Critique de l'anime Maji de Watashi ni Koi Shinasai!!

Se présentant sous la forme somme toute sympa d'un Baka to Test To Shokanjuuu dopé aux arts martiaux, "Maji de Watashi ni Koi Shinasai!!" (que nous abrègerons par la suite en "Majikoi", parce que mine de rien, c'est long) avait le mérite de faire miroiter une sympathique daube saisonnière aux yeux de ceux qui seraient assez ennuyés pour tenter son visionnage.

Mais Majikoi a menti sur sa marchandise. Et pas en bien.

Le premier épisode, disais-je donc, s'ouvre sur une sorte de guerre inter-classe d'une école pour riches martialistes (cherchez le cliché) et présente (très) brièvement tous les personnages. On y trouve de la baston très moyenne, un héros moins stupide que la moyenne, et un humour encore une fois très moyen. Avec juste une bonne idée sur la fin. Vaguement amusé, on passe à la suite: Le suivant raconte la recherche musclé d'un chien fugueur à travers la ville où habitent nos héros.

Perplexe, on décide de visionner les deux suivant: ils se concentrent chacun sur une des fille du harem.

Et c'est là que l'on comprend. Majikoi n'est pas une daube saisonnière. Majikoi, c'est l'adaptation complètement random et ridicule, probablement par nécessité publicitaire, d'un eroge best-seller.

Le problème, c'est qu'entretemps, toute cohérence scénaristique et narrative est passée à la trappe. Majikoi passe du coq à l'âne régulièrement et sans explications, ne fournit strictement aucune information autre qu'immédiate sur les personnages et le contexte, voir les lieux et se paye le luxe de constituer un fourre-tout ridicule:on y croise pêle-mêle maids, robots et strap de téléphone doué d'intelligence. Bref, à moins d'avoir joué au VN, ce qui ne m'arrivera jamais, il paraît impossible d'appréhender correctement cette série.

Avec une telle construction, Majikoi aurait pu se rattraper sur les personnages. Peine perdu. Ils sont aussi randoms, stupides et clichés que le reste. Constituant évidemment un harem au personnages masculin principal (certes plus malin que la moyenne des personnage de ce genre d'anime, mais tout aussi quelconque) on y trouve une version féminine et apparemment lesbienne de Zaraki Kenpachi, une fille qui agit comme un chien et ne semblant pas se formaliser d'être considérée comme telle, l'ultra-timide de service, l'étrangère (f?)rigide mais admirative du Japon et de a culture, et une fille collante et vraiment, vraiment perverse. Quant aux personnages secondaires, ils sont tous stéréotypés et survolés.

L'aspect technique est lui aussi à l'images de ce genre de série: la moitié du budget semble être passé dans le premier épisode, la musique est inqualifiable car même en cherchant bien, on ne s'en rappelle pas, et le graphisme est absolument quelconque.

Bref, à moins de considérer cet anime comme objet d'étude scientifique, on arrête rapidement les frais.

Bien sûr, je me m'indignerais bien de la tentative l'adapter un VN d'apparemment plus de 50 heures en moins de 13 épisodes. Mais voilà au terme des quelques épisodes que j'ai vu, l'univers ne m’intéresse même plus.

Plongeant donc du niveau de daube sympathique vers l’abyssalement nul, Majikoi est la preuve vivante qu'un anime de qualité nécessite une narration cohérente, fluide et maîtrisé. Il est également la vitrine parfaite de ce peut être une mauvaise adaptation: faite par des gens pas intéressés, uniquement pour des gens déjà intéressés.

Massacrant ses rares bonnes idées (un personnage se prenant des râteaux à répétition de la personne qu'il aime et qui fait tout pour se montrer à la hauteur de cette personne), il provoque même une sensation de gâchis et de dégoût pour son support original.

Mais en attendant, il gagne la place de 3e pire série que j'ai jamais vu, et obtient en accord avec ce ronflant palmarès la note méritée de 1/10.