Anime méconnu en France mais bien connu de nos voisins européens (l' Espagne et l' Italie eurent droit a une diffusion), St Tail est une œuvre qui ne marque pas mais qui se regarde avec plaisir, malgré son ancienneté. Explications (et accrochez vous car ça va être long...).
Commençons par le point de départ de l'anime : un mélange entre magical girl, tel que Card Captor Sakura, et de policier, à la manière de Cat's Eye.
Meimi Haneoka est, le jour, une collégienne de 14 ans normale. Mais la nuit, elle devient Saint Tail, voleuse émérite extrêmement habile qui vole des objets ayant déjà été dérobés à leur possesseurs pour leur rendre. Elle est poursuivie sans relâche par Asuka Jr, fils d'un inspecteur de police, pour qui un voleur reste un voleur, qu'importe si c'est pour faire le bien. Et bien entendu, il ignore tout de la réelle identité de notre voleuse, qui n'est autre que sa camarade de classe. Alors oui, l'originalité est de mise, comme vous le voyez (Cat's Eye, sort de ce corps!), mais on arrive à déceler pas mal de surprises.
La première est sans aucun doute le côté magique, sous le sens de fantastique, qui est totalement absent. En effet, Saint Tail possède la tenue, le pendentif et la baguette que toute magical girl se doit de posséder, mais en aucun cas il n'y a intervention du fantastique. La magie qu'elle utilise est celle que nous connaissons, c'est-à-dire des tours de passe-passe et d'illusions, et elle compte bien plus sur son cerveau et ses aptitudes physiques pour se sortir des situations dans lesquelles elle se met. Bon point pour cette originalité, qui change des magical-girl habituelles.
Deuxième surprise : les personnages, avec en tête de liste Meimi, notre voleuse. Alors bien entendu, elle est gentille avec tout le monde, a des mauvaises notes, mais par contre est très athlétique, caractéristique qu'elle tient de sa mère (tiens, Sakura, ça vous dit quelque chose ? Mais Saint Tail est plus ancien, donc ce n’est pas un plagiat...), et est légèrement susceptible. En plus de cela, elle possède une certaine naïveté, mais "juste ce qu'il faut", c'est-à-dire qu'elle est loin d'être cruche, ne geint jamais et que son cerveau fonctionne quand il faut. Elle connaît aussi le sens du mot "prudence", et possède un certain talent pour la prestidigitation, que son père lui enseigne. Bref, un perso classique, mais qui sort du lot tout de même par certains côtés
Puis vint Asuka Jr, qui entretient une relation conflictuelle avec Meimi la plupart du temps (vous savez ce que ça veut dire dans les mangas et anime ça...), et ressent une attraction qu'il ne peut s'expliquer pour Saint Tail. C'est le personnage qui apporte une certaine touche d'humour à la série, avec ces tentatives désespérées pour arrêter Saint Tail qui échouent toujours... C'est aussi un personnage qui dégage un certain charisme quand il veut, aidé par son costard super-classe... Autre caractéristique amusante : c'est une véritable bête en cours, mais une catastrophe en sport...
Je passe sur les autres persos, qui ont essentiellement un rôle comique, comme les parents des deux persos précédents, le camarade photographe et Seira, meilleur amie de Meimi, ayant pour vocation de devenir bonne sœur, et qui est la seule à connaître sa véritable identité. Elle joue le rôle d'informateur, grâce aux personnes qui viennent se confier à l'Eglise et viennent prier pour récupérer tel ou tel objet...
Troisième bonne surprise : la relation entre nos deux protagonistes. Bien entendu, l'amour va pointer le bout de son nez... Mais on évite avec joie les moments niais. Oui, y en pas un seul. Au contraire, c'est une relation teintée de crainte, de "attrape moi si tu peux", de doute... Meimi craint une réaction de rejet de la part d'Asuka s'il découvre qui elle est vraiment, lui se retrouve perdu entre deux personnes qui sont en réalité le même être... Alors bien sûr, on connait déjà ce type de relation, mais c'est sa mise en scène qui nous bluffe. Mention spéciale à la scène de réflexion d’Asuka sur ses sentiments, où l’on passe de la pluie au beau temps, et la scène de la découverte de la véritable identité de Saint Tail, où l'on entre dans une teinte de gris (le désespoir), puis de couleur rouge sang (souffrance) et enfin le retour aux couleurs normales mais sombres (résignation et tristesse). Sur ces deux passages, j'ai été bluffé (la déclaration d'amour est bien mise en scène aussi, mais bon, moi je ne suis pas très romantique).
Bien, maintenant, on passe à l'histoire et à la réalisation. Bon, autant y aller direct, hormis l'évolution de la relation entre les persos, il n'y a pas de fil conducteur. On suit toujours le même schéma pour un épisode : une journée à l'école, une confession à l'église, allez hop transformation et on va récupérer l'objet, confrontation avec Asuka, un petit sauvetage en option et puis retour pépère à la maison, et le lendemain au collège j'suis même pas crevée ! C'est pas beau tout ça ? Alors bon, sur 43 épisodes, faut s'accrocher un minimum... Il faut attendre les derniers pour voir le développement de la relation amoureuse et une menace sérieuse arrivée, avec une mise en scène plus soignée, parce que sinon, niveau réalisation...c'est pas terrible.
On a une abondance de scène réutilisées plusieurs fois (transformation, course sur les toits, tours de magie avec la formule... bref, y en a un paquet), les couleurs sont bien mais un peu fades (je souligne tout de même un point pour vous prouver que "les animes d'avant c'était mieux" : y a pas de cheveux multicolores ! Alléluia !), l'animation est dans les normes de l'époque... Et le chara-design... Vous êtes surs qu'ils ont 14 ans ? Moi je leur donne 11 maxi...Sinon à part ça il est agréable. Par contre, les musiques sont réussies, ça je ne peux pas le nier vu que je les ai encore en tête.
Bien, je crois avoir tout dit. En conclusion Saint Tail est un anime vraiment sympathique, mais uniquement porté par ses deux protagonistes principaux et leur relation, très bien mise en scène, mais pour le reste, cette série accuse son âge... Alors oui, j'ai beaucoup aimé mais le constat est là : de bons persos ne font pas tout, d'où ce verdict : 6,5/10.