Il y a des animes comme ça, qui à la fin de leur visionnage vous laissent cette impression bizarre, ce sentiment d’avoir vu quelque chose d’étrange.
L'histoire nous fait suivre les aventures de Cocona une collégienne sérieuse et réservée qui fera rapidement la rencontre d'une certaine Papika, jeune fille excentrique surgissant d'on ne sait où. Celle-ci l'emmènera dans un monde étrange nommé "Pure Illusion" où elles devront trouver des fragments nommés "Amorphe" sortes de petites pierres colorés pouvant apparemment exaucer un voeu lorsqu'elles sont réunies. L'histoire tournera autour de leurs aventures dans ce monde étrange et de la relation entre ces deux filles que tout oppose. Surtout que la tache ne sera pas simple car en plus des dangers que renferme cet univers, elles ne sont pas les seules à chercher ces fragments.
Et ça commence en trombe. A peine a-t-on le temps de comprendre où l’on est et qui est cette jeune fille blasée de la vie, que surgit son exact opposée. Flip Flappers fait partie de ces histoires qui arrivent à vous tenir juste grâce à la force de ses personnages. Nous avons durant ces 13 épisodes un duo des plus classique et pourtant si efficace. Un fille réfléchie, sérieuse à outrance et attentive quand aux conséquences de ses actes et Papika, cette dose de charisme et de bonne humeur. L’on pourrait croire qu’il s’agit là d’une histoire sympathique et entrainante mais ça ne s’arrête pas là.
Très vite le fantastique envahit ce quotidien dont nous savons si peu pour nous montrer le cœur de l’anime. Un monde de pure illusion, riche dans ses inspirations et sa variété de ton comme de forme. Un univers bourré de références et cohérent dans sa diversité. Chaque épisode nous emmène dans une aventure différente allant du récit d’aventure, au thriller en passant par de l’action ultra référencé et que sais-je d’autre ? La seule limite est l’imagination mais le fantastique n’est pas seulement prétexte au voyage et à l’aventure. Mieux encore, bien qu’il s’agisse de pure illusion, l’illusion n’est jamais sans lien avec la réalité, et Flip Flappers l’a bien compris. Nous ne voyageons pas dans un pur délire créatif. L’imaginaire est toujours tiré du réel, de l’esprit d’une personne. Et à travers ces aventures c’est tout l’environnement dans lequel baigne ce duo que nous découvrons. Le fantastique nous peint toute une gamme de paysages mentaux et permet un développement profond de l’univers et de ses personnages ; d’une Cocona qui se rendra compte que l’autre côté du miroir n’est pas juste une dimension séparée du réel. Le fantastique n’est pas juste une bizarrerie permettant de raconter une belle histoire. Le fantastique c’est le monde se trouvant sous ton lit, celui que tu as peur de découvrir mais qui pourtant est bien là et te terrorise la nuit. Oser s’y aventurer n’est pas sans conséquences. A force de découvrir et de se découvrir, les oppositions se feront de plus en plus nombreuses. Les deux jeunes filles élargirons leur perception du monde et apprendrons à se connaitre au fil des épisodes.
Et alors que l’aventure semblait finie, le monde s’effondre pour passer au deuxième acte. Tout ce en quoi nous croyons, les bases et les morceaux que nous assemblions au fur et à mesure. Même l’histoire en arrière plan dont nous pensions d’hors et déjà saisir les tenant et aboutissant. L’illusion est surement plus sincère que le réel. Les frontières se brouillent et les explications tombent… Puis se font balayer. Un final commun aurait été trop simple. Depuis le début il s’agit d’une histoire de sentiments, la seule chose inaltérable et faisant le lien entre les deux univers, la seule chose qui permet de ne pas se perdre.
L’année 2016 aura été riche en qualité mais si je devais retenir une seule perle, je choisirais ce fragment de pure illusion. Cette histoire touchante et peux commune d’une gamine perdue dans le réel faisant la rencontre d’une lapine rousse en hoverboard.
mention spéciale au générique de fin littéralement impossible à sortir de ma tête.