Prison Break, saison 1

Le Pays Imaginaire, vous savez, là où habite Peter Pan, est un véritable idylle. Le bonheur est réel pour tous les enfants. À Grace Field, il n'y a même pas de pirate, c'est pour dire qu'il n'y a aucun désagrément. Le seul adulte est la mère aimante, appréciée de tous. Toutefois cette utopie n'est que que de façade, ce monde est une cage dorée. Le bémol de taille est que le dehors n'est pas le monde des adultes, mais celui des croquemitaines, des affreux monstres qui dévorent les enfants.

Les douze épisodes de cette série nous racontent la fuite de l'orphelinat qu'est Grace Field. Le but de la tête pensante, la rouquine Emma, est de sauver tout le troupeau, l'ensemble des enfants de l'orphelinat. Ce projet ambitieux mérite d'être rondement préparé. Norman et Ray s'associent à Emma pour former un trio qui va faire face à chaque difficulté. Haletant, s'échapper de cet endroit de rêve a un côté passionnant, tout comme a pu l'être la première saison de Prison Break par exemple.

Vouloir sortir de sa cage à douze ans est une bonne chose, quelle que soit la raison. Mais échapper au croquemitaine, c'est dur à croire. Mais heureusement le monstre est pressé, il mange les enfants non pas chez lui, mais dans la rue, en se cachant à peine. Eh oui, que serait le croquemitaine si on ne l'apercevait pas ! Il faut accepter ces petits détails qui font tourner la machine et supprime l'incrédulité de quiconque.

Pris dans leur ensemble, l'univers et l'histoire sont cohérentes. Mais le scénario nous découpe tout cela pour semer le doute chez le spectateur, laisser agir le suspense. Oui la mise en scène est pour le spectacle, il faut profiter de l'animation. Mais il y a trop de choses nouvelles pour en plus jouer au policier avec ces éléments. Certains trouveront cela intéressant, pour moi cela est plus qu'inutile, cela dessert l'intérêt que je porte à cette série.

D'où viennent ces monstres ? Quelle est la place de l'humanité ? On découvre petit à petit et de manière très parcimonieuse la vérité sur l'orphelinat. On peut sûrement attendre pour avoir des réponses détaillées. Mais on suit un troupeau de gamins, qu'on se mette d'accord pour savoir qui suivre, et ne pas déplacer le focus pour perdre au maximum le spectateur et lui donner le maximum de surprises factices. Cela donne des scènes ridicules, juste dédiées aux fin d'épisodes.

Découvrir que le cadre de vie de toujours est une cage dorée dont il faut sortir avant que la mort ne nous frappe, c'est un bon pitch pour tenir en haleine le spectateur. Mais la réalisation est trop artificielle pour convaincre.