Manyû Hikenchô, la critique qui fait peur !
Avant-propos : Dans le but d'instaurer un contact avec mes lecteurs, de créer une véritable matrice relationnelle entre moi et lectorat, ou tout simplement pour que vous et moi, nous fassions moins chier : je te propose, à toi public, un jeu de piste tout au long de cette critique. Mais attention ! Contrairement aux colonies de vacances, je ne vais pas vous harceler avec de sordides histoires, à base de machins à aller chercher dans un bois ou autre coins crades ! Non : je vous soumet quelque chose de beaucoup plus ludique et de davantage en accord avec le thème de l'animé d'aujourd'hui. En effet, il est ici question de la chose qui nous a permis à tous et à toutes, de voir cette Terre ou de voter Marine en 2012 ! Et cette chose c'est : l'alcool.
Enfin, euh non ! je veux dire, même si l'alcool est sûrement responsable de plus de naissances que de décès (ceux qui sont nés fin août-début septembre, demandez à vos parents ce qu'ils ont foutu ce soir-là...), je veux plutôt parler des seins ! Ainsi, le dit jeu de piste consistera à repérer combien de combien de fois le mot "sein", ses synonymes, mais aussi ses homophones ont été intégrés au texte (par homophone, j'entends que dès que vous entendrez le sons "sein"). Le jeu commencera dès le prochain paragraphe. Tout ce qu'il me reste à dire, c'est de passer un agréable moment chiant en compagnie de mon texte qui ne l'est pas moins ! Au premier qui me donnera le bon nombre, j'essaierai de le récompenser, genre par un dessin de façon à ce qu'il puisse témoigner de mon merveilleux skill en matière de dessin !
Alors Manyû Hikenchô c'est quoi ? Eh bien c'est un dessin animé qui fait partie de la fournée de l'été 2011, adapté d'un manga de 2005 (licencié chez nous sous le doux patronyme de "La paire et le sabre" par ces cultivateurs du larcin d'Ankama, la société française fondée par un roux) qui doit lui-même s'inspirer des téléfilms érotiques d'Emmanuel tant on va parler de nichons. La série s'inscrit évidemment dans le genre mi-comique mi-coquin (dîtes "ecchi" si vous voulez épater la galerie) mais qui, une fois n'est pas coutume, s'impute d'un côté totalement assumé.
Pour preuve voilà le synopsis :
"L'histoire s'inscrit dans un monde où le statut social d'une femme est jaugé par la quantité de monde qu'il y a sur son balcon. Tous les milieux sont concernés : le commerce, l'art, la politique. Enfin surtout la politique en fait. Finalement c'est comme dans le monde réel sauf que ça se passe pendant l'ère Edo au japon (mais si ! le temps des ninjas, des samouraïs et des premiers hentai de Hokusai ! Ah ben si, voilà...). Et pour la politique, autant dire que le clan Manyû, sait y faire ! Car non content de former des greluches aux énormes obus pour en faire des ninjas magiques, ceux-là manipulent dans l'ombre le Shogunat, c'est-à-dire le gouvernement.
Et c'est ainsi qu'au sein de tout ce merdier, Chifusa Manyû, potentielle héritière du clan, telle un étudiant après une soirée trop arrosée, ouvre les yeux sur le monde qui l'a vu naître, et s'insurge :
"On a bien merdé là ! Je dois faire la revoluchieune ! Une société dont la plus grande vertu est la taille des tétons, c'est complètement con ! Et puis c'est pas sympa pour les planches à pains !"
Aussitôt dit, aussitôt fait, elle s'introduit dans l'enceinte du château Manyû et chipe ni vu ni connu, le parchemin des techniques magiques pour faire grossir les poitrines. Après avoir échappé à ses poursuivantes (parce que décidément, elles y tiennent à leurs obus), elle se lance dans sa quête humanitaire, en compagnie de sa copine lesbouffe Kaede, bien décidée à donner à chaque femme sur cette terre un 95D, telles des Robins des bois des nichons !"
La bête en a pas l'air comme ça, mais en fait, ce qu'on peut en tirer de ce fantastique synopsis aussi bien étoffé que le casier judiciaire de Marc Dutroux, c'est que, en dépit du fait qu'on ait affaire à une comédie ecchi (tout ce qu'il y a de plus classique), Manyû Hikenchô a son côté nanar. D'où un certain côté décomplexé du gland en surface fort appréciable mais aussi un côté auto-parodique moins explicite.
