Pokemon ça va bien cinq minutes, voire même trente ans, mais il était apparemment temps de voir un autre jeu vidéo Nintendo sur petit écran : l'adaptation des aventures du professeur Layton.
Rien que cette appellation est mensongère puisque le professeur Layton est ici plutôt présent sous forme de cameo que de personnage principal. En effet, l'héroïne de cette série d'épisodes n'est autre que la fille du professeur, Katrielle. On prend donc un nom connu pour en faire la promo et on utilise les charmants traits d'une demoiselle excentrique pour mener l'enquête.
Composée d'épisodes avec chacun sa propre histoire, Professeur Layton : Katori no Nazotoki File est une série tournée vers un jeune public, mais avec des réflexions plus matures qu'on pourrait le croire de prime abord, ce qui évite les écueils de résolutions de problèmes en tout naïveté et permet de toucher des spectateurs plus larges. A titre d'exemple, dans l'un des premiers épisodes, un honnête père de famille disparaît sans laisser de trace et Katrielle est chargée d'enquêter sur son cas. On va donc suggérer un enlèvement ou des forces surnaturelles (normal, c’est naturellement le deuxième cas de figure à envisager en toute circonstance), mais également le fait que ce monsieur était peut-être un homme volage parti refaire sa vie avec sa maîtresse. Bien sûr, ce n'est pas la solution la plus agréable à considérer mais cela m'a fait plaisir qu'elle soit à minima prononcée.
Je parlais des charmants traits de Katrielle mais l'atout charme de la série est pour moi le chien Sherl. Règle numéro 9724 de l'animation : il convient de faire parler un animal domestique dans une série comique (ou à défaut lui faire faire n'importe quoi et ainsi prétexter le fait qu'il soit un animal pour émettre des propos ou effectuer des actions disruptives, parce qu'apparemment ce mot est classe).
La composition des scènes de chaque épisode est quelque peu particulière puisque la résolution du problème n'a pas lieu lors du dernier quart de l'épisode, mais lors du précédent. Pas de conclusion à la dernière minute mais plutôt une explication sur plusieurs minutes des résultats de l'enquête, pour permettre de visualiser les suites de la situation énoncée et rebondir sur une fin heureuse pour l'ensemble des protagonistes. Ce timing peut être intéressant mais j’ai eu du mal à rester accrochée jusqu’aux fins des épisodes puisqu’une fois la résolution expliquée, je n’avais plus grand-chose à attendre du temps restant. A savoir que les indices parsemés tout au long de la première moitié de l'épisode rappellent évidemment le jeu vidéo, de par le zoom grossier / drôle effectué sur chaque et le résumé qui en est fait une fois tous les éléments collectés, pour que le spectateur puisse se faire son avis avant l'annonce des résultats.
Je mettais en opposition l'aspect grossier ou comique de certains points car il existe cette dualité tout au long de la série. Drôle ou nunuche, pertinent ou ras des pâquerettes, original ou tiré par les cheveux, il est toujours difficile de juger une série quand on n’appartient pas forcément au public cible. Le chara-design est pour autant plaisant, de même que les postulats de base des différentes histoires, ou encore la résolution des enquêtes en mode Objection ! (sûrement en clin d’œil à Professeur Layton vs. Phoenix Wright: Ace Attorney).
Professeur Layton : Katori no Nazotoki File est sûrement une première série pour tester la licence au format série d’animation, résultant du bon succès des films, ce qui est d’autant plus étonnant de voir qu’elle est composée de 50 épisodes, ce qui représente un pari osé, permettant en même temps d’introduire les personnages principaux et secondaires au fil de la saison. Les événements étant situés à Londres, on se rend toujours compte du décalage de culture et des préjugés européens qui ont la vie dure de l’autre côté du monde, mais j’en retiens une série sympathique où chacun peut piocher dans les épisodes au gré des envies.