Critique de l'anime Otome Yôkai Zakuro

Un petit shonen romantique délectable comme on en fait encore ! ouf !

Au Japon traditionnel de l’ère Meiji, la population est partagée, en plus des êtres humains, entre esprits et demi-esprits (les seconds étant considérés comme des erreurs de la nature résultant des premiers). Ces créatures mystiques aux origines et pouvoirs troubles sont persécutées et ont du mal à s’accorder une vie tranquille.

Dans une pension reculée, quatre jeunes filles demi-esprits-renards sont hébergées par un esprit-renard qui désire les protéger de la haine des humains vaniteux qui dictent les règles dans ce monde injuste. Grandissant et jouant ensemble, loin des problèmes extérieurs, elles finissent par laisser de côté le souci de leurs origines. Du moins jusqu’à ce que se crée le Ministère des Affaires des Esprits, secteur de l’armée ayant pour mission de régler les multiples problèmes liés aux esprits (disparitions mystérieuses, enlèvements suspects,…) : trois jeunes soldats sont alors conviés à ladite pension pour faire équipe avec les jeunes demi-esprits et prendre en charge ces divers cas. Cette section de l’armée en effet n’a pas de préjugés offensant vis à vis des esprits et n’hésite pas à faire équipe avec eux pour le bien du peuple.

Ces jeunes demoiselles apprendront à se battre avec les humains, à les côtoyer, découvriront progressivement les secrets de leur propre race... et au passage ceux de l’amour.

Un peu comme pour Spice & Wolf (la comparaison est sans doute inévitable, du moins pour le chara-design, puisque l’héroïne Zakuro ressemble comme deux gouttes d’eaux à Horo, étant donné que les demi-esprits-renards sont comme des jeunes filles normales avec deux oreilles de mammifères dressées), un peu comme pour S&W donc, on se dit que tous les rebondissements ne sont là que pour faire avancer l’intrigue amoureuse des deux héros : Otomo Youkai Zakuro est donc avant tout une romance pour moi, mignonne et bien traitée, et permettant de mettre en avant le doublage irrésistible de Mai Nakahara pour Zakuro.

Les personnages sont tous attachants bien qu’un peu stéréotypés : une héroïne un peu tsundere, deux jumelles blondes extraverties et une brune timide (doublée par Kana Hanazawa) pour les demi-esprits-renards. Et un grand stoïque silencieux et un petit prétentieux adorable du côté des soldats ; pour ce qui est du troisième soldat Agemaki, le plus important puisque héros de l’histoire, il a un caractère plus original, puisqu’il feint d’être un grand séducteur courageux alors qu’il est en réalité mort de trouille à chaque fois. Zakuro ne se laissera pas avoir bien longtemps par ce caractère trompeur ^^.

L’avantage de ces romances clichées chères à la japanimation, c’est que plus l’anime est court, moins l’héroïne va gâcher des épisodes à dire « je te déteste » et penser l’inverse. Ici, 12 épisodes, on n’a pas trop le temps de se plaindre, ça évolue bien.

Pour le reste, les histoires successives sont intéressantes : on en apprend petit à petit plus sur les esprits, sur Zakuro, etc, c’est rondement mené et très émouvant. Mais encore une fois, c’est l’histoire d’un peuple malheureux asservi sans raison par une majorité raciste qui devra attendre que les héros le délivre : soit le même thème avec des noms différents. Rien de nouveau, mais rien de décevant.

La bande-son est excellente : essentiellement de la musique traditionnelle japonaise, ou nombreux courts refrains au piano toujours bienvenus. Plusieurs endings, tant pour l’animation visuelle que la chanson, et l’opening est tout aussi bien. Le rituel d’attaque des demi-esprits (entendu dès le début du premier épisode) est vraiment craquant et reposant.

Une histoire courte, complète, très agréable, parfaitement travaillée, comme un petit bol d'air frais, ne laissant pas espérer de seconde saison… Mais bon qu’en sais-je !