Critique de l'anime Lupin III - Mort ou Vif

Lupin III – Dead or Alive : le rebelle et le dictateur

Dead or Alive est le cinquième et, à ce jour, dernier film de la franchise Lupin III à être sorti sur grand écran. Mais sa véritable particularité, qui le rend immanquable pour le spécialiste, est qu’il est le seul film à avoir été supervisé par Monkey Punch lui-même.

Lupin et sa bande sont sur la trace du trésor de Zufu, un pays sous tension politique qui vient de faire l’objet d’un coup d’état. Le trésor est situé sur une île flottante au milieu d’un lagon ; mais lors de leur première tentative, les voleurs sont confrontés à un système de sécurité des plus perfectionnés à base de nanomachines polymorphes qui les attaquent (!). Réchappant de justesse à cet étrange assaut, Lupin met au point un plan un peu plus "subtil" : kidnapper la fille du dictateur à la tête du pays pour la forcer à ouvrir le passage. Mais le plan tourne court lorsque la fille en question se révèle être un agent secret au service du régime…

Ajoutons à cela les complots de Fujiko qui parvient à s’infiltrer dans le palais présidentiel pour mettre la main sur le butin, tandis que le fils de l’ancien roi de Zufu refait surface pour mener une résistance contre la dictature. Sans oublier Zenigata qui débarque sur place aussitôt que Lupin montre le bout du nez…

Les qualités qui ont rendu ce film célèbre dans le cercle des spécialiste tiennent dans sa fidélité aux thèmes et au ton original de la franchise ; ainsi le chara-design, très marqué années 90, se veut moins cartoon que dans les précédents films. Les scènes d’actions ne sont pas exagérées et une unité de lieu est respectée, ce qui permet de mieux sentir le décor.

Évidemment l’attention est attirée par le nom de Monkey Punch qui trône au rôle de réalisateur en chef ; d’après la légende, il aurait choisi de s’impliquer dans la production du film car il était insatisfait des divers interprétations qui étaient faites de son œuvre. En réalité, il avouera n’avoir accepté le poste qu’à contrecœur, et n’avoir écrit que la (spectaculaire) scène d’introduction et la fin du film. Le gros du travail fut donc laissé aux assistants-réalisateurs. Il déclara par ailleurs que cette courte expérience dans l’animation le dissuada complètement de recommencer un jour.

Dans tous les cas l’intrigue en elle-même est moins grand-guignolesque que dans la plupart des animes estampillés Lupin III, et le jeu de dupes fonctionnes jusqu’à un coup de théâtre final relativement efficace. Il manque toutefois les interactions entre les membres de l’équipe de Lupin qui auraient pu rendre le film vraiment marquant.

Même sans cela, on est en face d’un opus solide et qui mérite la faveur des fans, d’autant qu’il s’agit du dernier film de la saga Lupin the Third… Avant la sortie en décembre 2013 du très attendu (ou pas) crossover avec Détective Conan.