Quelques histoires courtes sur la famille, le voisinage et le travail, signées Rumiko Takahashi.
J’ai beau apprécier Maison Ikkoku, je ne peux pas pour autant affirmer être un fan de Rumiko Takahashi. Ses personnages ont néanmoins une senteur de madeleine pour ceux dont l’enfance a été bercée par Dorothée et compagnie. A travers cette anthologie, quelques mères au foyer me donnaient l’impression d’une Akane mûrie tandis que certains chefs d’entreprise empruntaient la dureté de leurs traits au père de Ranma. Ce n’est pourtant pas la seule nostalgie qui doit vous inciter à regarder ces 13 épisodes mais bien le regard qu’ils portent sur la famille et la société. Chaque épisode relate une tranche de vie cocasse au sein d’une petite famille. Le personnage principal est très souvent une mère au foyer dont on suit les aléas du quotidien. Les disputes avec ses voisines d’immeuble, les déboires d’un mari souvent décrit comme faible et soumis à son employeur. Mais les épisodes restent très variés dans leur propos et leur déroulement. Certains mettent en avant la fuite du temps avec beaucoup de tendresse et de subtilité : les souvenirs étrangement déformés d’une vieille grabataire, les soupirs nostalgiques d’un père de famille qui pense à son premier amour. D’autres nous présentent des familles déchirées, ou en détresse, peinant à trouver un nouveau départ. La chute est toujours éloquente, réservant parfois une sacrée surprise, souvent de riches enseignements sur la vie. Rumiko Takahashi nous accueille un instant dans la douceur du quotidien d’une famille pour réfléchir à ce qui rattache les individus entre eux. Une vieille anthologie sans prétention qui se déguste avec plaisir.
