RE:MONSTER — « J’appelle tout adulte de plus de 25 ans qui regarde des isekais un demeuré » (Y. Moix)

Re:Cyclage

Re:Monster est une série de light novels qui ont commencé à êtRe: publiés sur le net vers 2011, soit il y a pRe:sque quinze ans, et qui ont eu droit à une adaptation en manga à partir de 2014 soit il y a plus de dix ans, et dont la version anime vient d’êtRe: diffusée. Comme je dis souvent, méfiez vous des adaptations animes très tardives, en général ça veut diRe: qu’il n’y a aucun producteur ambitieux ou influent qui s’intéRe:sse au truc et ça aboutit à des séries fauchées et médiocRe:s. Dans le cas de Re:Monster c’est évidemment le cas, mais pour le coup la question n’est pas de savoir pourquoi ça a été adapté aussi tard mais pourquoi ça a été adapté tout court.

Le récit débute dans un monde cyberpunk où le personnage principal (il change de nom plusieurs fois dans la série donc par commodité on va l’appeler protag-kun) se fait tuer par une femme et se Re:trouve réincarné dans un monde d’héroïc-fantasy soumis à des règles de jeux vidéo. En gros le bail c’est que le protag-kun il naît en tant que gobelin, qui la race la plus inférieuRe: dans ce monde, mais il peut évoluer vers d’autRe:s classes, genRe: chevalier gobelin ou magicien gobelin. Et en plus notRe: protag-kun il a un cheat code, c’est qu’il peut acquérir les «techniques» des choses qu’il mange, par exemple s’il mange une plante empoisonnée il devient lui-même immunisé au poison, ou s’il mange un monstRe: avec une capacité de feu bah lui il devient capable de lancer du feu genRe:.

Re:Chauffage

Le problème fondamental qui Re:nd cette série complètement débile, c’est que l’auteur a oublié de poser une limite au pouvoir de son protagoniste. Le mec il absorbe les pouvoirs de tout ce qu’il mange, mais c’est pas comme si un pouvoir en Re:mplaçait un autRe:, ils s’accumulent. Et en plus dans ce monde la pRe:mièRe: mouche à merde qui passe a un pouvoir cheaté du coup le protag-kun il devient lui aussi cheaté très rapidement. Au début de la série c’est vaguement intéRe:ssant de voir le gobelin tout pourri évoluer peu à peu, mais à partir de l’épisode 3-4 ça devient n’importe quoi avec le protag-kun inarrêtable qui roule sur tout le monde sans opposition ni adversité.

Pour donner une idée de ce dont on parle, le protag-kun il est évidemment super fort, super rapide et super BG, il connaît la magie, il peut utiliser tous les types d’armes, il peut soigner, il a mangé des araignées donc il peut lancer des toiles avec ses doigts, il a une lance qui peut lancer des coups multiples dans un rayon de 50m, il peut créer des clones de lui-même à l’infini pour savoir tout ce qui se passe partout dans le monde, il peut créer des bijoux avec son sang pour communiquer à distance avec n’importe qui sans limite, il peut soumettRe: tous les types d’animaux, il a un bras bionique magique, il peut invoquer une armée de zombies, il peut utiliser une armuRe: de sentai qui lui permet de voler, et il a une boîte magique où il peut ranger tous ses trésors et les sortir quand il veut. Et là on est à l’épisode 5 genRe:. Ce qui démarRe: comme un gimmick marrant devient vite ridicule avec un héros qui obtient un nouveau pouvoir toutes les deux minutes et qui Re:nd le moindRe: enjeu instantanément caduc.

Re:Gurgiter

En parlant d’enjeu, le «scénario» raconte comment Protag-kun et ses amis gobelins - qui évoluent en même temps que lui, soumettent progRe:ssivement les difféRe:ntes races pour former une compagnie de mercenaiRe:s qui vont se battRe: contRe:… euh… on sait pas trop qui, et ce faisant vont vivRe: des aventuRe:s diverses et variées dont le déroulement impliquera nécessaiRe:ment Protag-kun qui démolit le moindRe: adversaiRe: avant de le bouffer pour acquérir ses pouvoirs, pendant que les autRe:s le Re:gardent en bavant d’admiration devant le BG ultime qu’il est.

