Ne regardez pas cela.

» Critique de l'anime Redo of Healer par Oceuss le
05 Février 2021

Cette critique s'inscrit autour des quatre premiers épisodes que j'ai vu. Je tiens à dire que je m'arrête ici et que jamais plus je ne retaperai le nom de cette œuvre sur ma barre de recherche.

Mon avis va être simplement tranché : Redo of Healer fait parti de cette catégorie d'œuvres que je rejette viscéralement au plus haut point.

Histoire d'un héros qui n'en deviendra pas un, doté de dons de guérison, le pauvre homme, découvrant qu'il doit subir la souffrance d'autrui pour les guérir, souhaite rejeter sa condition. A cela, la gentille princesse du royaume ne trouve rien de mieux à faire que l'enfermer, le droguer et le rendre ultra-dépendant, laisser hommes et femmes qui le souhaitent s'amuser avec son corps, et tout cela pour... Aucune raison réelle.

Ce dernier, finissant grâce à ses techniques de "healer" par s'accoutumer à la drogue, planifiera une vengeance grâce à un habile (non) retour dans le temps.

Voilà ce qui marque le début de cette histoire.

Je ne vais pas perdre trop de temps sur le scénario en lui-même : il est proprement inintéressant. On rencontre la lie des personnages surpuissants à la mode depuis quelques années maintenant qui ruinent instantanément tout enjeu ou tension. Le personnage peut tout faire : copier les capacités de tout le monde, soigner même des membres coupés, ressusciter, utiliser ses sorts pour tuer, et ce même le seigneur démon dans les cinq premières minutes de la série. Bien entendu, avec le ridicule consommé habituel du genre, à savoir l'emploi absurde de mots anglais pour rendre tout ça vaguement "RPG" quand bien même on appréciera le fait qu'il ne s'agisse pas d'un isekai... mais juste d'un manque flagrant d'originalité et d'idées.

L'univers n'a rien à proposer, nous sommes dans de la med-fantasy des plus banales, vue, revue, et archi revue depuis des années. Le minimum syndical qu'on pourrait donc confondre avec n'importe quelle œuvre du genre.

L'histoire en elle-même suivra la quête de vengeance du protagoniste, parti pour faire souffrir autant qu'il a lui-même souffert tout ceux qui ont contribué à sa vie pitoyable.

Ce qui me chagrine au plus haut point est cette abondance de personnages mauvais pour le simple principe d'être mauvais : les motivations des responsables sont au mieux absurdes et ne sont réellement qu'un prétexte pour justifier le déchaînement de violence qui s'ensuit. Quand il y en a. Et cette violence, parlons-en, car c'est ce qui me fait dire que, Redo of Healer, au-delà d'être une mauvaise série, est tout simplement une œuvre repoussante.

Nous avons affaire à une série qui va jouer de l'hyperviolence et de la sexualité (à comprendre le sexe) et surtout, le mélange des deux. Je parle bien évidemment du viol.

Je vais être clair sur le sujet : le viol est un outil d'intrigue comme un autre sur le papier. Néanmoins, la gravité de l'acte impose un certain savoir-faire et recul pour le justifier et l'employer.

Je ne dirai pas que Redo of Healer échoue, je dirai que Redo of Healer s'en moque complètement.

Le viol est totalement banalisé et justifié dans la série. Le héros l'a subi donc il le fait subir. Si ses motivations sont compréhensibles à un certain degré, il n'empêche que jamais la série ne prend le parti de dire qu'il est fondamentalement en tort ou de prendre le point de vu des victimes. Non, c'est une affaire de banalité qui ne sert qu'à amener une chose : le sexe. La série est en effet gorgée de scènes de sexe (et ce en quatre épisodes), censurés, et ne semble ne chercher que ça. Les explications du pourquoi ces scènes se passent reposent soi sur la moralité absente des personnages qui sont tous des psychopathes pour le principe d'en être, soi sur une justification totalement bancale, notamment, "des transferts de pouvoirs".

Le sexe ne me dérange aucunement. L'hyperviolence non plus. Etant un grand amateur de Berserk, je vais me permettre de faire la comparaison. Ces actes dans Berserk témoignent d'un monde dur, violent, infernal. Ils sont notamment très marquants dans l'acte pivot de l'histoire de Berserk et ont ancré une marque indélébile dans le lectorat. Sauf que jamais Miura n'a pris le parti de dire que c'était quelque chose d'acceptable. Même les personnages "neutres" de la saga qui transgressent la moralité sont montrés comme dangereux ou instables. Et ces scènes arrivent généralement dans des phases bien précises de l'histoire, pas continuellement. Ici, n'attendez rien de cela : ça arrive parce que c'est comme ça, le protagoniste soumet psychologiquement des femmes à son emprise, les autres personnages ne pensent qu'avec leur corps.

J'anticipe aussi : Goblin Slayer ne fait pas la même chose non plus. Les gobelins doivent être exterminés parce que profondément mauvais justement en partie parce qu'ils font ce genre de choses.

Je pense que Redo of Healer est symptomatique des problèmes de certains mangas dans une question pénale. Les justifications que j'ai pu lire ci et là me rappellent bien trop furieusement ceux qui justifient la banalisation des relations entre des personnages au corps enfantin et des adultes avec des prétextes comme "mais elle a quinze mille ans".

Bien entendu, il n'y a pas l'ombre d'un thème un tant soi peu intelligent qui se présente. Ce serait trop demandé et de toute manière, ce serait chercher une pièce en or au milieu de la déjection d'un éléphant.

Je ne comprends pas comment on peut aimer ça. C'est à la fois absurde, stupide et vulgaire. Ce n'est même pas choquant : juste répugnant.

Et à tous ceux qui diraient plus tard "oui mais au bout de X épisodes ça change" ou encore "oui mais dans le light novel, tu verras, y a ça", non. Ayant passé une heure et demie à m'infliger cette engeance, je ne la souffrirai pas davantage, et rien ne permettra de justifier ce départ.

A fuir.

Verdict :1/10
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A propos de l'auteur

Oceuss, inscrit depuis le 26/06/2014.
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