Cher lecteur, comment allez-vous ? Si vous saviez comme votre présence m'a manqué ces derniers temps. Mais je vous sers aujourd'hui une critique que j'espère des plus raffinées, quant à un anime, à une série qui m'a déboussolé, oscillant constamment entre la daube intersidérale et la daube simple. Imaginez ainsi l'ampleur et la démesure du dilemme que constitue la rédaction d'une telle critique. Cher lecteur, je vous souhaite une lecture plaisante et agréable.
Arbre et forêt
Shonen Hollywood nous emmène dans un monde des possibles, un monde où des jeunes se permettent de s'adonner au rêve, au rêve de la gloire. Mais Shonen Hollywood est avant tout un anime que je qualifierai de contemplatif. Oui, c'est bien cela. Shonen Hollywood nous narre la vision du monde de cinq jeunes, chacun avec leurs problèmes, leurs joies, leurs peurs et leurs espoirs, et ce avec une délicatesse certaine, une bienveillance semblable à celle que leur porte ce cher directeur.
Portraits d'un instant, chaque épisode se concentre sur une thématique, d'une variété remarquable pour tout dire, de l'envie de gloire à la peur de la mort. On retrouve des thèmes philosophiques chers à la culture nippone au sein d'une série animée tous publics. Il faut tout de même reconnaître une petite part de courage pour se lancer dans la production d'une telle série. Mais je pense désormais qu'il est temps d'expliciter un peu le titre de cette partie.
Considérons un instant que chaque épisode soit constitué d'arbres. De quelques arbres. On peut donc rapidement arriver à la création d'une forêt. Lorsque l'on survole la forêt, on va remarquer deux choses principalement: les arbres différents de par leur couleur, et les arbres différents de par leur taille. Mais imaginez rien qu'un instant que le nombre de racines des arbres ne soit pas proportionnelle à la taille de celui-ci. La forêt prend tout de suite une ampleur nouvelle.
:niais:
Voici comment je résumerai très sincèrement cette série: un amalgame de niaiseries, et même pire, de japoniaiseries. Car c'est bien ce qui va ressortir de cet anime au premier abord, cette composante parasitant les arbres les plus élancés de la forêt que constitue Shonen Hollywood. Cette niaiserie écœurante tente de jouer dans le dramatique, mais y va dans le caricatural à un tel point que cela finit malheureusement va noyer le discours philosophique qui n'apparaît ainsi plus qu'en demi-teinte.
Car le problème majeur de Shonen Hollywood est sans doute de vouloir trop bien faire. De vouloir créer des tirades monumentales, de vouloir créer du drame, de l'émotion. Et ça, il le fait mal. Mais ça ne s'arrête malheureusement pas là. Shonen Hollywood, à force de vouloir en faire trop, finit par se perdre dans son discours même, du vrai gâchis de potentiel. Car ce n'est pas tous les jours que l'on nous propose un anime d'idoles potentiellement intéressant.
Mais encore plus problématique, la série installe un rythme que je pourrais qualifier de catalogue. On fait le tour de tous les personnages, et on détaille leur psychologie en un épisode, pour l'oublier quasiment par la suite. Ce sont ainsi tous ces petits détails qui nuisent à l'anime qui font que Shonen Hollywood n'est pas un excellent anime, une référence dans le vaste monde des animes d'idoles. Shonen Hollywood ne sera qu'un arbre de plus, pas le plus fier et le plus haut, dans cette immense forêt.
Spectacle
Il me faut désormais évoquer une dernière composant, inhérente à tout anime: sa technique et sa réalisation. Je vous propose, cher lecteur, de débuter par ce qui constitue un des éléments les plus important de cet anime: la musique. Et c'est un point, pas forcément noir, mais bien sombre: les chansons sont horribles. Mais franchement une torture. Alors que le reste des compositions n'est pas mauvais ! Encore une fois, un seul terme me vient à l'idée: gâchis.
Quant à la composition de la série, j'ai déjà énoncé une critique sur le sujet, qui n'est pas forcément rattrapée par la réalisation globalement banale, et sans coup de génie. Graphiquement, ça suit. Le charadesign plutôt mature est globalement maîtrisé, et les scènes de danse oscillent entre le passable et le très bon. On notera que l'anime se refuse à la 3D, ce que j'apprécie, en dépit de quelques passages à vide dans les chorégraphies.
Consternant les seyuus, on attaque ici un morceau un peu plus conséquent. Autant certains sont mauvais, autant la majorité a bien intégré le rôle du personnage. Et s'ils participent activement au visage niais de la série. Mais il faut se demander si cette niaiserie du doublage est une couche supplémentaire, ou bien une compétition justifiée et logique à la vue de la teneur de l'anime. On notera tout de même le manque de dynamisme de certaines scènes, où le spectateur aurait souhaité quelques belles répliques.
Ainsi, Shonen Hollywood, c'est de la niaiserie à l'état pur, et en quantité tellement démesurée qu'elle vient submerger les bonnes intentions de départ et un discours qui se présentait pour le moins comme intéressant. Il n'en reste pas moins que les thèmes développés sont philosophiquement intéressants, suffisamment ouverts pour permettre une réflexion du spectateur, mais pas trop afin de fournir une matière suffisante à celui-ci. Le tout desservi par un aspect technique pas forcément constant, cette série a tout de même marqué des points de mon côté, si bien que j'attends la saison deux.
Une série qui peut être très intéressante à regarder, mais à condition de faire abstraction de tous ses défauts.