Si on cherche un anime avec un héros débilement OP qui roule sur tout le monde et qui a tous les pouvoirs sans limite, on pense évidemment à Solo Leveling; mais la grande difféRe:nce c’est que d’un côté on a une série d’action avec une animation excellente et une mise en scène très efficace et pRe:nante, et de l’autRe: une série animée avec le cul, dotée d’une diRe:ction artistique inspirée des archives de DeviantART de l’époque 2015 et une mise en scène rushée qui ne laisse le temps à aucun personnage ni aucun enjeu de s’installer corRe:ctement. On a aussi droit à une narration séquencée en «jours» où toutes les cinq minutes tu as un écran qui indique le nombRe: de jours qui se sont écoulés depuis le début du récit. Ce gimmick illustRe: bien la faillite totale de cette série; on te met cet élément narratif, on insiste dessus tout du long de la série, et ça ne sert rigouRe:usement à rien. Si on avait débuté le récit sur un compte à Re:bours du genRe: tu as X jours pour accomplir telle quête, pourquoi pas, mais dans Re:Monster je peux te diRe: que très exactement 127 jours se sont déroulés dans la série, et ça ne sert à rien, on s’en fout complètement. En plus c’est arbitraiRe:, l’auteur s’il veut qu’il se passe plein de trucs en un jour et rien le jour suivant, il fait ce qu’il veut, ça n’a aucune valeur.

Re:Pugnant

Si Re:Monster n’était qu’une énième série de power-fantasy naze à destination des spectateurs adolescents et peu Re:gardants sur la qualité, à la limite on s’en ficherait, des séries comme ça il en sort vingt par saison et on s’en fout. Là où Re:Monster passe la limite c’est quand on commence à aller sur le terrain de la «romance» ou plutôt devrait-on diRe: de la Re:production puisque c’est bien de cela dont il va s’agir. En effet au début de la série protag-kun va captuRe:r une caravane de marchands ou je sais plus quoi et séquestRe:r les villageoises pour soi-disant les protéger des autRe:s gobelins qui veulent leur faiRe: subir les derniers outrages. Et comme dans tout isekai qui se Re:specte, les personnages féminins vont rapidement se constituer en haRe:m autour de protag-kun qui on le rappelle est un anthropophage qui tue et mange ses victimes. Mais cela ne s’arrête pas là puisque protag-kun, en plus de son charisme natuRe:l et de ses capacités magiques incroyables, est doté d’une virilité hors du commun puisque dans la deuxième moitié de la série il va tranquillement se mettRe: à copuler avec tout ce qui lui passe sous le nez à commencer par ses prisonnièRe:s qu’il va inséminer à tour de rôle (!) pour finir par lui donner une flopée de Re:jetons – parce que oui comme c’est des enfants de gobelins ils ont une période de gestation courte genRe: quelques semaines, comme des lapins. Ou des mulots. Ou des rats. Pas des êtRe:s humains en tout cas.

Plus la série avance plus ça cRe:use profondément dans le glauque, jusqu’à une scène dans l’épisode 10 qui est peut-êtRe: un des trucs les plus immondes que j’ai vu dans un anime télé, t’as une des « femelles » du protagoniste en train de « mettRe: bas » mais l’accouchement se passe mal et il n’y a pas de healer disponible, du coup le protag-kun n’a pas d’autRe: solution que de faiRe: manger à la fille sa propRe: chair (!!!) parce que oui son corps est évidemment doté de propriétés médicinales, et du coup tu as une sorte d’imagerie romantique où le gars fait bouffer de force à la fille enceinte de la viande de gobelin qu’il s’est lui-même découpé de son propRe: bras, j’avoue le mélange romance/haRe:m/pregnancy/goRe:/cannibalisme je m’y attendais pas, comme quoi avec le genRe: isekai quand on pense êtRe: tombé au plus bas on trouve toujours piRe:.

Re:Tailleau

Une série telle que Re:Monster ne saurait êtRe: qualifiée autRe:ment que d’anime à destination d’un public de sociopathes. Il ne s’agit pas d’une histoiRe:, mais d’une succession d’évènements impliquant des « personnages » qui ne sont que des outils à destination de la prise de pouvoir de plus en plus abusive du protag-kun. Il n’y a pas de drame, pas de dilemme, pas de morale, pas d’émotions, juste de la complaisance puRe: enrobée dans une esthétique ringarde et animée avec le derche. C’est un des animes les plus catastrophiques que j’ai vu depuis un moment et à ce titRe: il ne saurait mériter plus que na note de quatRe: sur dix.