Après une saison 1 quelque peu décevante, marquant une véritable méconnaissance du sport, via une vulgarisation sans queue ni tête, qu’allait donner cette seconde saison ?
J’avais moult craintes, car s’ils avaient voulu, les auteurs eurent pu s’enfoncer encore plus (ils le feront presque, nous le verrons un peu plus tard). En effet, les possibilités de faire des comparaisons et ou donner des explications étranges étaient légions :
- L’art de choper une musette : cela aurait pu être comparé à un dangereux exercice d’équilibrisme que même un moine shaolin en pleine concentration devant une cascade, il y arrive pas.
- Les maillots : ils auraient quand même pu évoquer cette armure impénétrable qui te confère la force d’affronter le mur du vent, lequel glissera désormais sur toi telle la douce colombe des printemps mérovingiens.
- La fringale, ce moment ultime où le guerrier nippon se sent privé de toute forces et tombe avec pertes et fracas sur le bitume dans une mare de sang et de désespoir, le tout avec en fond sonore la marche funèbre de Chopin (ou Beethoven, vous êtes libre de choisir)
- La crevaison, ce moment ultime où le désespoir saisi le cycliste, qui plutôt que de changer sa roue ou son pneu, roulera sur la jante. Car un cycliste – japonais de surcroit – n’abandonne jamais (c’est comme ça, c’est le code d’honneur du peloton nippon). Surtout qu’il est possible que le scénariste le fasse gagner malgré tout.
- …
Bref les auteurs avaient encore de quoi étaler leur méconnaissance du sujet un bon paquet de fois. Ils le feront essentiellement sur leur description du peloton, et surtout de son mode de fonctionnement. En effet, il semble qu’au Japon, rouler en groupe soit exceptionnel (toujours ce code de l’honneur je suppose). Ce qui est débile en soit, puisque c’est l’inverse qui serait étrange dans n’importe quelle course.
Sur le reste pas grand-chose à dire, le stock de con…de bêtises à dire semble désormais épuisé. Place à la course.
Et là …oh miracle !!!!! Enfin des trucs logiques ! Enfin des trucs normaux ! Enfin une course intéressante à suivre.
On assiste à une course relativement classique, une fois l’étrange arc de l’équipe verte passée. Je dis étrange, car je ne vois pas bien à quoi a pu servir ce passage qui semblait introduire un personnage important, mais qui va finalement s’avérer être un protagoniste en carton. J’ai plus eu l’impression d’un meublage d’épisode, que d’un passage sensé faire évoluer la course. Toujours est-il qu’une fois ce passage, la course va enfin prendre un tournant intéressant.
Au fil des kilomètres, les coureurs vont peu à peu se sacrifier en fonction de leur terrain de prédilection. Ce qui va donner des beaux moments de courages et d’abnégation sportive, certes démesurés mais assez plaisant. Chaque école va voir certains de ses coureurs flancher, par des blessures, par des défaillances et par un manque d’aptitude logique face à la montagne. Une course logique, et donc plus humaines. Ce qui la rend vraiment regardable de par le suspens que cela peut induire à certains moments.
Le tout pour arriver à un final assez (long parce que long le kilomètre final, long) prévisible, mais du coup assez sympathique, avec un duel de grimpeurs atypiques. J’ai par ailleurs bien aimé le traitement de Manami, plus complexe que le personnage ne pouvait le laisser présumer au départ. Tout comme j’ai apprécié le traitement de Midosuji, avec enfin un peu plus de background développé le concernant.
A ce propos, il y a tout de même un problème de taille : comment se fait-il que l’équipe concurrente du héros soit plus développée que celle du héros en question ? Résultat : autant j’ai été séduit par les personnages floqués du maillot bleu, autant celle en jaune m’a laissé assez de marbre. D’autant plus que le doublage de Naruko, Onoda et Tadokoro est affreusement pénible à l’oreille.
L’un des indicateurs de plaisir que l’on prend sur une série (ou en tout cas indicateur que je fais mien), c’est le temps que l’on met à dévorer une série. Dans mon cas, la première saison fut laborieuse, mais j’ai bien aimé la seconde, car j’ai facilement enchainé les épisodes à compter de la fin de l’arc « team verte qui sert à rien ».
Certains défauts soulevés dans la première saison (doublage, musiques ultra répétitives, erreur sur le cyclisme) étant tout de même toujours présents, je ne peux être trop généreux, mais pour le coup, il faut le reconnaitre : YP a su sortir du Guppetto dans lequel il végétait pour atteindre un classement plus honorable.