Alors, comme vous connaissez ma profonde affection pour les séries d'animation estampillées Netflix. Et bien aujourd'hui, je vais en dire du bien pour une fois ! Du moins, je vais essayer...
Bref, Ultramarine Magmell dit Magmell pour les intimes. Global Manga à la base, soit le terme actuel pour les manga papelards non estampillés de la signature nippone. Adapté en anime courant 2019 par le studio Pierrot, est un Shonen qui comme dit dans le titre fait figure de patchwork. Comprenez qu'il assume puiser directement ses inspirations parmi les cadors du secteur.
Le scénario de base est direct, et je dois dire me plait beaucoup : une île dont on ne sait quasiment rien est un jour apparue promettant bien des richesses, et comme la civilisation humaine est reconnue pour son intelligence : on a décidé d'y envoyer majoritairement les andouilles volontaires n'ayant aucune connaissance technique capable de leur sauver la mise si ils se mettaient dans le pétrin.
Sauf que dans le lot de ces érudits, certains ont des proches ayant suffisamment de fric pour se payer les services d'un type spécialisé dans le sauvetage. C'est le boulot du protagoniste nommé Yin Yô.
La série se présente donc sous forme d'aventures individuelles divisées en épisodes. Chacun présentant un personnage dont un proche s'est foutu dans la panade sur l’île qui demande à genoux l'aide de Yin Yô afin qu'il lui porte secours. Pour cela, il est accompagné d'une assistante rappelant autant dans le nom que le design un certain pendant de la franchise Mega Man.
Jusque-là, tout va bien. Mais on commence à voir les premiers signes de la limite qu'implique de vouloir jouer sur plusieurs tableaux (le fameux patchwork) aussi avec les personnages.
Yin Yô est présenté comme quelqu'un de froid, sans être glacial, on veut nous faire avaler qu'il ne se bouge que pour l'argent et sauve la veuve et l'orphelin uniquement si le compte en banque suit.
Problème : il ne s'intéresse pas à l'argent. Qu'il en ait une gestion désastreuse et soit fauché la 3/4 du temps est une chose. Mais, si il ne court pas après, à quoi bon lui faire endosser un rôle de sauveteur aux contours de mercenaire ?
Même topo pour son rapport aux autres qui se veut détaché, mais ne l’empêche pas de sortir une morale toute gentille et bien humaniste à chaque fin d'épisode.
Créer une logique dans la forme que le fond contredit peut être intéressant mais l'exercice est périlleux car l'évolution narrative doit être "parallèle" pour garder un semblant de logique, même dans l'illogisme. Et là, on se contente d'informations qui sont définitives.
Mais bon, cette petite entorse à la règle est bien insignifiante face au réel problème de l'oeuvre : vouloir à tout prix taper là où ça fait mal !
Durant ces épisodes découpés en récits, le dernier quart avant la conclusion a comme seul but de vous choper à la gorge pour vous secouer émotionnellement. Ce qui donne :
1er épisode : D'accord. C'est limite sordide et ça m'atteint.
2ème : Oui, ça touche à la convention humaine.
3ème : Encore la même soupe mais si tu veux...
4ème : C'EST BON ! ON A COMPRIS MAINTENANT !
Bref, La rengaine dramatique à outrance. On sait à chaque début d'épisode qu'on va mettre les pleins phares sur une révélation choquante à la fin. Certes, ça éblouit la première fois mais à la longue, c'est lassant...
Dans les côtés positifs, on notera une animation efficace et un doublage honorable. Ainsi qu'une colorimétrie adéquate bien qu'à mon humble avis, elle prendra vite des rides du fait d'un marquage assez fluo par endroit. Une OST discrète, ce qui n'est pas plus mal. Un rythme bien géré et quelques bonnes trouvailles.
Je vais vous faire l'impasse sur les spécificités caractéristiques de l'oeuvre : pouvoirs, bestiaire, environnement etc... Retenez juste qu'on est plus dans le réel que le spirituel.
En résumé : je ne suis pas vraiment convaincu sans y être réfractaire non plus. A voir sur la longueur...