Bon je voulais vous écrire deux trois bêtises pour présenter tout ça mais pour une fois, de temps en temps ça fait pas de mal, faisons ça bien.
Rascal does not dream of Bunny Girl Sempai, est une série de 2018, passé plus ou moins inaperçu. Deux trois pour nous dire que c'était loin d'être mauvais, mais plus un succès d'estime qu'une levée générale de bouclier.
Même moi, au regard de la pochette et du peu glané, je ne m’attendais pas vraiment à grand-chose, si ce n'est une romcom japonaise classique faisant le travail. Cela reste donc dans le tiroir.
Et pourtant. Dès les premières minutes lancées, le générique ingéré, conquis immédiatement je fus. Un mec qui court après un train en donnant tout, lâchant son sac et tout, je sais direct que rien dans le domaine de la romance on va me nourrir comme y faut. La musique est sincère, une fois cela digéré, une seule hâte nous prend, voir ce passage.
Cela ne se fait pas attendre. Loin d'être une bête comédie romantique en milieu scolaire vu et revu, nous nous trouvons plutôt face à un récit fantastique. Et l'apport scientifique bien qu'anecdotique, dont se dote la série rajoute un petit charme, une volonté de crédibiliser, plutôt de poser d'autant plus l'aspect conte de chaque histoire. La physique a cet aspect un peu magique pour le non initié permettant une interprétation fantastique de la réalité.
Donc nous suivons Sakuta victime de ses phénomènes "inexpliqués", appelé Syndrome de L'adolescence, ou plutôt syndrome de la vie. Plutôt que d'avoir été brisé par l'exclusion et la violence sociale du milieu scolaire japonais, ou d'ailleurs, conséquence certaine de ces pathologies paranormales, il s'est créé une carapace ou plutôt un bouclier de cœur avec pour lance la bienveillance. Car il suffit d'une personne qui compte pour nous et réciproquement pour pouvoir lutter contre le monde entier.
Il rencontre alors sa Bunny Sempai, souffrant d'une maladie équivalente, et là démarre notre histoire. C'est le début de notre relation, avec grande déclaration. Là je fus totalement acheté à la cause, à cette course promise, aux mots lancés, aux discours balancés, au droit à la différence, à penser par soi-même. La violence du groupe dans notre volonté de s'y conformer, la peur d'être seule, la comparaison à l'autre, ou la difficulté d'exister dans le sens de se donner une importance, comme notre monde tend à nous le demander, tant de problèmes maintes fois traités, en particulier dans l'animation japonaise, car propre à leur jeunesse, mais que l'on retrouve aussi dans nos sociétés. Pourtant, dans cette course attendue, sans esbroufe, que de justesse, conquis totalement je fus. Je vous le répète. La série aurait pu s'arrêter là, tout avait été dit.
Le reste se déroule, développant le propos, nous offrant gracieusement la chance d'accompagner nos héros dans la suite de leur relation, élément rare il me semble chez les concurrents qui s'achève en général bien avant la concrétisation. Car ici ce n'était pas le sujet traité, la série a beaucoup à dire et veut bien le faire.
Malheureusement, on n'évite pas quelque maladresse, ça en fait parfois un peu trop, mais c'est pour la bonne cause. Des écarts qui se pardonnent aisément, surtout que la mise en scène, elle, reste sobre, efficace, accompagnée par une bande sonore pertinente, discrète par moment, brillante pour transformer les moments clés. Aidé par les protagonistes de cette histoires, peu nombreux, juste ce qu'il faut, pour que le temps de ces treize épisodes on puisse bien les comprendre, pour qu'aucuns ne soient négligés.
Alors, on rigole un peu, on est souvent attendri, touché si on se laisse faire, les yeux mouilles un peu, où on chiale si on est un client facile comme bibi.
La série prend fin. Non pas comme elle a commencé, nos héros ont grandi, ils ont changés, ils sont encore plus armés.
Ils sont devenus un rempart de cœurs, une phalange de bienveillance.
7.5