« Mords-moi, grand fou ! »

» Critique de l'anime Diabolik Lovers par Maddilly le
27 Mai 2015

- Oh le vieux, là ! On a faim ! On veut du sang frais !
- Ça tombe bien, j’ai justement une fille bien juteuse qui m’attend à la maison. Je vous l’envoie !

Ah, vous voulez un vrai résumé ? Bon ben c’est l’histoire de Yui Komori, jeune vierge innocente à la voix tremblotante, que son père envoie à une adresse étrange qui se révèle être un gigantesque manoir rempli de vampires en manque. Voilà. Et il parait qu’ils sont six et que leur nom de famille est Sakamaki.

L’anime de Diabolik Lovers est l’adaptation d’un otome game qui a beaucoup de succès dans son pays d’origine. Sa plus grande qualité est d’avoir un format de 15 minutes par épisodes, encore moins si on décompte les génériques.

Le schéma de l’histoire est simple : une « intrigue » (les guillemets sont très importants) de fond avec l’habituel focus sur un bishounen par épisode. Cette « intrigue » de fond consiste en une revisite de l’habituel background justificatif du bisho ténébreux trodark dans les romances lycéennes : maman était méchante, c’est pour ça que ses rejetons sont dérangés eux aussi, c’est pas leur faute. Même si en fait ils n'ont pas tous la même mère.

Je mets le délire en pause quelques minutes pour dire deux ou trois trucs sensés. Cette série est tagguée d’un rating -17, signe qu’il y a de l’érotisme sans scènes explicites. En dehors de ça, cette série est glauque. Vraiment malsaine. Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal sur certains passages à cause de certains personnages qui sont juste à vomir (le syndrome du mâle abject et dominateur, tout ça). J’ai réussi à faire passer la pilule en la regardant à plusieurs (des barres de rire pendant le visionnage), en écoutant/lisant les commentaires délirants des autres et, surtout, grâce à la réalisation qui est d’une nullité rarement égalée. Il vaut mieux en rire qu’en pleurer.

Côté technique, il n’y a pas trop à se plaindre. Le chara-design est soigné (on aime ou pas, mais le travail derrière est indéniable) et le contexte est relativement bien construit. Ce dernier point est important à mes yeux car il participe à l’immersion dans l’histoire. Rien que les génériques pourraient résumer l’affaire. Tout y est sombre, avec connotations religieuses et sensuelles à la japoniaise, pseudo-gothisme et clichés d’histoires vampiriques à la pelle. Si on rajoute à ça les vampires ratés par leur coiffeur, l’ambiance est bien posée et tout est dit.

Mais parlons-en encore un peu, histoire de faire durer le plaisir…

Un autre aspect technique, c’est le son. Si l’ambiance nous avait bien plongé dans l’histoire, les bruitages, eux, font tout le contraire : mélodie épique lors de passages hyper plats, musiques d’ascenseurs à la limite de la parodie porno, bruits de succions dégueulasses lorsque l’héroïne se fait mordre, cris et gémissements déplacés qui prêtent à rire, forte respiration comme un pervers au téléphone lorsqu’un des vampires sort une phrase provocatrice…

Du côté de la mise en scène, les situations suivent quasiment toutes le même schéma et sont très redondantes :
* le plan sur la pleine lune (très très important)
* la pose-cliché qui fait genre trop stylé
* le vampire dans une situation caractéristique (le n°1 dans la chambre de l’héroïne, le lunetteux dans la bibliothèque, le torturé qui regarde la lune, le gamin cinglé qui joue avec ses poupées, etc)
* Yui, l’héroïne avec un instinct de survie proche du zéro absolu, croise un des vampires, il l’apostrophe avec violence et dégoût, lui sort quelques répliques insultantes et finit par la mordre dans des bruits de succions particulièrement hilarants (et même que les morsures des vampires, ça laisse des traces de suçons).

Ce qui est phénoménal avec cette bande de vampires bras cassés, c’est qu’ils n’ont strictement rien à faire de l’ « intrigue » qui les concerne pourtant de près. Les rares fois où Yui-Steack tente de comprendre quelque chose (c’est difficile pour elle, vous savez, avec tout ce jus de fruit qu’elle a dans la tête) et pose des questions, on lui dit de se taire ou on lui répond à côté. S’en suit une séance de suçons morsures et autres répliques juteuses qui lui expliquent combien elle est inférieure.

Et dans toute cette histoire, personne ne pense au thé de Reiji qui refroidit.

Bref, Diabolik Lovers, pour peu qu'on soit bien accompagné ou doté d'un sens du second degré à toute épreuve, est un nanar de haute voltige.

Et je donne quand même 1/10 parce que 'faut pas déconner. Et qu'on peut pas mettre 0.

Verdict :1/10
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A propos de l'auteur

Maddilly, inscrit depuis le 02/05/2013.
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