Lupin III – Walther P38 : l’assassin et l’araignée
Lupin III – Mémoires du Walther P38, aussi parfois appelé L’île des Assassins, est un téléfilm de Lupin III parmi les plus connus. La raison est que cet opus tranche avec la majorité des itérations de la franchise, qui ont rarement poussé la saga dans des recoins aussi sombres.
Alors que Lupin s’apprêtait à commettre un énième cambriolage, il est interpellé par son rival l’Inspecteur Zenigata. Comme d’habitude, Lupin s’enfuit mais durant la poursuite, Zenigata parvient à le piéger. C’est alors qu’un individu avec un tatouage de tarentule sur la main droite sort un pistolet Walther P38 et abat froidement l’Inspecteur, permettant à Lupin de s’échapper.
Comprenant qu’il s'agit d’un message à son attention (Lupin a reconnu son pistolet), lui et Jigen remontent la piste du tueur. Il découvre bien vite qu’il s’agit d’un ordre d’assassins occulte, protégé par les gouvernements du monde entier et qui a pour base une île mystérieuse qui n’est répertoriée sur aucune carte. Lupin parvient à s’infiltrer dans l’ordre et découvre le terrible secret qui l’entoure…
L’histoire de ce téléfilm est assez intéressante car tout un tas de pistes narratives sont ouvertes en peu de temps et le film se plaît à constamment changer de sujet. Outre l’histoire du Walther P38 de Lupin, il y a une histoire de lingots d’or à dérober, une histoire de faction rebelle au sein de l’ordre et la traditionnelle histoire de la jeune demoiselle tourmentée par son passé. A ce sujet, même si le rôle d’Ellen est celui de la « Lupin girl » déjà vue mille fois dans la saga, son personnage est relativement bien fait et son dénouement assez osé.
Osé est un terme bien choisi car le film se caractérise par son côté dark et son utilisation large de la violence. Le film n’est pas à proprement parler « gore », mais ceux qui ne se souviennent de Lupin que par la version douce et édulcorée des suiveurs de Miyazaki risquent d’être surpris.
Ainsi la direction artistique se constitue de couleurs ternes, les combats sont plus nombreux que les poursuites et l’humour tient une place réduite. Ajoutons que le chara-design de ce film est nettement plus marqué années 90 que la moyenne des autres téléfilms qui reprennent le chara-design des années 80. Le dessinateur est Fuminori Kizaki, animateur de carrière qui deviendra célèbre bien plus tard en réalisant Afro Samurai.
Autre anecdote de spécialiste : un des animateurs de ce film, qui fera notamment l’animation du combat final, s’appelle Hiroyuki Imaishi. Un jeune à l’avenir prometteur.
Anyway, ce Mémoires du Walther P38 est un épisode remarquable dans la saga Lupin III, qui montre encore une fois à quel point un matériel de base simple peut mener à des interprétations très hétéroclites. Même si ce téléfilm possède une quantité de défauts (histoire qui part dans tous les sens, trous dans l’intrigue, personnages secondaires décoratifs), il reste divertissant et est tout à fait recommandé à ceux qui veulent aller plus loin dans l’univers du cambrioleur à la cravate jaune.
Les plus
- Un ton sombre assumé
- Intrigue touffue et tortueuse
- Réalisation dynamique et bien dans son époque
Les moins
- personnages secondaires mis au placard
- quelques imperfections dans l’histoire