Petite série sans prétention que ce Nadesico qui verse sans en avoir l’air dans un génie atypique. Enfin qui semble verser. Car, comme une éprouvette d’où s’échapperait quelques gouttes d’un liquide salvateur, Nadesico se plait à distiller ici et là un semblant d’audace et d’humour qui aurait pu faire de cette production, une production bien à part dans l’animation japonaise. Las, à force de ne faire sortir que quelques gouttes, l’éprouvette se trouve encore bien trop remplie pour faire de Nadesico une réussite.
C’est bien dommage par ailleurs. Parce que, avec de l’audace et surtout, de la consistance, Nadesico aurait connue un autre destin.
De quoi s’agit il finalement ? Grosso modo, le topo consiste en un affrontement entre extraterrestres et humains, ces derniers tentant de faire face à l’invasion en créant par le biais d’une compagnie privée un navire, le « Nadesico », chargé entre autre de mener des missions humanitaires. L’appareil en question est doté d’un équipage à la qualité hors normes pour ce faire.
Bon jusque là, absolument rien d’extraordinaire, ni même de novateur. Le thème a déjà été exploité de nombreuses fois. Non, ce qui marque dans Nadesico se sont deux éléments : un humour de circonstance qui parvient à faire mouche, aidé pour cela par des personnages hauts en couleurs, mais aussi et surtout, par un inattendu sens du drame. Pris séparément rien d’extraordinaire, mais l’audace est d’avoir tenté de faire la symbiose entre les deux genres. Et de façon réussie qui plus est, car les premiers épisodes alternent entre franches tranches de rigolades, et coup de théâtres imprévus nous titillent la corde sensible de l’intérêt.
Et cela fait plaisir, car peu de séries cherchent à mixer deux éléments aussi antinomiques. Nadesico a donc le mérite d’innover.
Oui mais voilà, on eut aimé que Nadesico ne dure qu’une dizaine d’épisodes et non pas 26. Car à force de pencher d’un coté ou de l’autre, là où le pari était rempli avec succès, au départ, force est de constater qu’au bout de quelques épisodes, la production patine et ne parvient à retrouver ni l’aspect dramatique , ni même l’humour qui faisait son charme au préalable. Nul doute que les scénaristes s’en sont rendus compte et tentèrent de rectifier le tir, mais jamais la série n’arrivera totalement à reproduire l’alchimie des premiers épisodes naviguant tantôt vers des scènes types « quotidienne » ou des combats méchas sans grands intérêt, et des scènes d’actions plus intenses mais sans surprise . Toutefois, notons que les derniers épisodes infléchissent légèrement cette tendance et renouent avec succès concernant l’aspect dramatique.
Quelles sont donc les forces et faiblesses de cette série. On pourra dire qu’elles s’incarnent dans les personnages. Si certains sont réussis (Inez, Yurika., les 3 femmes pilotes de méchas), donc sont franchement pénibles, notamment le héros et son acolyte pilote, Gai. Les scénaristes tentent d’offrir à chaque membre de l’équipage du vaisseau son moment de gloire, mais sans un background suffisamment conséquent qui fait que l’on peine désespéramment à s’intéresser à la plupart.
La série date de 1996. Force est de constater qu’elle est loin de paraître si lointaine, et, tant en matière d’animation , que graphiquement, n’a pas grand-chose à envier de certaines production post 20éme siècle. La bande son quant à elle…. La bande son donc… Y avait-il une bande son, me demandés-je ? Sans doute, mais vous aurez compris qu’elle ne m’a pas marqué le moins du monde.
Bref au final qu’en penser ? Ca se regarde, avec intérêt au début, mais ça perd progressivement son charme. Au final il n’en sort qu’une série banale, coincée parmi tant d’autres séries banales. Et une série banale ne mérite guère une autre note que la moyenne.
Ce qui est bien dommage par rapport aux promesses entre aperçues au départ