l’usage de l’écran splitté. Globalement le film est vraiment beau, avec une animation toujours dynamique, des couleurs claires et un chara-design typé cartoon particulièrement réussi.
Malgré une trame principale difficilement crédible et intéressante, Les Écrits d’Hemingway parvient à marquer grâce à son utilisation habile des personnages, son capacité à traiter une multitude de pistes narratives en même temps, sa réalisation stylée et agréable à l’œil. Pas le meilleur des téléfilms, mais plaisant et assez représentatif de la période Dezaki de Lupin III. 6,5/10
Les plus
- Histoire dense aux rebondissements nombreux
- Personnages principaux savamment utilisés
- Animation stylisée et réalisation travaillée
Les moins
- Intrigue principale peu cohérente
- Certains personnages brillent par leur inutilité