Pour célébrer la quinzième année de diffusion de l’animé Détective Conan à la télévision japonaise, voici une rétrospective des films animés Détective Conan, qui se voudra critique mais aussi pédagogique envers ceux qui ne seraient pas familiers de cet univers (honte à eux). C'est parti.
Détective Conan le film 13 : On ne vit que deux fois
L’Organisation est au manga de Gosho Aoyama ce que le One Piece est au manga de Eiichiro Oda. Tout l’univers tourne autour, mais personne ne sait vraiment ce dont il s’agit. C’est pour cela que ces mangas, chacun dans leur genre, parviennent à conserver ce qui fait leur succès après tant d’années.
Au bout de soixante-dix tomes, quelques informations sur l’Organisation furent néanmoins distillées. L’Organisation se compose d’un nombre inconnu de membres dirigés par un Chef dont on ne sait rien (les théories les plus folles circulent au sein de la fanbase). Ils sont infiltrés dans toutes les couches de la société et amassent par tous les moyens le plus d’argent possible, dans un but incertain. Experts en manipulation et en crime, les membres de l’Organisation sont indétectables, invisibles, imprévisibles. Ils tuent sans ménagement quiconque se met en travers de leur chemin, et en laissent jamais de témoins. Conan est la seule exception.
Parmi leurs membres connus, on citera bien sûr Gin et Vodka, les deux inséparables qui ont fait absorber à Shinichi Kudo une drogue qui l’a rendu petit. Il y a également Vermouth, une jeune et jolie femme spécialiste du déguisement qui a croisé le chemin de Conan a de très nombreuses reprises. Puis sont apparus Chianti et Korn, les deux snipers qui ne ratent jamais leur cible. Plus tard, on apprendra que l’Organisation est dans le collimateur du FBI et de la CIA, qui y ont envoyés des agents doubles. Mais ça, c’est une autre histoire… Bien d’autres membres sont apparus mais ils le plus souvent été tués.
En ce qui concerne Conan, il fait de son mieux pour protéger son identité secrète et ainsi éviter le danger à son entourage. Autant dire que cela n’a pas été simple au travers des six cents épisodes. Conan a plusieurs fois été grillé, mais comme Spider-Man il réussit à chaque fois à s’en tirer en utilisant un subterfuge. Le plus célèbre est celui du tome 26 dans lequel, après avoir été pratiquement démasqué, il avale un antidote et redevient Shinichi pour un moment, tandis que quelqu’un jouait le rôle de Conan Edogawa. Si je vous en parle ce n’est pas pour spoiler, mais bien parce que cela va avoir une importance dans ce treizième film.
La police est sur le qui-vive : sept personnes ont été tuées dans différentes circonscriptions de la région, semble-t-il par un maniaque. La Préfecture réunit ses meilleurs éléments pour une réunion au sommet dans le but d’arrêter ce tueur qui signe ses crimes en laissant une tuile de mah-jong près de ses victimes. Une affaire qui intéresse soudainement Conan lorsque celui-ci découvre que l’Organisation a infiltré la police et assisté à la réunion. En quoi cette affaire la concerne-t-elle ? Aidé de ses amis les Détectives Boys et de Heiji Hattori, Conan va devoir résoudre l’énigme plus vite que la police et que l’Organisation pour faire la lumière sur ce mystère…
Utiliser l’Organisation dans un film est un pari dangereux car il y a toujours le risque de contredire la version du manga. Le film parvient à éviter cet écueil en abusant de pirouettes narratives, aux ficelles parfois un peu grosses. Mais le résultat est là, et on a droit à un véritable suspense. On suit Conan dans son enquête à travers Tokyô et Kyôto, et on cherche qui peut bien être le faux policier de l’Organisation. Dans les deux cas le scénario est plutôt bien ficelé et va en crescendo. Surtout que ce film tease sur la possibilité que Conan soit démasqué par l’Organisation, grâce à un personnage inédit, ce qui accroche le spectateur (pour peu qu’il connaisse bien le manga).
Cependant la difficulté de cette enquête repose sur le fait qu’elle nécessite de bonnes connaissances en culture japonaise, que ce soit au niveau de la linguistique ou des traditions. Les habitués de Conan savent de quoi je parle.
Par contre, la fin du film est très simple puisqu’il s’agit d’un duel entre Conan et un hélicoptère de combat militaire garni de deux snipers et deux mitrailleuses lourdes… Devinez qui gagne ? Une scène que Harrison Ford ou Jason Statham auraient pu doubler mais que notre héros de sept ans parvient à réaliser tout seul. Il est fort ce gamin.
Le nombre 13 n’a pas porté malheur à Conan qui nous fournit un film de qualité relativement bonne, avec une belle enquête et le suspense apporté par l’Organisation. Beaucoup de personnages appariassent sans que cela ne tourne au catalogue et l’action est au rendez-vous. Satisfaisant.
Les plus
- Enquête dense, avec des faux-semblants
- Les Hommes en Noir au complet !
- Action WTF sur la fin
Les moins
- Pas vraiment crédible