Oban Star Racers est un récit de science fiction relativement facile d’accès dans lequel une poignée de champions s’affrontent dans des courses qui ne sont pas sans rappeler les podracers de « La menace fantôme », qu’il s’agisse des circuits, des races extra-terrestres rencontrées et de leurs modules respectifs.
Autant le dire, niveau graphisme, design et animation c’est une vraie réussite (il suffit de voir l’opening pour s’en convaincre) : les lieux visités sont relativement variés et tranchent globalement avec cette idée qu’une production SF doit obligatoirement se dérouler dans un univers high-tech. Ici, ce serait plutôt un mélange entre SF et héroïc-fantasy, où la technologie semble relayée au second plan devant la magie.
Bien sûr, quelques participants utilisent des moyens relativement classiques pour concourir (corps cyborg ou vaisseau d’aspect plus ou moins archaïque), mais la plupart d’entre eux sortent vraiment de l’ordinaire, avec des insectes géants, des machines volantes toutes droit sorties d’un Miyazaki ou encore des compétences paranormales vraiment surprenantes.
Parmi les pilotes, une bonne partie possède un physique relativement humanoïde plus ou moins inspiré (j’ai adoré le chat androïde technopunk ou le sorcier vaudou), mais celui-ci peut évoluer en quelque chose de totalement différent durant les courses. Quand aux autres ils présentent des formes diverses et variées qui ne manqueront pas de surprendre aussi bien l’équipe humaine que le spectateur.
A ce propos, le design des Terriens est plutôt intéressant : simplifié et lissé à l’extrême. On se rend vite compte que l’humanité n’est qu’une simple race parmi des dizaines créées pour cet anime. Et l’on finit par se admettre que finalement, malgré les différences et caractéristiques de chacun, tout le monde a ses spécificités propres, et la normalité n’est qu’un concept.
L’histoire peut se diviser en deux grandes parties : la première concerne les phases éliminatoires dans laquelle on découvre une partie des protagonistes, ainsi que des tenants et aboutissants de la course, tandis que la deuxième se situe sur la planète Oban durant les phases finales. Très vite se monde se montre extrêmement surprenant, de part la variété des environnements présents (plus ou moins hostiles) et par les autochtones dont on découvre peu à peu certaines pratiques étranges, comme le fait de construire des temples (qui finissent par former de véritables cités) sans qu’aucun de ces bâtiments ne semble avoir une utilité pratique et matérielle définie, simplement symbolique.
Sauf sur la fin, chaque épisode se concentre sur une course et un adversaire particulier, avec qui Molly (ou Eva) aura vite faite de tisser des liens plus ou moins amicaux. Cette organisation relativement simple (une solution de facilité pour limiter les prises de risque ?) permet de donner un aperçu global et rapide de l’univers dans lequel on évolue, mais empêche d’aller plus en profondeur alors qu’on aimerait en savoir plus sur les différents protagonistes. Même sur les membres de l’équipe terrienne, on ne sait finalement pas grand chose (hormis Eva et son père). Au final, le background général de l’anime a été traité de manière extrêmement superficielle et manque de relief alors qu’il est bien plus riche qu’il n’y paraît. Le résultat d’un tel traitement est que le spectateur reste finalement en dehors de l’action, peine à s’intéresser réellement à autre chose qu’aux courses et rentre difficilement dans l’histoire, même quand un scénario un peu plus construit pointe (tardivement) le bout de son nez en milieu de série.
Pour conclure, voici une production originale qui ne manque pas de rythme, avec graphisme plaisant, mais l’histoire m’a semblée un peu trop superficielle et prévisible pour être vraiment convaincante (un pétard mouillé ou une coquille vide en somme).
Malgré tout, j’ai passé un bon moment et je salue l’initiative de cette production Franco-Nippone, donc je note 7,5/10.