Je me suis fait avoir. J'avais envie de poser mon cerveau et regarder une machin bien débile ; Gate semblait pile dans le créneau. Un portail entre un monde de heroic fantasy et notre monde et nous ? Restons sérieux, même un dragon ne fait pas le poids face à un missile de croisière. En plus, le visuel des affiches mais en avant un vrai harem de clichés féminin avec en guise pompon une lolita gothique. Ah, on a va pouvoir bien se marrer. Sauf que si Gate est pété de défauts, ils a aussi quelques qualités et parfois même assez surprenante.
Bon, le chara design n'a rien pour lui. Encore qu'aucun personnage ne se ressemble et les tours de poitrines ne vont pas forcément déclencher de scoliose donc pourrait presque passer leur accorder le passage sans mention. La lolita gothique est un cliché encore pire que prévu puisqu'elle est à moitié nympho à moitié sociopathe mais ça va elle a 1000 ans histoire de dédouaner les pédophiles. Soyons généreux, son état et son apparence sont une partie des enjeux du personnage. Le reste du casting féminin n'est pas forcément plus à son avantage visuellement mais on échappe presque au symptôme des princesses en détresse. Pas toujours malheureusement (ça aurait été trop beau) mais bien plus souvent les nanas n'ont pas que de l'eau dans le cerveau et un vrai rôle moteur dans l'histoire.
Je me moquais du pitch de base et en effet la série l'assume. Oui l'artillerie et les mitrailleuse face à des cavaliers, quiconque a fait une partie de Age of ou de Civ sait qui fait manger les pissenlits par les racines. Sauf que la politique s'en mêle bien sûr. L'opinion publique est à prendre en compte tout comme les pays étranger. C'est un artifice pour que la série ne vire pas au court métrage mais il est plutôt bien vu et surtout assez bien traité. Mieux, la série n'élude pas des sujets plus fâcheux. Le Japon décide de traiter avec le pays magique sur la base du soft power avec ce que ça implique de tractations diplomatiques. Mais Gate évoque explicitement des procédés bien plus douteux comme la corruption, l’espionnage ou même la propagande.
C'est assez déstabilisant, avec globalement une histoire rabâchée 100 fois, de voir une trame de fond aussi réaliste et profonde. On a même parfois de vrais fulgurances bien trop rares sur le rôle du journalisme ou l'instabilité politique japonaise. Malheureusement, soit qu'ils ont eu peur de perdre leur public, soit parce qu'ils n'avaient pas l'assise pour, le sujet est globalement traité trop superficiellement.
De même il y avait certainement beaucoup à faire sur la mythologie de ce monde plutôt que de perdre son temps en quêtes annexes. Hé, n'est pas Magi qui veut mais il faut saluer l'effort.