Attention, précaution d’emploi à lire avant toute consommation de la présente critique.
Cette critique peut contenir les substances suivantes : Mauvaise foi, fanboyisme, loghorrée, jeux de mots vaseux, spoiler (légère traces possibles, mais très légères, rassurez-vous). Si vous êtes allergique à l’un de ses éléments consultez immédiatement votre médecin avant toute consommation éventuelle.
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L’odeur âcre de la terre imbibée de pluie s’insinue à travers les fines cloisons de bambous. Dans la lumière vacillante de la veille lampe à huile, la lecture est malaisée. Pourtant, l’homme ne détache pas son regard du rouleau qu’il tient ouvert devant lui. Il n’a guère besoin de le lire, il le connait par cœur : cet ancien texte a été son compagnon de tous les instants jusqu’à présent. En plissant les yeux et en approchant le texte si près de la lampe qu’il menace de prendre feu, l’homme parvient enfin à distinguer le passage qu’il recherchait. « De même qu’il ne remettra jamais en question sa loyauté envers son seigneur ou la piété filiale, un homme véritable ne lèvera jamais la main contre les Gundams. Un telle action n’est pas honorable, et celui qui la commet souillera son nom et celui de ses ancêtres. Car telle est la voie. ». Ces mots, il les connait depuis sa plus tendre enfance. Pourtant, l’heure est venue de désobéir aux principes même auxquels il avait juré de consacrer sa vie. Avec un dernier soupir résigné, l’homme se saisit de son propre pinceau, et commence à écrire…
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Vous l’aurez compris, pour tout un tas de raisons, je me suis fait une règle de ne jamais faire de critique de Gundams. Clichés scénaristiques à foison, trame inchangée depuis vingt ans, personnages à la profondeur d’un papier à cigarette, revirements de situation aussi artificiels que de la neige à Dubaï, pseudo dialogues philosophiques de comptoir… Objectivement, la saga des Gundams est loin d’être une des réalisations artistiques majeure de la Japanime. Pourtant, en bon fanboy, je n’arrive jamais à résister, et je finis toujours par être entrainé malgré moi. En plus, Gundam, c’est un peu de mon enfance. Comme tous ceux qui ont grandi avec Gundam Seed (rappelez vous…), j’ai trop hurlé « Passez en condition rouge, abaissez le pont !» et autres « Interceptez ! » à la cour de récré pour tout renier à mon âge. Plus d’une dizaine de Gundam visionnés plus tard, de toutes époques et de tous horizons confondus, je me murais donc toujours dans le silence quand on me demandait de donner mon opinion sur la série.
Et puis, The Awakening of the Trailblazer (AoT) est arrivé…
Déjà, premier mauvais signe, le titre… En général, et c’est valable pour tout et pas seulement pour l’animation, un titre particulièrement long et ronflant laisse présager d’une œuvre pompeuse mais finalement assez vide, qui essaie de masquer ses carences à coup de prétentions philosophico-artistico-mystico-délirantes complétement disproportionnées par rapport à ce qu’elle est vraiment. C’est une loi générale de l’univers, au même titre que la loi d’attraction gravitationnelle, me demandez pas pourquoi elle est toujours vraie, mais il faut bien constater… C’est sans doute du au fait que depuis Les Contes de Mille et Une Nuits jusqu’à Eternel Sunshine of the Spotless Mind, en passant par Lancelot ou le Chevalier à la Charrette, un certain nombre d’œuvres célèbres et réussies arboraient des titres de trois lignes. Du coup, des épigones, mais quant à eux dépourvus du moindre talent ont voulu surfer sur la tendance, et voilà comment on se retrouve avec des trucs comme Awakening of the Trailblazer. Passe encore pour la longueur du titre, après tout, Gundam est connu pour ses titres à rallonge. Mais ça ne veut rien dire, en plus ! « Le réveil du pionnier » ? Certes, on voit à peu près de quoi il s’agit, mais pourquoi donc, par tous les diables, alors que dans toute la traduction anglaise officielle, les êtres humains « évolués » sont nommés des « Innovators », utiliser ce terme anglais très rare qu’est Trailblazer et qui veut dire exactement la même chose ? Encore un traducteur qui voulait frimer…
"I'd like to be shooting aliens in a giant purple robot" (Homer Simpson, en référence à Evangelion)
Je conçois que vous vous fichiez un peu du titre de l’œuvre, mais je tenais quand même à consacrer un petit paragraphe à ce coup de gueule. Bon, maintenant que c’est fait (et que j’ai assouvi mes bas instincts sadiques), de quoi voulez-vous que je vous parle ? Du scénario ?
