Critique de l'anime Shinrei Tantei Yakumo

» par Deluxe Fan le
01 Janvier 2011
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Shinrei Tantei Yakumo : *bâillement*

J’ai regardé STY avec deux attentes à l’esprit :

En premier lieu, cet anime avait la lourde tâche de me faire oublier les erreurs de parcours du studio Bee Train, qui avait franchement déçu son monde avec les désastreux El Cazador et Tsubasa Chronicle.

D’autre part, une histoire de fantômes et d’enquêtes paranormales avait de quoi me séduire au premier abord. Suspense, ambiance sombre et mature, moi j’achète.

Mais je suis dans l’obligation d’admettre que je n’ai pas aimé autant qu’escompté.

STY est l’adaptation d’un roman qui a aussi été adapté en manga et en drama live. Son concept de départ ne se démarque pas par son inventivité : un étudiant capable de voir les esprits des trépassés (les fantômes, en gros) aide les flics dans des enquêtes, et offre ses services aux particuliers ayant de quoi le payer. Bien sûr, le background sera plus étoffé au fil de la série, nous expliquant le passé de Yakumo et des personnages qui l’entourent. Mais la sauce n’a pas pris. De multiples défauts sont à pointer du doigt : des personnages creux, un scénario faible, une ambiance surfaite.

Ainsi l’univers de STY n’est pas particulièrement complexe. Dans ces cas-là ce sont les personnages qui sont sollicités pour donner un peu de profondeur à la série. Et en fait de profondeur, on aura surtout du superficiel.

Le personnage principal, comme l’indique le nom de la série, est Yakumo. Toute l’histoire tourne autour de lui. S’il tombe, tout s’effondre. Et ce personnage m’a assez déplu. Je ne spoile pas, mais on nous explique que Yakumo, en raison de son pouvoir qui se manifeste par la forme et la couleur de son œil gauche, a subi tout un tas de traumatismes qui l’ont rendu froid, asocial et cynique. Je peux comprendre que ce genre de personnage plaise aux fangirls, avec ses yeux de couleurs différentes (cliché n°1), ses cheveux ébouriffés (cliché °2), sa chemise hors pantalon qu’il ne change jamais (cliché °3), son air distant (cliché n°4), et son esprit torturé façon adolescent emo qui se complait dans sa vie de merde en écoutant Tokio Hotel (cliché n°X). Seulement les jeunes éphèbes en plein questionnement existentiel, qui démoralisent le spectateur rien que par leur chara-design typé shôjô manga, moi je fais la moue. Mais c’est de loin le personnage qui a le plus d’intérêt dans la série, ne serait-ce que pour la prestation de son seiyuu Daisuke Ono, doubleur que vous connaissez sûrement si vous avez aimé DRRR ! (Shizuo), Kuroshitsuji (Sebastian) en encore Suzumiya Haruhi (Koizumi). C’est d’ailleurs lui-même qui interprète le générique, mais ça on aurait pu s’en passer (j’aime pas l’opening)

Je disais donc que Yakumo est le personnage le plus intéressant, et on ne peut qu’arriver à cette conclusion en voyant les autres personnages qui n’ont pas bénéficié de la même attention. Dans l’ordre on aura Cheveux Roses, la potiche de service qui ne sert qu’à se faire enlever ou a pleurer sur ce pauvre Yakumo qui a cent fois plus de charisme qu’elle. C’est une erreur de mettre ce genre de personnage aux côtés du protagoniste : sont manque d’intérêt d’en devient que plus flagrant. Puis on aura Cheveux Gris, inspecteur de police de son état. Comme tout inspecteur de police stéréotypé qui se respecte, il fume, a la chemise dénouée, et a une voix bourrue. Il est accompagné de Cheveux Verts, qui comme tout jeune lieutenant stéréotypé qui se respecte, est un idiot gaffeur à lunettes soumis à sa hiérarchie, mais qui sait prendre des initiatives quand la situation l’exige… Je passe sur les autres personnages secondaires, que je préfère oublier. Mention spéciale tout de même à Isshin, le moine bouddhiste oncle de Yakumo : sans doute mon personnage favori, dont le destin est très émouvant (sérieusement, hein).

A côté de cela on a les méchants, Cheveux Blonds et Cheveux Indéterminés. Je ne spoile pas leurs intentions, je dirais juste que je les ai trouvés peu recherchés. Ils sont méchants, parce qu’ils sont méchants : et si vous n’avez pas compris qu’ils sont méchants, et bien retenez qu’ils sont très méchants.

Le cas des personnages résolus, passons au scénario. La série adopte un schéma classique ; elle débute par de petites histoire d’un à deux épisodes, pour poser le sujet et les personnages. Puis elle se lance dans des arcs de plus en plus longs, qui développent l’histoire. Dans les deux cas, j’ai trouvé l’intrigue molle, prévisible. Les petites histoires du début le sont à ce point qu’en cinq minutes d’épisode, vous savez qui est le coupable et quel est le mobile. De toute manière la série tourne toujours autour du même thème « Ouin ma fille est morte/mourrante et je veux que la sauver en tuant quelqu’un d’autre ». La série se paye même le luxe d’être incohérente à certains moments : Yakumo explique bien que les esprits ne peuvent être vus par les humains normaux et qu’ils ne peuvent avoir d’influence sur le monde des vivants. Pourtant, on ne voit que ça durant la série. Ce ne sont pas les scènes d’action, dignes d’une série policière allemande de France 2, qui vous sortiront de votre ennui. On sent la « patte » du studio Bee Train : c’est lent, c’est lourd, ça traine.

Par souci, encore une fois, de préserver l’intrigue, je ne spoile pas la fin. Je dirais juste que sans le personnage d’Isshin, c’eût été catastrophique d’ennui. La fin elle-même est très ouverte, et ne répond pas à toutes les questions. « Tout ça pour ça ? » Ai-je envie de dire.

Enfin, j’ai trouvé que la série ne faisait pas plaisir à mes yeux et mes oreilles. Le visuel n’est pas vraiment raté, mais les couleurs qui oscillent entre le gris sale et le brun caca, l’animation raide, les décors fades, tout cela contribue à me faire dormir devant cet anime. Mais le pire est la musique. Bee Train est en partie célèbre pour ses collaborations avec Ali Project et Yuki Kajiura. Ici, on a décidé de remplacer tout cela par une soupe J-Rock déplacée. Et surtout mal utilisée : à diverses reprises, on pouvait entendre une BGM nerveuse sur des dialogues et des plans fixes. De quoi vous rappeler que ce que vous regardez est d’un ennui mortel, et que la tentative de dynamiser tout cela par l’apposition de ce typer de bande son est louable, mais inutile. Concernant l’opening et l’ending, je dirais simplement que je ne les ai écoutés qu’une fois puis passées systématiquement, ce que d’ordinaire je ne fais pas quand j’aime les génériques.

En conclusion, STY est un anime qui n’est pas mauvais au fond et qui pourra plaire à un certain public. Quand à moi, qui ai goûté à plus de finesse et de dynamisme cette saison, je n’ai absolument pas été convaincu, et je déconseille cette série qui risque fort de vous ennuyer. Bee Train continue de me décevoir…

Les plus

- Quelques histoires surnagent

Les moins

- Les personnages ne fonctionnent pas

- Réalisation grisâtre et soporifique

- Même pas de vraie fin

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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