Nummer eins : Manyû Hikenchô, la suite spirituelle des aventures d'Emmanuelle.
Alors autant dire que Manyû Hikenchô, est plus qu'honnête en tant que représentant du genre ecchi (genre des séries à succès générant le plus de pognon dans la japanim', je le rappelle). A commencer par l'histoire qui là n'essaye même pas de trouver un prétexte hypocrite ou scénario inutile pour nous montrer des seins (soit un virage à 90° par rapport à toutes les autres séries du genre). Car oui mes bons amis, comme vous avez pu le succinctement sur l'image du haut et dans mon synopsis (j'hésite vraiment à le proposer au site), il n'est ici question que de seins et on ne s'embarrassera pas non plus de petites amourettes débiles, comme on en trouve bien (trop) souvent. Pour tout dire, rien que dans la première minute du tout premier épisode, on aura tout bonnement et simplement un plan nichon. A noter qu'ici on y va cash : on ne va pas s'embarrasser d'un moyen détourné pour avoir l'air de ne pas y toucher, comme un maillot de bain. Non ici, on vous montrera du tétons nus et en gros plan dans la version non-censurée. Car oui, avec un animé qui n'a pour ambition que de montrer des poitrines parfois très opulentes, les gens de hoods entertainment, ont trouvé la bonne idée, pour des raisons de nombres de diffusions et donc de pognon, de proposer 2 versions : une censurée, diffusée dans un premier temps (où un rayon lumineux affreux s'insérera sur 3 bons quart de l'écran) et une autre moins censurée, diffusée un petit peu plus tard. On est alors en droit de s'interroger sur l'intérêt d'une version censurée du bousin, par de là même aussi utile que de la bière sans alcool ou un FPS console. Enfin bref, comme vous pouvez le voir, étant en pleine connaissance de ses "armes" de séduction (littéralement), Manyû Hikenchô a de quoi proposer un spectacle qui ravira les plus imbéciles d'entre nous.
Heureusement ou non, la série ne se montre pas avare question voyeurisme (avec ce qu'il faut de personnage à la poitrine gonflée à bloc) et "humour" de japanimation (comprenez le n'importe quoi le plus complet) pouvant ainsi se targuer d'offrir aux spectateurs ébahis un véritable monument dédié aux nibards, une symphonie à la gloire des poitrines, une toile de maître flattant les mamelles jusqu'au bout des tétons ! Comme je l'ai précisé auparavant, on a droit à l'éternel running gag de la copine bouffeuse de gazon, Kaede, qui apparemment, dès la fin du premier épisode s'est aperçu que sa copine Chifusa était quand même vachement bien gaulée et a décidé de lui ploter le buste avec un ratio d'au moins une fois par épisode. De même, outre le fil conducteur de la série, chaque épisode a une intrigue tournant autour d'une dérive du monde dans lequel vivent nos héroïnes : car oui mes bons amis ! certes, c'est bien joli une société basée sur la poitrine féminine mais quid des difficultés à plonger lorsqu'on possède 2 gros flotteurs de série (oui, oui) ? quid des enjeux politiques que représente une grosse poitrine lors d'un concours de balancement de seins (si, si je suis sincère) ? D'ailleurs à ce propos, on ne nous épargnera pas les exagérations habituelles si chères à la japanim'. J'accuse ! les attaques à base de tournoiement des seins; j'accuse ! les habits de maid que doivent porter les héroïnes pendant leur service dans des bars pour se payer à bouffer; j'accuse ! le début des épisodes qui commencent toujours par leur problème de d'argent pour se nourrir (pourtant avec la paire que Chifusa se trimbale, elles ne devraient pas avoir de problème pour subsister, si on s'en réfère à la logique même de l'animé...); j'accuse ! le colonel moutarde d'avoir tué Pamela Rose dans la cuisine, avec le chandelier. Donc vous l'aurez compris, les mecs s'intéressant aux conneries du genre, ne s'insurgeront pas devant Manyû Hikenchô, qui sera à même de les comblés. Toutefois, ces joyeux fêtards de chez Hoods entertainment ont eu l'éclair d'intelligence de proposer autre chose que des conneries "ecchiesques".