Alors, c’est une horde de vaisseaux extraterrestres qui veulent envahir la terre, et seul le robot géant du héros (renommé pour l’occasion Gundam Exya « Quantum ») va pouvoir les stopper. Oui, toute ressemblance avec le scénario d’un film de série Z est bien sûr fortuite. Ne voyez pas dans ma formulation une tentative d’humour vaseux de ma part, c’est vraiment ça. Pendant toute la durée du film, vous verrez donc les personnages bien connus de la série en train de hurler dans leur cokpits en tirant sur d’innombrables sortes de petits machins gris volant (les ELSE, le nom des aliens). On est bien d’accord, la vacuité de ce scénario est criminelle, surtout pour un OAV qui prolonge un Gundam, et surtout 00. Rappelez-vous, produit dans le sillage de Code Geass, Gundam 00 bénéficiait de l’expérience de Sunrise selon laquelle les spectateurs aimaient la kikoo-géopolitique… euh, je veux dire, un background un peu plus fouillé et mature que la traditionnelle guerre froide entre deux grandes puissances. Qu’on apprécie ou non, chacun est juge (personnellement, je trouve que Destiny s’en sortait beaucoup mieux sur ce plan), mais il est indubitable que 00, en tous cas dans sa première saison, avait été travaillé pour offrir un cadre un peu plus mature. Passer de la compétition de différentes factions pour le contrôle stratégique du monde à la démolition de robots volants à la chaine, c’est franchir un gouffre. Ce n’est pas que j’ai a priori quelque chose contre les robots volants tueurs dans l’absolu, mais en tant qu’oav, the aweking of the trailblazer n’est-il pas censé être la suite de Gundam 00 ? Pourquoi jeter ainsi aux orties ce qui avait été en tout cas pensé par Sunrise comme l’atout principal et la différentiation identitaire de Gundam 00, et plus généralement de la saga ?
Certes, le scénario tient plus du prétexte que d’autre chose, mais au moins, c’est divertissant, non ? Ca aurait pu l’être, en tous cas pour le fanboy que je suis : honnêtement, a priori, il n’y aurait pas pu avoir meilleur public que moi. Après tout, au-delà des histoires d’amour qui finissent toujours mal et des enfants-soldats engagés dans l’indifférence générale, Gundam c’est aussi et avant tout des combats dantesques de méchas qui défient toutes les lois connues de la physique. Retrouver nos héros aux commandes de leurs mobile suit flambant neuve transformer un mystérieux ennemi venu d’ailleurs en chair à pâté, ça pouvait en effet avoir un charme jouissif pour les habitués de la saga, à défaut de la moindre prétention artistique. Mais c’est là que ça se gâte, personnellement, loin d’avoir vibré devant ces combats trépidants, je me suis considérablement ennuyé. Pendant les presque deux heures de film, on ne verra presque qu’une seule et unique scène répétée en boucle : l’un des quatre pilotes le visage déformé par un cri de rage en train de mitrailler une nuée invraisemblable d’ELS. C’est long, c’est incroyablement statique, et après 10 minutes, ça perd tout son intérêt. Certes, souvent, dans les animes, on a ce genre de scène, où les héros doivent faire face à des hordes déferlantes d’ennemis qui ne paraissent jamais en finir. Je pense notamment à une scène qui est presque identique dans Appleseed, ceux qui ont vu le film verront ce à quoi je fais référence. Ça peut avoir son utilité, en créant un climax, en appelant un retournement de situation (du power-up en général), on montrant la vulnérabilité du ou des protagonistes (dont on ne voit vraiment pas comment il va s’en sortir), ou tout simplement, en offrant du grand spectacle explosif comme on les aime. Mais, dans les autres anime, ça ne dure pas deux heures d’affilée ; c’est court, et ça s’intègre dans un scénario, en d’autres termes, ça ouvre sur autre chose qu’un simple extrait de FPS. Finalement, après avoir compris que je ne verrais que ça pendant tout l’anime, j’ai fini par zapper les phases de combats vers la fin–ce qui est pour le moins paradoxal pour un Gundam.
