Critique de l'anime Mayo Chiki!

» par Deluxe Fan le
23 Septembre 2011
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Mayo Chiki : Ketchup Moutarde

Avez-vous entendu parler des neutrinos ? Ce sont des particules élémentaires, qui selon une recherche publiée aujourd’hui, seraient capables de voyager à une vitesse très légèrement supérieure à celle de la lumière (rappel : célérité de la lumière = 299 792 458 m/s). Un phénomène théoriquement impossible puisque le modèle de la relativité d’Einstein pose la vitesse de lumière comme une limite infranchissable pour les objets ayant une masse. Mais comme tout modèle, celui-là est désormais amené à évoluer avec l’avancée des découvertes scientifiques.

Et bien voyez-vous, la japanime c’est pareil. A chaque saison, je suis obligé de revoir mes échelles de valeur en matière de daubes. C’est un domaine aux possibilités infinies : il y a toujours une daube plus daubique que la précédente. En 2011, plusieurs animes ont affiché un Taux De Daubicité supérieur à 99%, et maintenant la compétition est serrée pour trouver des daubes encore plus puissantes. C’est une véritable discipline scientifique, qui n’a rien à envier à la physique fondamentale.

Et c’est pour ça que quand je tombe sur une flaque de merde comme Mayo Chiki, je suis animé d’un feu intérieur qui ne s’éteindra que lorsque j’aurais terminé d’écrire ces lignes. Allons-y donc pour une critique superluminique.

Mayo Chiki est à l’origine un light novel, un roman donc. Car oui, les romans ont désormais dépassé les visual novel en tant que fournisseurs attitré de daubes. C’est sûr, quand un simple anime harem tel que Haruhi Suzumiya ou Bakemonogatari fait un carton, tout le monde veut sa part du gâteau. Mais tout le monde ne s’appelle pas KyoAni ou Shaft, malheureusement. En l’occurrence, c’est le studio Feel qui est aux commandes. Vous connaissez Kiss x Sis et Yosuga no Sora ? C’est eux. On ne pourra pas dire que l’on n’a pas été prévenu…

Mayo Chiki se situe donc dans la lignée des animes du genre, c’est-à-dire une « comédie romantique » qui en fait de comédie propose des gags vulgaires, et en fait de romantisme propose un pseudo intrigue niaiseuse et qui ne se termine même pas (Règle n°1 : toujours laisser une possibilité pour une deuxième saison, on ne sait jamais). Mais voyez un peu le synopsis :

Kinjirô Sakamachi, lycéen de deuxième année, est atteint d’un mal mystérieux. En effet, sa mère est une catcheuse professionnelle et sa sœur l’imite ; le pauvre jeune homme subit donc la violence physique des deux femmes de la maison. Il en a développé une gynophobie - peur des femmes - qui se traduit par une hémorragie nasale au contact d’une représentante du beau sexe. Malheureusement pour lui, le scénariste est un imbécile puisque à part lui il n’y a aucun personnage masculin dans la série. C’est bête hein (enfin, depuis MM! et Hidan no Aria, on est habitué à ce type de conneries). Il se trouve que dans le lycée où étudie notre infortuné protagoniste, une riche héritière nommée Kanade Suzutsuki attire tous les regards de ses camarades. Elle vient à l’école assistée d’un majordome, Subaru Konoe, qui lui fait tomber toutes les filles sous son charme. Un duo de choc donc. Sauf que… Subaru est une fille, en fait. Et que celui qui va le découvrir en premier n’est autre que ce cher Kinjirô. En lui palpant les seins par inadvertance, bien sûr.

Pour protéger ce subterfuge digne d’un secret d’Etat, Kinjirô va passer un pacte avec l’intéressée et sa maîtresse : s’il ne dit rien à propos du secret de Subaru, elles promettent de lui guérir sa gynophobie…

Bref, je crois que l’on a rarement vu aussi stupide pour prétexter qu’un héros transparent traîne pour treize épisodes avec une bande de femelles en chaleur qui lui montreront tout ce qu’il y a à voir de l’anatomie féminine, gratuitement et sans craindre d’avoir les flics au cul. Le détournement de mineures par procuration, c’est ça la japanime d’aujourd’hui, mesdames messieurs.

