Comme souvent lorsqu'il s'agit de vieux animés, je me suis dirigé vers ce film dans un état d'esprit purement intéressé. Je n'ai aucun attrait particulier pour Macross, ou pour les gros robots des années 80. Tout ce que voulais, c'était augmenter mon otakulture, pour pouvoir dire "je l'ai vu" et briller dans les conversations mondaines.
Quelle ne fut donc pas ma surprise en tombant sur cet anime que je ne peux pas qualifier autrement que d'excellent.
L'histoire nous embarque tout de suite à bord du Macross, un vaisseau spatial géant qui transporte plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers l'espace. Alors qu'il cherche à regagner la Terre, il est pris dans une escarmouche menée par des grands aliens verts et vilains. Cette bataille sera l'occasion de la rencontre entre Ichijô, pilote de Valkyrie, et Lynn Minmay... idol de J-Pop (!). On se doute de ce qui va se passer entre les deux jeunes gens. Mais ce n'est que le début, le tout début...
Le film passe par plus ou moins tous les poncifs du space-opera, avec les méchants extraterrestres pas sympas, la Terre ravagée, une ancienne civilisation qui contient la clé de la survie de l'humanité... Mais le tout est tellement détaillé, maîtrisé, que l'on s'identifie presque immédiatement à l'univers. Certains détails sont juste abusivement intelligents, tels le fait que les Zentradi parlent une langue fictive spécialement conçue pour l'occasion ; ou encore les scènes à l'intérieur du Macross, sublimes.
Le triangle amoureux qui fait tout le sel du film est particulièrement bien amené, et les personnages en général ont tous un intérêt et un relief. Mais la cerise sur le gâteau, c'est la trame principale quant à la guerre entre Zentradi et Meltradi, et le rôle qu'y jouent les humains. Tout cela reste longtemps mystérieux, mais cette partie de l'univers s'avère remarquablement bien pensée, intelligente, cohérente.
Ce film est une réadaptation d’une série TV appelée SDF Macross, mais si on ne me l’avait pas dit, je n’en aurais eu cure. La narration du film est solide, car elle ne connaît pas les temps morts. Les deux heures de film sont très bien remplies, et pourtant aucune économie n’est faite sur les scènes de combat, les scènes de romance ou les nombreux intermèdes musicaux. Évidemment, les personnages manquent d’un background solide – faute de temps - mais leur rôle dans le film suffit largement à les déterminer.
Mais ce qui surprend avant tout, c’est l’excellence technique de ce film. Le film est trop vieux pour contenir beaucoup d’effets numériques, et donc tout est fait « main ». Y compris les hologrammes, les écrans, les rayons de lumière ; cela donne un côté très stylisé à l’ensemble et un cachet rétro absolument jouissif pour qui aime la japanime de la grande époque (ce film a été réalisé deux ans avant le tout premier Ghibli). Le chara-design a toutefois peut-être un peu moins bien vieilli que le reste. Le volet sonore est irréprochable, que ce soit au niveau de la BGM, des chansons, du doublage, ou des bruitages « pew-pew » délicieusement kitsch.
Macross DYRL mérite amplement son statut de classique car il réunit tout ce que la japanimation sait faire de mieux : de la bonne SF, de la romance bien mielleuse et des musique pop-kawaii qui foutent la pêche. Et le tout en moins de deux heures je vous prie. Le connaître est plus qu’un devoir, c’est une nécessité mesdames messieurs…
Les plus
- Pour découvrir Macross
- Réalisation délicieusement kitsch, musiques excellentes
- Univers très intelligemment pensé
- Scénario rythmé, sans temps morts
Les moins
- les personnages manquent un peu de consistance