Avant de commencer cette critique: soyons honnètes, il est clair que cet anime semble de prime abord n'avoir aucun argument qui joue en sa faveur, puisqu'il s'agit d'une enième série type harem, avec tout ce que cela sous-entend de fan service et de gros plans sur les formes généreuses des héroïnes. Pourtant, une fois passé ce premier constat (et le premier épisode de la série), Raimuiro Senkitan montre qu'il possède des qualités propres; mais seront-elles suffisantes pour redresser la note finale et racheter ses défauts évidents aux yeux du spectateur, c'est ce à quoi cette critique tentera de répondre.
Parlons d'abord du scénario, à priori, il est tout simplement inexistant, et le synopsis de base ne sert finalement que de prétexte à mettre en scène les apparitions des différents personnages dans une explosion de petites culottes. Pourtant, à bien y regarder, l'histoire est en fait exprimée dès le premier épisode: on va suivre le voyage d'un cuirassier en pleine opération militaire, à l'équipage duquel on a confié une mission périlleuse qui n'est rien de moins que s'attaquer à l'une des plus puissantes forteresses du XIXème siècle, au moyen d'une nouvelle arme encore en pleine expérimentation. L'anime s'attarde en fait en grande partie sur les relations de plus en plus étroites que vont développer les différents personnages au fur et à mesure de l'avancée du scénario, et ce jusqu'à l'arrivée au point culminant de la mission, à savoir la bataille pour la destruction de la base ennemie, reléguant au final l'histoire des batailles entre méchas à un plan secondaire. Vient à cela s'ajouter une histoire de coeur à la Roméo et Juliette puisque le coeur du personnage balance entre l'amour d'une jeune noble russe qu'il a du abandonner au début du conflit, et le patriotisme qu'on lui demande de montrer pour l'accomplissement de sa mission. Au final, le choix fait par les scénaristes est de montrer comment même en pleine période de conflit, le jeune professeur tente de montrer à ses élèves comment vivre une vie normale, malgré leur statut de soldats prètes à se sacrifier pour leur patrie.
Mais malgré cette tentative pour remonter le niveau scénaristique, l'anime replonge trop rapidement dans les travers d'une série de type harem, ce qui amène ainsi à tous les clichés du genre comme le fan service et les petites culottes exposées de manière bien visible aux yeux du spectateur. Là encore les scénaristes ont voulu trancher avec ces clichés puisque malgré les tentations auxquel il est soumis de la part de ses élèves et même de certaines collègues du cuirassier, le héros continue à établir une limite ferme entre élèves/professeurs, le souvenir de celle qu'il aime réellement étant encore trop présent à son esprit. Le fan service reste cependant très présent, et les scènes où Shintaro se rince l'oeil, de même que l'humour au ras de la ceinture sont omniprésents; on assiste de plus régulièrement à des scènes plus suggestives réservées à un public "mature". Les héroïnes étant pour la plupart des adolescentes plus ou moins agées, certaines de ces scènes peuvent néanmoins choquer les plus puritains, même si au final, rien ne se passe réellement, et qu'on arrive toujours à fournir une explication plus ou moins logique pour éviter les quiproquos et sauvegarder la morale, mais quand même...
Parlons maintenant des personnages, à première vue, ils sont tous plus ou moins sortis des clichés de séries ecchi, et confirment régulièrement cette impression. Malgré cela, au fur et à mesure des épisodes, on constate qu'un effort à été fait pour les développer un peu plus que le minimum syndicl requis, et le passé des différents protagonistes se révèle peu à peu. Mais encore une fois, cela manque de conviction, et cet approfondissement reste limité, d'autant plus que seuls les principaux protagonistes en bénéficient.
Parlons maintenant des méchas, leur forme originelle est vraiment horrible et manque singulièrement de caractère et de personnalité, heureusement, très vite ont passe à une transformation plus crédible et beaucoup plus intéressante, qui permet aux combattantes de révéler tous leur potentiel.
Enfin, attardons nous sur un personnage qui bien que discret tout au long de la série n'en reste pas moins fondamental, et introduit selon moi un peu de féérie dans cet anime, à savoir le personnage de Kuki-sama, sorte de jeune fille condamnée à conserver l'apparence d'une enfant, malgré un esprit plus mature que la moyenne (ce qui n'est pas difficile étant donné les autres personnages, mais ne faisons pas trop de mauvaise foi). Sa capacité à faire voler le cuirassier selon qu'elle soit endormie ou non fait inévitablement penser au conte de La belle au bois dormant, et le trio de gamins qui l'accompagne sans cesse lui ajoute un petit côté comique. Mais encore une fois, ce personnage à priori original s'efface devant les jeunes filles au formes largement plus intéressantes, encore qu'elle même fasse preuve d'un esprit assez pervers.
Un dernier mot sur le point de vue technique de l'anime: l'animation et le chara design sont de qualité passables, et l'on pourrait largement se passer de l'OST. Les seul moments où l'équipe de développement semble avoir voulu se surpasser sont finalement ceux où l'on aperçoit les jeunes filles en tenue légère, comme dans toute série ecchi qui se respecte. Les combat de méchas sont également traités de manière trop légère, se ressemblent et s'enchaînent avec une régularité navrante, les ennemies (car il s'agit également de jeunes filles aux tenues façon club SM) n'essayant même pas de compliquer plus de quelques minutes la situation des héroïnes.
En conclusion, malgré des efforts visbles de la part des développeurs pour sortir autre chose qu'une simple série de type harem, Raimuiro Senkitan reste à un niveau médiocre pour continuer à satisfaire les appétits primaire du spectateur mâle lambda. Dommage quand on voit qu'il y avait sincèrement matière à sortir un anime de bien meilleure qualité que ce qui nous est jeté en pature, sans pour autant en faire un incontournable, mais simplement une série agréable à regarder.