Alors que le Japon est mondialement connu pour ses longs-métragres contemplatifs où l'ennui ne croise jamais véritablement le spectateur, certains films peinent à convaincre. L'exception qui confirme la règle en quelque sorte. Pourtant, tout portait à croire que Miyori no Mori serait une nouvelle réussite. On y trouve une jeune fille, une forêt ainsi que des créatures du folklore nippon toutes plus originales les unes que les autres.
Mais il faut croire qu'un bon manga ne fait pas toujours un bon film, surtout lorsqu'il s'agit d'une adaptation prenant un malin plaisir à censurer une grande partie des scènes.
L'histoire débute d'une manière habituelle voire quasiment étudiée tant l'analogie avec pléthore d'autres longs-métrages est évidente, pour ne pas dire suspicieuse. La jeune Miyori découvre son nouveau cadre de vie à travers les vitres de la voiture que conduit son père, quittant la ville pour la campagne et emménageant par la même occasion chez ses grands-parents. Conséquence logique, elle découvre une nouvelle école ainsi que quelques résidants forestiers peu courants qu'elle seule semble capable de voir. Puis, vous connaissez la chanson. D'abord assez peu réceptive à son nouvel entourage, elle apprendra à le supporter puis l'apprécier au fils du temps.
Difficile donc de faire un procès d'intention à Miyori no Mori quand il se contente de faire comme beaucoup d'autres. En revanche, il le fait moins bien mais aussi très mal. La direction artistique arrive à elle seule à ôter tout intérêt à ce qui aurait pu être une franche réussite, surtout lorsque l'on sait qu'un certain Yamamoto Nizo était en charge de la réalisation.
Non pas que cette adaptation ait pris une liberté étonnante de ce point de vue-là, car la version papier s'avère elle aussi plutôt singulière visuellement parlant, mais force est de constater que l'ensemble peine à convaincre une fois porté à l'écran. La faute sans doute à une exagération du trait qui n'était pas franchement nécessaire.
Malheureusement, le pire réside dans l'incroyable talent qu'ont certains doubleurs français à rendre quelque chose de vaguement intéressant à peine supportable. Du jamais vu depuis le Club Dorothée ou certains personnages de Great Teacher Onizuka (celui du personnage de Murai en particulier, dont la voix résonne encore dans l'esprit des spectateurs toujours traumatisés quinze ans après).
Autant le dire, Miyori no Mori n'est pas ce que l'on pourrait appeler une réussite. Certains décors sont plutôt jolis et musicalement mes oreilles sont étonnamment encore intactes malgré les assassins d'ordre auditif sus-cités ; cependant, ce film a un arrière-goût d'opportunisme et s'avère être d'une maladresse irrécupérable.