Vous détailler le reste des épisodes reviendrait à me les remémorer, et je doute que mon cerveau y survive. En effet, on vous apprend toujours que quand vous absorbez du détergent ou un produit nocif, il ne faut surtout pas faire vomir afin d’éviter que ledit produit nocif ne repasse dans vos voies digestives et respiratoires. Ben là c’est pareil : une fois que t’as regardé, ne cherche pas à recracher. Avale tout d’un coup !

Le travail de narration et de mise en scène, aussi bien que l’animation, le chara design et la musique (tout en fait) est d’une pauvreté navrante, consternante. Mayo Chiki fait tellement pitié que je n’ai même pas voulu que l’anime ait plus de budget : j’aurais limite préféré qu’ils donnent les fonds alloués à ce truc pour produire un demi-épisode supplémentaire de n’importe quel autre anime. Un exemple tout simple (vous m’en voudrez pas si je spoile, n’est-ce pas ?) :

Dans le huitième épisode, les personnages assistent à une fête de village, vous savez les matsuri que l’on voit dans tous les animes. Et bien à la fin de cet épisode, Kinjirô fait une « déclaration d’amitié » à Subaru, lui disant qu’il sera son meilleur ami, tomodachi bla bla bla. Mais Subaru lui rétorque, après une bonne minute de silence : « Non mais en fait… J’aimerais que l’on soit plus que des amis ! ». A ce moment-là, moi qui étais dans un état de semi-somnolence, je bondis en m’écriant : « Comment ?! Il va se passer un truc ?! ». Mais comme l’épisode se termine là, il a fallu attendre la semaine suivante.

Je regarde donc, et on a effectivement droit au début à un flash-back de l’épisode précédent, et voici ce qui s’est vraiment passé :

« Je serais toujours ton meilleur ami »

« Non mais en fait, j’aimerais que l’on soit plus que des amis ! »

« … Pardon ? Tu as dit quoi ? »

« Nan c’est rien, oublie »

Je vous jure que j’ai fait un tel facepalm à cet instant que j'ai gardé la trace rouge de ma main sur ma figure pendant au moins deux jours. Ils tiennent tant que ça à faire durer le truc, malgré le caractère évident de la chose ? Ou ont-ils simplement trop peur de rendre les situations un minimum crédibles ?

Car Mayo Chiki est victime d’un des plus gros paradoxes de la japanimation. En effet, le Japon est un pays si libéral qu’ils peuvent se permettre de mettre du cul dans des dessins animés, chose inconcevable en occident, et qui a poussé beaucoup de gens à s’intéresser aux animes - j’en ai fait ouvertement partie. Mais en contrepartie, la mentalité et l’auto-censure nippone fait que les animes sont souvent incapables d’utiliser cet érotisme pour autre chose que du fan-service puéril et gratuit, des blagues vulgaires et qui peinent à se renouveler. En bref, je crois que je suis devenu trop vieux (enfin, façon de parler), que je n’ai plus les hormones assez bouillonnants pour apprécier à leur juste valeur ce type d’animes. Mais je conçois qu’il puisse y avoir un public pour ça, et je n’ai aucune crainte sur la santé de ce marché - j’ai vu une bande annonce du futur Boku Ha Tomodachi ga sukunai, et ça sent mauvais à dix kilomètres, mais chut, on en reparlera.

Mais pour moi, le verdict est clair : Mayo Chiki, mon bon goût et ma logique ont décidé de vous éliminer, et leur sentence est irrévocable ! (bruit d’une flamme que l’on éteint – ouais j’écris la critique en regardant la télé).

Les plus

- Doit bien y avoir un gag marrant, mais je ne m'en souviens pas

Les moins

- c'est moche

- C'est con

- C'est très con

Verdict :3/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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