La sémiologie pour les Nuls
Cependant, l’action n’est pas la seule caractéristique des gundams. Il y a aussi toute la fameuse symbolique et la pseudo-morale traditionnelle de la série –qui tourne en gros autour du fait que la guerre c’est mal, mais parfois nécessaire, et que les êtres humains améliorés c’est mal, mais qu’il ne faut pas les lapider pour autant. Et en général, c’est la première caractéristique qui aide à supporter la seconde dans la plupart des bons Gundam. Au moins, sur ce plan, AoT ne s’est pas loupé. On aura donc le droit à une sorte de réflexion complétement délirante (même pour un Gundam) et très prétentieuse entre deux séquences de bourrinage spatial. Gundam 00 était l’un des seuls Gundam récent à introduire une intrigue à base de « surnaturel », rappelez-vous, les séquences où l’on voyait Setsuna nu comme un vers et son ennemi juré dériver dans l’espace sur fond turquoise (l’auteur dégage se responsabilité de toute interprétation de cette scène en dehors de celle strictement précisée par sunrise). C’était une tentative un peu originale, de parler de ce degré de conscience collective, tout ça, même si personnellement, j’ai trouvé cet aspect déjà très mal introduit dans les deux saisons animées. Mais autant ça restait un aspect secondaire de la série, autant là AoT bat tous les records, des catchphrase amphigouriques (et toujours laissées en suspens d’ailleurs) mais prononcées avec le plus grand sérieux par les personnages « The dialogue that is to come… », « It…it is cry », jusqu’à la fin en queue de poisson que je n’ai toujours pas compris, en passant par les tentatives maladroites de reconnecter les morceaux avec une piste d’intrigue esquissée dans le début de la saison 1 et abandonnée depuis (Aeolia Schemberg)… Du grand art dans son genre.
Photo de famille
Bon, admettons, le scénario est aussi proche du zéro absolu que le solde de mon compte en banque, l’action ressemble plus à un bad trip dans l’univers d’un mauvais beat them all qu’à autre chose, et les thèmes abordés rappellent de façon suspecte ceux d’un livre de développement personnel new age … Mais au moins, on a plaisir à retrouver la fine équipe de personnages, non ?
Oui et non. C’est un peu comme un vieil album de famille à moitié mélangé qu’on retrouve dans un carton poussiéreux lors du grand ménage de printemps. On est content de revoir la tête de ses frères et sœurs dans des situations diverses (et loin d’être toujours flatteuses) et d’autres visages connus, mais on reste souvent perplexe devant tel ou tel personnage complétement inconnu dont on se demande ce qu’il vient faire sur une photo de famille, sans compter que le désordre total des photos rend le feuilletage assez ardu à la longue.
Je sens que cette métaphore vaseuse est assez hermétique, mais ne vous inquiétez pas. Pour montrer que je n’ai pas fait que dormir pendant mes cours de géopolitique, j’ai préparé une typologie précise et rigoureuse de toutes les situations rencontrées :
You look…old Bulma…
Déjà, première mise au point, l’histoire se passe deux ans après les évènements de la saison deux. On appréciera donc de retrouver des visages connus passés au programme de vieillissement utilisé pour rechercher les personnes disparues. Simplement, les scénaristes nous avaient déjà fait le coup de l’ellipse temporelle de plusieurs années entre les deux saisons, alors forcément, on commence à être un peu las de voir toujours les même grosses ficelles scénaristiques utilisées ad nauseam.