Chose surprenante, si vous êtes quelqu'un de très chaste et raffiné (ou tout simplement parce que vous avez plus de 50 de Q.I.) et même si vous aurez à supporter la lourdeur cinglante et évidente des gags sus-cités, La paire et le sabre (j'en ai un peu marre de l'écrire en V.O. à force), sait aussi être drôle (enfin à même de présenter quelque chose de plus sain !). Dans mon synopsis, je vous ai touché (non lisez la fin de la phrase !) 2 mots sur Hokusai, contributeur du lancement des hentais (dîtes "shunga" ou image du printemps si vous aussi vous êtes culturés). Eh bien figurez-vous qu'à ce moment-là, la référence n'était pas si impromptue et que je ne disais pas tant de merde que ça : le staff nous a même offert une réinterprétation de la célèbre estampe "le rêve de la femme du pêcheur" (pour ceux qui ne savent pas, regardez sur google et comprenez que notre siècle n'a rien inventé). D'ailleurs, une bonne partie de l'humour réellement appréciable de la série joue beaucoup sur ce côté décalé et second degré : en réponse au balancement des seins qui contribue à leur chute, Chifusa devient l'inventeuse du tout premier soutier-gorge, ou lors de la déception d'un noble qui apprend qu'une fille avec un 95F a du mal à évoluer dans l'eau comme une sirène, là, la camera opère un gros plan "portrait" sur son visage, et on remarque discrètement une larme tomber de son visage... Alors oui forcément, rien de bien folichon mais c'est toujours ça de pris quand on voit ce qu'il y a en face... ! A vrai dire, c'est davantage par la surprise de voir ce genre d'humour dans une de ces "comédies" qu'opère le rire.
Néanmoins, néanmoins, tout ce florilège d'humour et de gags du même acabit que les tartes à la crème, ne nous expliquent pas pourquoi c'est un nanar ! Après tout, les calembours sus-cités restent dans le cadre du premier degré et non du second degré si cher au sacrosaint nanar. Il est vrai que de ce côté la comme pour le pétrole et les cadavres dans un cimetière, il faille creuser un peu !
Nummer zwei : un animé aussi profond que le colon de Belladonna.
De la même façon qu'il y a plusieurs "niveaux" d'humour, il y a plusieurs "niveau" (non parce que ça vole pas bien haut non plus !) de lecture pour Manyû Hikenchô. En effet, de cette façon on pourrait voir une volonté d'auto-dérision et cela même dans ces moments sérieux... à juste titre trop sérieux ! J'en prends pour exemple ces grands moments fort en suspens lorsque Chifusa et sa copine colleuse de timbre se trouvent en difficulté par un adversaire maniant le ... tournoiement des seins hypnotique ! Là force est d'avouer que, comme les juifs radins et les arabes voleurs, l'exagération volontaire tient-là de l'évidence. Et je vous passe évidemment les propos déchirants que s'échangent 2 bimbos au buste très robuste : la chose d'un côté serais à prendre avec sérieux, puisqu'il s'agît là d'une part importante du scénario, mais franchement, voir des poupées gonflables lutter pour le "parchemin de l'augmentation mammaire" confère un côté tellement décalé qui fait qu'on y croit pas une seconde !
D'ailleurs le scénario puisqu'on en parle, (comme vous l'avez deviné) tourne non seulement autour des seins, mais parle plus généralement d'inégalité et d'injustice sociale, de l'absurdité sur laquelle repose une société et autres trucs de gauchiste. En effet, le dessein de Chifusa est de renverser cette politique du jugement de valeur d'une femme en fonction de la taille de ses seins (une thèse que les féministes fans de la série apprécieront... ce qui doit facilement constituer au moins 3 ou 4 personnes). Ce point représente en fait tout le côté auto-parodique et nanar de l'animé, son plus grand intérêt : tout est absurde ! On pourrait résumer ainsi : il s'agît pas tant de donner une thématique sérieuse pour se donner de l'importance, non, (l'auteur et les gens de hoods entertainment ont bien compris qu'ils n'étaient pas là pour ça), il s'agît plutôt de se tourner encore davantage en dérision en arborant un thème sérieux mais cette fois-ci saboté par une idée totalement absurde et décalée qui tient en un mot, les seins. Puisque tout ce ramassis d'inepties ne vaut que tripette tant elles sont incompréhensibles, je vais vous représenter la chose par une simple image :
-Prenez un cageot, une fille qui n'a vraiment mais vraiment rien pour elle
-habillez-là avec des vêtements chers de grands couturiers (genre Chanel et autres saloperies). Mais ! prenez au minimum 3 tailles en dessous de sortes que ça ne lui aille pas !
