Depuis quelques temps, la mode en japanime est de ressortir les antiquités du placard et de racler les fonds de tiroir pour compenser le manque criant d’imagination et de créativité de la nouvelle génération de réalisateurs. Parfois ça a du bon car on peut remettre au goût du jour de vieilles licences et les faire découvrir à un nouveau public. Et puis il arrive aussi des accidents, des gros ratés. En voici un exemple.
Ozma est un travail original de Leiji Matsumoto, le créateur de Albator ou de Galaxy Express 999. L’adaptation animée est supervisée par Ryôsuke Takahashi, un grand monsieur que j’ai connu avec le très bon Flag. Une association qui se devait de viser l’excellence, mais qui dès les premières minutes du premier épisode se place sous le signe de la médiocrité.
Si vous regardez le synopsis de la fiche, vous constaterez que l’univers de Ozma rappelle vaguement Dune, mais aussi que l’histoire un gros rip-off de Nausicäa et de Laputa, sans jamais atteindre la moitié du quart du huitième de la qualité des films de Miyazaki. Avec ses personnages clichés, son intrigue prévisible à trois kilomètres et ses dialogues téléphonés, rien ne donne aucune valeur ajoutée à Ozma. Quelques batailles sont intéressantes, mais elles ne sont pas enfouies que dans du sable ; l’histoire est vraiment trop prévisible et trop classique pour avoir un semblant d’intérêt, et cela tue toute tentative d’approfondissement (encore que je n’ai repéré aucune vraie tentative).
Le format de six épisodes de vingt minutes est aussi difficile à justifier. Il est vrai que l’univers ne contenait pas assez de matière pour douze ou vingt-quatre épisodes, mais croyez-moi même pour six, c’est limite. En vérité la plus grosse erreur des producteurs est de ne pas avoir considéré la possibilité d’en faire un film plutôt qu’une série ; c’eût été le seul moyen de rendre la chose regardable.
Car lorsque que l’on se penche sur le volet technique, il ne me vient rien d’autre à l’esprit que des insultes. Le chara-design de Matsumoto est caractéristique, mais nous ne sommes plus dans les années 70 et son obsolescence n’en devient que plus flagrante. L’animation et les décors sont indigents et les doublages calamiteux. Le peu de moyens qui a visiblement été alloué à cette production ne lui permet même pas d’être qualifiée de gâchis, et ce sera d’ailleurs la seule qualification péjorative à laquelle elle échappera.
Ne nous acharnons pas sur les vieux et les handicapés, voulez-vous ? Ozma n’a tout simplement pas compris la différence entre un anime old-school et un anime dépassé. Encore que le terme adéquat devrait plutôt être « périmé » ou encore « moisi ». Sorti de nulle part pour simplement faire acte d’existence, Ozma est un anime bas de gamme qui opère un curieux rétro-pédalage aussi inutile qu’inapproprié. Les CV de MM. Matsumoto et Takahashi étaient déjà conséquents, ils n’avaient vraiment pas besoin de ça.
Les plus
- J'en trouve pas
Les moins
- Univers sans profondeur ni originalité
- Personnages écœurants de classicisme
- Réalisation misérable
- Format suicidaire