People die when they are killed
Eh oui, le grand classique de l’horreur est au rendez-vous… Donc oui, on se demande encore comment c’est possible, mais dans AoT vous serez gratifiés du classique retour d’entre les morts en contradiction totale avec toutes les lois de la continuité. Quand ça concerne des personnages essentiels, passe encore, on sait que c’est un des grands classique de Sunrise d’être volontairement très ambigu sur le destin de ses protagonistes dans la plupart de ses animes, en particulier les Gundam. C’est un peu une tradition de la série. Mais quand il s’agit de personnages qui sont juste là pour jouer un rôle de fan-service complétement mineur et qui réapparaissent sans la moindre explication, on est en droit de se poser des questions. Je m’autorise un petit spoiler puisque que cette apparition ne sert absolument à rien, mention spéciale donc à Ribbons qui sera pour l’occasion métamorphoser en une sorte de Terminator, pour n’apparaître que trois secondes à l’écran, sous un prétexte encore inconnu de moi (mais qui semble bien s’apparenter à un raisonnement du style « ah, pff, celui-là on avait complétement oublié de le caser, heureusement que tu me le rappelle… Il te reste quelques secondes d’images ? Non, le film est déjà fini ? Mmmh, laisse-moi réfléchir… on n’a qu’à rogner un peu sur les génériques de fin, il me faut que trois secondes pour faire un insert, ça te vas ? »). Toujours dans le registre des spoilers qui n’en sont pas puisque cela apparaît dans les trois premières minutes de film (d’un autre coté, le scénario est si mince, je me demande ce qu’il y a à spoiler), on retrouvera également un personnage qui ressemble furieusement à un autre qu’on avait pourtant clairement vu disparaitre dans un petit nuage de fumée violette –ce qui signifie dans le monde des Gundam qu’elle a été vaporisée dans une explosion dans l’espace. Je veux parler de Meena, les petites variations phonétiques apportées à son nom ne trompent d’ailleurs personne, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une certaine Nena veillie… Surpris par cette apparition, j’ai dû aller consulter la Base de donnée officielle des Gundam pour trouver enfin une explication embrouillée –qui n’apparait pas dans le film -à cette ressemblance troublante. A part embrouiller tout le monde –et assurer le service minimum de fan-service, bien sûr –quel intérêt ?
I’m… Nabeshin !
Inutile de présenter ce personnage qui apparait systématiquement à chaque épisode, pour servir un propos qu’il semble manifestement le seul à connaitre et avec autant de naturel et de fluidité que les premières CG de Gundam Seed : tous les animes ou presque ont le leur, et malgré l’incompréhension qu’il suscite même chez les fan les plus fidèles, les producteurs semblent y tenir comme à une mascotte. Comment donc introduire de façon cohérente dans un OAV d’action d’à peine une centaine de minutes, et a priori sans temps morts, le personnage de la série qui s’apparente le plus à un accessoire décoratif, j’ai nommé la princesse Marina ? Vaste dilemme. Ça tombe bien, les scénaristes n’y répondent pas, en se contentant de plaquer un arc qui n’a absolument rien à voir avec le reste de l’histoire autour de Marina en guise d’ouverture de l’OAV. Bon, pas mal de séries ont recours à ce procédé, je sais, mais ça ne rend pas quinze minutes de HS plus digeste pour autant.
And when they speak about their badass leader, they’re speaking about me (Kamina)
J’avais évoqué dans une autre critique le syndrôme « étoile filante » qui frappe parfois les personnages : prometteurs, présentés en grande pompe, ils sont tristement victimes de la mémoire sélective des scénaristes à peine cinq minutes après leur apparition. Pourtant, tout avait bien commencé pour AoT ; les scénaristes avaient même essayé d’innover en inventant un nouveau personnage spécialement pour l’occasion, et en lui donnant même un nom Français un peu risible, Descartes Shaman. Je vous vois venir, vous vous dites « encore des spoilers, mais il exagère »… Mais non, quand bien même je le voudrais, je ne pourrais rien vous spoiler de plus que les trailers du film où il apparaît en fait. On vous dit que c’est un capitaine de l’armée et un innovator… Eh bien oui, voila, ça se limite à ça en fait, il occupe 90% des trailers, mais représente à peine 1% de la trame scénaristique du film. C’est un peu comme si toutes la communication de Jurassic Park s’était focalisée sur un scientifique quelconque qu’on voit apparaitre trois secondes à l’écran, en train de consulter un moniteur…
Dans le même genre, on retrouve des personnages clefs de saisons précédentes apparaitre eux-aussi quelques millisecondes, juste le temps de lâcher une réplique toute-faite, avant de s’en aller par où ils étaient venus…
Cloud : « … »
Heureusement, malgré les multiples traumas subis, les organes vitaux demeurent dans un état relativement stable. L’équipage du Ptolemaios est donc toujours au rendez-vous, fidèle à lui-même. Simplement, si leur prognostic vital n’est pas engagé, ils sont simplement pour la plupart aux prises avec une crise d’adolescence particulièrement tardive. Et tout spécialement Setsuna, que l’on retrouve aussi caricaturalement taciturne et grognon que lorsqu’on faisait sa connaissance pour la première fois. C’est un peu dommage, parce que l’un des grands axes des deux saisons –et surtout de la saison deux- était l’évolution des relations entre les personnages, et « l’ouverture » au monde de Setsuna –sur fond d’évolution en super saiyen… euh, innovator –était un fil conducteur à cet égard. De ce fait, certains y ont même précisément vu une version cheap d’un Shinji-like… Chacun est juge, et je ne suis pas ici pour faire une critique de Gundam 00, mais en tout cas, cela fait partie de la série originale. Faire comme s’il ne s’était rien passé pendant les six dernières années en usant du même vieux cliché d’un héros silencieux et renfermé sur lui-même, c’est un procédé un peu facile.