-Maquillez-là comme une voiture volée
-Photographiez-là en train de prendre la pose et faire de grands sourires édentés avec tout son attirail.
-Placardez les photos dans un endroit blindé de monde comme dans l'émission sur M6 (la chaîne qui vous rend moins moche, bande de sales beaufs !)
-Voilà c'est prêt !
Et voilà ! Manyû Hikenchô c'est tout à fait ça : un scénario avec une thématique qui n'est pas à sa taille... d'où le ridicule, ici tellement exagéré qu'il en est totalement assumé ! Remarquez que sans ce détail, la série n'aurait alors pas plus d'intérêt par rapport à la rude concurrence, ni plus de saveur que du Marcel Proust traduit à l'arrache par un individu gras, huileux et idiot (un fanssubeur dans toute sa splendeur en fait !). Bref, l'animé, là non plus, ne se prend pas la tête. Tête avec laquelle le staff s'enfonce dans le piège du scénario sérieux mais ce n'est que pour être encore plus stupide ! L'histoire est une sorte de grosse blague d'humour pince-sans-rire si vous préférez...
Toutefois quelque chose me chiffonne, et ce depuis le début avec Manyû Hikenchô : une sorte de sentiment de déjà-vu, quelque chose de familier... Puis, j'ai suivi cette démarche que j'avais trouvé sur internet, sur un forum d'animé pour être exact :
-Regardez le premier épisode de Manyû Hikenchô (en version non censurée si possible : que ça ait un minimum d'intérêt)
-Maintenant pensez très fort à Naruto
-Regardez cette fois le premier épisode de Naruto (en version française si possible... ben quoi c'est bien la vf non ?)
-...
-Profit !
Alors ? Ca a fait vaguement voire très fortement à quelque chose n'est-ce-pas ? Eh bien c'est tout à fait normal : les coïncidences se succèdent tellement au niveau des 2 séries que ça en est troublant, d'autant plus que dans le lot il n'y a pas (que) des détails insignifiants :
-Un monde médiéval avec des ninjas magiques dedans
-Un vieux qui est le chef du clan avec un rouleau de PQ
-Ce même rouleau de PQ est chourré par l'héroïne/héros et celui-ci s'en servira pour se sortir d'une situation périlleuse à la fin de l'épisode
-Le méchant/méchante a les cheveux blancs
-Durant l'épisode on retrouve soit un petit peu, soit beaucoup de fan service
Maintenant que dire ? Vilain plagiat éhonté ? Hommage ? Réinterprétation d'un mythe (quoique... mythe) ? Ou simple parodie porno dont les producteurs auraient substitué le monde des ninjas magiques histoire de planter un décors, comme ça se fait beaucoup ?
Faîtes vos jeux m'ssieurs dames, rien ne va plus !
Die Konklusion :
Manyû Hikenchô, quelle œuvre, quelle œuvre ! On croirait avoir affaire à une énième connerie ecchi, et pourtant et pourtant... Tout comme un accessoire tupperware, il est multifonction : tout y est tellement assumé, tellement auto-parodié, caricaturé ! Même si attention, là-dedans, les Otakouilles s'y retrouveront eux aussi ! Il est donc, à priori possible d'y adopter 2 lectures : l'une au 1er degré qui contentera les masturbateurs, et l'autre, au second degré qui ravira l'amateur de tragi-comédie nanarde totalement assumée. Enfin bref, pour moi, Manyû Hikenchô, à défaut d'être un animé fan-service dont les japonais ont le secret, c'est avant tout un nanar de très très gros calibre, à haute perforation, incendiaire et à fragmentation qui m'a touché en plein cœur. Un spectacle totalement assumé de grossièreté et d'attentat à la pudeur (messieurs vous êtes donc des terroristes !) le tout s'imbibant dans un océan d'au moins 300 mètres de fond à vu de pif de second degré. Et de la même façon que tupperware c'est génial, je lui attribue la note au pifomètre de 7, la faute au gag lourdingue de japanimation.