Voici venu mon petit plaisir nostalgique de ce printemps, me replonger pendant moins de deux heures dans la licence Pokemon, à travers ce film sorti en 2017, reprenant l’histoire originale d’il y a plus d’une vingtaine d’années maintenant.
Ce sentiment de nostalgie apparaît donc très tôt dans le long-métrage, dès que s’ouvre la scène de l’intérieur de la maison de Sacha (qui à l’époque n’avait pas de nom de famille). Si comme moi vous avez eu votre GameBoy Color avec Pokemon Bleu / Rouge et que ce jeu était le tout premier auquel vous jouiez, vous avez sans doute passé un sacré bout de temps à explorer cette maison, découvrant les mécaniques de jeu, avant même de pointer votre nez en dehors de la maison pour faire le tour de Bourg Palette.
J’ai choisi de visionner ce film en version française, pour retrouver les voix de mon enfance, dont beaucoup sont les mêmes, comme Aurélien Ringelheim pour Sacha ou encore Catherine Conet pour Jessie. On sent également que le film a choisi de répondre à certains faits « dérangeants » qui faisaient partie de l’histoire. Sans remettre en cause le fait qu’on doit taper sur des Pokemon et les faire s'entre-tuer dans des combats de rue (et bien qu’on utilise le terme Monster, ils s’apparentent plus vraisemblablement dans l’imaginaire collectif à des animaux), le film s’arrête à plusieurs reprises sur la relation entre Sacha et sa mère. En effet, envoyer un gamin dans la nature faire sa vie, loin de ses études et près de Messieurs Mime qui ont des têtes de pervers cachés dans les fourrés, peut sembler déroutant. L’anime s’attarde sur ce sujet en intégrant la mère plus que précédemment, montrant qu’elle suit avec intérêt et inquiétude le parcours de son jeune enfant. Ce film n’est pour autant pas exempt d’incohérence car on y voit un Chrysacier servir à quelque chose.
Le nouvel arrangement du générique (ou peut-être pas si nouveau que cela vu que je n’ai pas vu d’autres films récents ; nouveau quant à l’ancien) reste un opening entraînant et permet un bon avancement de l’histoire tout en montrant avec aisance le développement de l’amitié entre Pikachu et Sacha. J’ai lu que le film avait essuyé de nombreuses critiques en cherchant à satisfaire le jeune public comme celui qui était là au début. Je dois dire que ce mélange des genres et des générations ne m’a pas choquée. Il garde une bonne partie de grands classiques, tant au niveau des villes que des Pokemon, quitte en effet à ne pas faire intervenir à nouveau des protagonistes déjà vus un nombre incalculable de fois.
Concernant le design, les scènes sont fluides et l’animation simple : sans fioriture mais agréable à visionner. Les Pokemon sont beaux (et pas seulement car ils sont principalement de première génération) et l’aspect adolescent de l’environnement colle au récit. Malgré tout cela, j’ai réalisé pour quelle raison je ne regardais plus de films d’animation Pokemon depuis plusieurs années. Car le seul regard d’un Salamèche sous la pluie me fait pleurer comme une madeleine. Je ne pense pas que ce film émeuve n’importe qui, mais pour ma part je trouve ces animes surchargés émotionnellement, à tel point que cela peut en devenir désagréable. Je pense qu’ils savent pertinemment qu’ils vont faire pleurer dans les chaumières et ajoutent inutilement des scènes comprenant trop de pathos.
Pour le reste je n’ai rien à redire, on retrouve la magie de la série à ses débuts, avec un bon vent de fraîcheur qui permet de rallier les différents jeux et animes, souvent victimes d’une comparaison et d’une compétition malvenues. Si vous n’appréciez pas la licence Pokemon, ce film ne vous sera d’aucune utilité. Mais si vous souhaitez vous replonger dans des moments heureux, profitez-en.