Critique de l'anime Mujin Wakusei Survive

D’entrée de jeu, la trame scénaristique sort du commun et offre des possibilités assez immenses, le format de 52 épisodes apportant une belle marge de manœuvre. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de voir sept adolescents lutter pour leur survie sur une planète inconnue. Se nourrir et se protéger sont les premières nécessités, mais pour pêcher il faut une lance et pour se réchauffer il faut arriver à faire du feu ! De la même façon, un abri en hauteur est nécessaire pour fuir les prédateurs... Toutes ces préoccupations occupent la première partie de l’histoire, et sont autant d’occasion de tisser des liens forts entre les sept compagnons. Ce côté « survival » est une franche réussite, avec quelques belles surprises en route, et cela en dépit de quelques entorses au réalisme et d’une violence plus qu’édulcorée, ce qui n’empêche pas quelques belles scènes d’action.

La suite de l’histoire concerne la nature même de l’île. Les secrets qu’elle renferme auront une très grande influence sur un hypothétique « retour à la maison » des sept naufragés désormais. Tous ont un caractère et un physique très marqués, chacun est vraiment très différent, et tant pis pour le déballage de stéréotypes. En speed on a droit à : la leadeuse au grand cœur (Luna), le costaud super timide (Bell), le fils à papa geignard comme pas deux (Howard), le geek fan de mécanique (Shingo), la coincée froide et autoritaire (Menori), le beau ténébreux (Kaoru) et la petite binoclarde fan de bouquins (Shaara). Bien sûr ces personnages s’endurciront et évolueront au fil de l’aventure, mais ne vous attendez pas à de grand changement de personnalités. Du début à la fin Shaara m’est sorti par les yeux… quel perso inutile et pénible ! Heureusement les autres ont tous un petit truc d’attachant. Bien que (très) peu nombreux, les petits flashbacks leur donnent un peu de relief.

Graphiquement c’est très flashy. Le chara-design est mignon mais assez enfantin, ce qui colle bien au ton de la série. Les voix sont parfaites et les musiques pas mauvaises, même si elles manquent un peu de diversité. S’il est évident que la série est d’abord destinée à un jeune public, la plupart des thèmes devraient toucher le plus grand monde : amitié, survie, relations hommes / environnement, relations hommes / machines. Rien de sexuel ni même d’amoureux, à deux ou trois exceptions près où un petit malaise circonstanciel s’installe momentanément. Dommage, car on peut dire qu’il y avait largement le temps de développer cet aspect. L’amitié dénuée de toute ambiguïté reste donc au cœur de l’histoire. Une bien belle histoire d’ailleurs, parfois un peu naïve, un peu « guimauve », mais jolie et plutôt inspirée, à défaut d’être réellement palpitante. A intervalles réguliers les scénaristes nous sortent un chouette truc de derrières les fagots, et la sauce repart. La recette fonctionne plutôt bien. Le fait d’avoir un grand nombre de personnages principaux donne aussi du rythme aux discussions et aux débats, chacun y mettant du sien.

Nous avons donc une série d’aventure de science-fiction à la sauce Robinson Crusoë. De toute évidence destinée aux enfants, Uninhabited Planet Survive possède néanmoins quelques atouts pour plaire aux adultes : une belle histoire d’amitié, des héros plaisants et des péripéties parfois surprenantes. Par contre il faudra supporter certains dialogues sans intérêt, des débordements d’émotions un peu « too much », de grosses longueurs et un design pas toujours inspiré.