Cependant, je me moque, mais j’ai peut-être compris le pourquoi de la chose : avec une moyenne d’âge de presque trente ans pour les pilotes-Setsuna mis à part, bien qu’il atteigne l’âge canonique pour les animes de 22 ans- nos protagonistes doivent se sentir particulièrement âgés, surtout dans le monde de la Japanimation et plus encore de Gundam où la tâche de piloter des Mobile Suit d’une valeur stratosphérique et bourrées de technologie de pointe échoit en général à des adolescents de 14 à 16 ans (les responsables militaires ont sûrement leurs raisons, après tout… Ou alors pilote de Mobile Suit est simplement un Job pourri dont personne ne veut, ce qui expliquerait bien des choses…). On leur pardonnera donc volontiers de faire une petite crise de vieillesse anticipée : après tout, ils doivent se sentir trop vieux pour ces conneries.
Outre leurs problèmes psychologiques, qui ne regardent qu’eux après tout, il y a une autre raison pour laquelle on pourra faire une croix sur les relations entre personnage : ils ne se parlent tout simplement pas, tout occupés qu’ils sont à pulvériser leur record de kills sur Space Invaders… euh, je veux dire, à combattre les ELS. Et vous savez tous combien cette partie de l’anime est palpiationnante (cf plus haut, si vous souffrez d’Alzheimer précoce), donc, après tout, on ne perd rien, n’est-ce pas ?*silence de western*
Conclusion: « It’s a faaaake » (les héros de final fantasy V, après avoir découvert un certain coffre contenant une certaine épée…)
Je serai bref, une fois n’est pas coutume. AoT est un film de pur fan-service, on s’en rend compte dès les premières minutes de visionnage. Mais, très honnêtement, on pouvait s’y attendre, puisque c’est le cas de beaucoup d’OAV dérivés de séries à succès, et que Sunrise n’a jamais caché son affection un peu malsaine sur tout ce qui pouvait lui permettre d’extorquer quelques Yens de plus à sa fanbase. Ca ne rend pas AoT plus respectable pour autant, mais s’il n’y avait eu que ça, il ne m’aurait pas autant déçu. Un film de fan-service aurait pu sauver sa tête, au moins auprès du fanboy que je suis. Mais AoT c’est pire que du fan-service, c’est du fan-service mal fait (et je ne dis pas ça à cause de la surprenante absence de scènes Ecchi impliquant Sumeragi… enfin, pas que.). Je dirai même qu’à ce niveau, c’est un film bâclé. De façon assez surprenante, il m’a fait l’impression d’un sabordage. Lancé dans la lignée de Code Geass, et jouant un peu sur les même atouts, la première saison avait su drainer ses spectateurs fidèles ; mais l’effet lassitude jouant et les scénariste n’étant pas parvenu à faire de la saison deux autre chose qu’un succédané de la première, la série s’était essoufflée, et avait finalement connu un relatif échec critique. Depuis, Sunrise a manifestement tiré des leçons de cette situation avec le lancement de la série d’OAV Gundam Unicorn dont le succès, au moins auprès de la fanbase d’animekun, ne se dément pas. Tout se passe comme si AoT, film tardif d’une saga déjà sur le déclin, avait été expédié sans ménagement par ses réalisateurs. Peut-être une volonté inconsciente de clore au plus vite une parenthèse aux allures d’échec aurait-elle mû le staff en charge de ce film, comme s’ils avaient d’ores et déjà abandonné tout espoir de parvenir à quelque chose avec l’univers de Gundam 00. En tous cas, c’est la seule explication que je peux voir à un échec aussi retentissant –à moins que le staff ait tout simplement été particulièrement incompétent, mais je préfère leur accorder le bénéfice du doute. Or c’est triste d’abandonner ainsi une série. Gundam 00 avait ses défauts, mais aussi ses qualités, et sans juger la série ici, il me semble tout-de-même qu’elle ne méritait pas un tel destin.
Devant une vie si injuste, mon petit cœur de fanboy saigne, d’où la note :