Ce commentaire traitera des deux saisons de l'anime. D'une part, car la numération ne se réinitialise pas lors du passage à la seconde saison. D'autre part, toutes deux sorties la même année (2011), aucun changement majeur n'est à noter.
Morita-san wa Mukuchi... que l'on pourrait traduire par « Morita est timide » : plus rudimentaire, tu meurs...
Quand on a l'habitude de ne visionner que des chefs-d'oeuvres, force est d'admettre que l'on perd un peu le sens de cette notion. Ce terme finit par perdre de son éclat et l'on arrive difficilement à séparer les « masterpieces » des « séries très bonnes ». Sans vouloir être scatophile, il est généralement bon de se lancer dans des animes pouvant se qualifier comme « bouses ». De ce fait, les séries dont on témoigne une grande reconnaissance n'en deviennent que plus grandioses. D'ailleurs, on ne peut pas se rendre compte en premier lieu que l'anime en question est effectivement superflu. C'est pourquoi, j'ai tenté le visionnage de Morita-san wa Mukuchi, intrigué principalement par la durée de ses épisodes.
Ainsi, en comptant les deux saisons, l'anime dénombre 26 épisodes de trois minutes. Un peu moins d'1 h 20 auxquelles le spectateur assiste à de courtes situations impliquant Morita et trois de ses amies. Des passages plus ou moins scolaires où légèreté et plaisirs de la vie vont bon train (manger une glace, vétir un kimono, se mettre du déodorant). Le titre de l'anime l'indique bien, Morita montre une extrème timidité telle, qu'elle pourrait être reléguée au second plan. Un rien rougit ses joues, complexe sur beaucoup de choses, est stréssée de devoir prendre une décision, suit le mouvement sans se poser de questions, se tape des monologues dont seules ses amies arriveront à décrypter... En résumé, une heroïne malgré elle, manquant d'implication et qui aurait potentiellement la capacité de vous gonfler. Heureusement que ses amis comblent ce vide intersidéral.
Encore mieux, Morita a beaucoup de chance de fréquenter des gens, sans quoi, on serait face à un anime de monologues pour un slice of life, cela aurait été maladroit ! Enfin, ne vous méprenez pas, ses amies ont beau mouvementer les épisodes, à une échelle plus grande (prenez n'importe quelle série de ce genre), elles restent ni plus ni moins comme Morita, des poissons rouges. N'ayant aucune caractéristique principale, elles se contentent de vivre leurs vies sereinement, dialoguant principalement sur leurs histoires d'amour (« Comment il est trop craquant, le prof' de sport ! »)... Rien de bien concret, le spectateur attend juste que ça se passe.
Finalement n'est-ce pas là une caractéristique du slice of life ? Eh bien, pas vraiment, en fait. Bien que les épisodes durent trois minutes, Morita-san wa Mukuchi souffre d'un problème majeur, un inconvénient de taille filtrant tout l'intérêt de l'anime, sa progression. Non pas qu'elle soit rapide ou lente, croissante ou décroissante, rien de tout ça. Cette série, au même titre que la fonction « f(x) = a », est très monotone. Les événements n'ont ni queue ni tête, pas début, pas de fin, juste de la découverte dans le tas. Quand bien même il est difficile d'y croire, fabriquer un tant soi peu de contenu dans les relations des personnages n'aurait pas été de refus (surtout que deux voire trois des personnages secondaires semble en pincer pour l'heroïne), quitte à ce que l'intrigue ne soit pas mirobolante.
Cette série est donc à recommander aux curieux, ceux qui ne se prennent pas la tête, les fans du « bien, mais sans plus », et également à toutes les personnes qui détestent être interrompues, lors d'un film, par des pubs. Et oui, encore une fois, ces épisodes, dont trentes secondes sont à retrancher pour les opening japoniais, constituent un très bon substitut à ces pauses commerciales. Sans conteste, LE point fort de l'anime.
En définitive, un anime sympa, mais insipide, techniquement à la ramasse, loin de marquer les esprits, en raison de son caractère stationnaire et d'un manque flagrant de matière, un slice of life réduit à son strict minimum en somme. Enfin, contrairement à ce qu'énonce la chanteuse du premier opening, je suis très loin d'en vouloir motto motto, une saison aurait suffit, et encore.