Que la vie est belle ! Caressant la jaquette du DVD, les yeux et l'esprit replongent dans la nostalgie la plus totale.
Le personnage de Ryo Saeba est fascinant. Tireur d'élite supra-exceptionnel avec son cold python 357 magnum, il est également un expert pour soutirer le soutien-gorge d'une femme sans qu'elle s'en aperçoive ! Doté d'une ouïe hors norme qui lui permet d'entendre en une nanoseconde le cran d'une arme situé à plus de 50 mètres séparé par un mur épais, Ryo Saeba est aussi capable de se déshabiller en moins d'une seconde rien qu'à la vue d'une femme. De personnage sérieux, il passe à un personnage loufoque. Ce double visage qui voltige d'un extrême à l'autre plaît malgré les invraisemblances du scénario.
Le film date de 1999 donc inutile d'exiger une esthétique à la hauteur d'un Shiguri. Certains plans font très ancien comme l'apparition d'une disquettes 3,5 pouces (oui oui cela a existé...), d'autres plans restent superbes malgré les 12 ans d'âge du film.
Si vous aimez les films d'actions de série B rempli de cliché vous serez comblé. Tel un Rambo capable de vaincre à lui seul une armée composé de scélérats incapables de viser juste malgré les kalachnikovs, mitraillettes, missiles, grenades, lance requête, etc mis à leur disposition, les balles atteignent difficilement le héros. Doté d'une cape magique invisible plus fort qu'Harry Potter, le beau brun ténébreux au corps parfait en muscles virevolte entre les projectiles de ces mécréants et les atteint rien qu'avec 6 balles à son canon...Bienvenue dans le monde de la fiction qui brave toute logique rationnelle. Ajouté à cela les courses-poursuite, les chasse à l'homme qui font monter l'adrénaline, le taux de testostérone est à son zénith.
Mais que serait City Hunter sans une dose d'humour? Ceux/celles qui connaissent les sketches de la série mythique des années 80 retrouveront sans peine le schéma répétitif des disputes entre Ryo Saeba et sa partenaire Kaori. D'ailleurs, le film oscillera sans cesse entre scènes d'action et scènes comiques, qui à mon sens, n'est pas forcément bien équilibré.
Ce 6ème film de City Hunter est classique dans sa trame et respecte à la lettre ce qu'on attend d'un City Hunter : aventure, action, comédie. C'est bien là où le bât blesse un peu, pour un dernier film, les scénaristes auraient pu faire mieux. Au cours du film, les personnages d'Umibozu, Saeko et Mikki sont de simples satellites, juste pour assurer le décor. Kaori ne sort pas du canevas qu'il lui a été attribué. Le manga éclaire de façon poignante le passé de mercenaire du héros et offre au protagoniste une psychologie plus intéressante. Une prise de risque à la Kenshin (OAV Tsuioku Hen) en jouant sur une atmosphère plus sérieuse, plus adulte aurait été un superbe hommage à l'œuvre de Tsukasa Hōjō.. A la place, vous trouverez une très belle femme en danger qui demande de l'aide au détective privé. Cette femme incarnera dans ses gestes et son attitude la femme fantasmée qui n'attend que les bras protecteurs d'un homme. Pris par ses tourments amoureux, elle se comportera comme une ravissante idiote. Et pourtant ce personnage de Sayaka aurait pu mieux être exploitée, Pour cela, il faut visionner en entier l'ending !
Quel frisson en entendant justement un des meilleurs endings de la japanimation. Rien qu'à lui seul, il redonne de la saveur au film. Sa mise en scène rattrape aussi d'un seul coup une partie importante du scénario. Je ne tarirai pas d'autant d'éloges concernant l'opening.
La fan amoureuse que je suis de Ryo Saeba pardonnera sans peine la faiblesse du scénario et c'est donc en toute subjectivité que je lui attribue une bonne note non méritée. Toutefois, elle reste fidèle au faux blond à la cigarette habillé de rouge...