Ah.... Shinbô Akiyuki, Tout un programme !
Soyons clair, N'étant en général pas amateur des productions de Shaft, j'ai entamé le visionnage de Sasami-san@Ganbaranai avec méfiance et appréhension.
Comme d'habitude avec Shinbô, les premiers épisodes mettent en place un univers assez intriguant qui annonce plusieurs problématiques au potentiel élevé.
En effet, on découvre en Sasami, une jeune hikikomori (personne vivant cloîtrée chez elle) qui possède le pouvoir d'un dieu extrêmement puissant lui permettant de changer les règles les plus élémentaire du monde dans lequel elle vit.
Loin d'être une bénédiction, cette capacité hors du commun va attirer auprès d'elle une quantité de divinités inférieures désirant s'attirer les faveurs de la jeune fille. Du coup, entre ce pouvoir de modifier les règles physiques du monde, les conséquences imprévisibles de ce pouvoir et la peur maladive de la jeune fille pour tout acte de sociabilisation, Shaft avait là tout les ingrédients pour livrer une série passionante tout en gardant son fameux style.
On se rend très vite compte que le résultat n'est (une fois encore) pas à la hauteur des espérances.
En effet, au lieu d'utiliser toutes les possibilités qu'offrent sa situation de départ, Sasami-san@Ganbaranai se contente d'une alternance de scènes de combats suréalistes et de passages complètement délirants voir hors-sujet.
Or, si les scènes d'action sont relativement bien réalisées et servies par une direction artistique cohérente, la sauce ne prend jamais. Cela est justement dû à cette surcharge de situations volontairement idiotes qui enlève toute crédibilité et du coup tout enjeu à l'intrigue qui n'a déjà pas besoin de ça.
Alors que reste-t-il pour tirer cette série du statut de navet irrécupérable ?
Comme bien souvent dans les productions Shaft, il reste des personnages. Ces derniers sont bien évidemment absurdes et caricaturaux au possible mais ils donnent à Sasami-san@Ganbaranai son ironie (habituelle et attendue) et surtout son tempo. Rapide et amusant, cet anime est porté par un casting essentiellement féminin et totalement déjanté qui nous entraîne bon an mal an jusqu'au dernier épisode et c'est déjà pas mal.
Conclusion : jamais vraiment insupportable, Sasami-san@Ganbaranai est avant tout un objet artistique réussi de par son esthétique cohérente; mais c'est également un titre qui souffre d'une trop grande pauvreté scénaristique pour prétendre au titre de série réussie.