Parmi les animés assez récents qui n'ont pas encore été profanés par Netflix à grands coups de CGI, on trouve notamment Magi et son neveu Sinbad. La première adaptation et série originale m'est gentiment restée en travers de la gorge. Je n'aime pas du tout ! Les personnages n'ont pas grand intérêt à mes yeux, on se demande à quoi rime l'intrigue et surtout les labyrinthes censés représenter la pierre angulaire de l'oeuvre sont chiants à mourir !
Bref, c'est à reculons que je me dirigeais vers Sinbad par crainte qu'on me resserve la même bouillie du fait que ce spin-off s'intéresse au passé d'un des personnages semi-secondaires de Magi. Mais alors que j'amenais avec moi toute ma médisance, cette série m'a balancée en pleine gueule ses qualités pour me laisser au final un joli sourire en coin.
D'abord l'histoire, plutôt classique dans le genre : Sinbad, un enfant qui vit globalement sous dictature a vécu un drame familial car sinon c'est pas drôle, et veut renverser le pouvoir établi à la suite de ce traumatisme. Il part donc en quête de pouvoirs et renforts à sa cause.
Et ce personnage est juste énorme dans l'écriture !
Dans la série originelle (Magi), on a Aladdin qui a un fétichisme pour les grosses poitrines... Et bien là, Sinbad est carrément un gros pervers comme on n'en fait plus doublé d'un baratineur hors-pair. De plus, sa morale sur les relations amoureuses est clairement du plus bas niveau. Classe...
C'est aussi quelqu'un doté d'une bonne intelligence tactique mais qui sait se la jouer bourrin quand la situation le demande. Un obstiné qui au fur du récit, se fera une spécialité dans le cassage de gueules de prétentieux.
Mais surtout, il a cette manière de parler et d'agir qui fait qu'on ne sait pas si son objectif de devenir le souverain de ce monde pour y installer une paix durable est sincère, ou s'il veut juste détrôner les Chefs en place pour y instaurer une encore plus grosse dictature !
Sa façon de faire n'étant pas des plus honnêtes aussi voir souvent basée sur le forcing font qu'il est en demi-teinte, et bien que présenté comme le protagoniste de l'histoire, Sinbad instaure un doute sur ses réelles intentions d'autant plus que ses partenaires n'en ont aucun sur lui, ce qui est assez troublant.
En parlant de ces derniers, il n'y a pas grand chose à dire, ce sont des archétypes populaires du genre : le grand costaud mais tendre sentimentalement, le déterminé porté sur l'honneur, le torturé de service, la femme qui les dérouille quand ils divaguent etc... Rien de bien intéressant en somme.
Mais alors, Sinbad peut-il porter à lui tout seul ce spin-off ?
Eh bien : Oui, car il occupe majoritairement le temps à l'écran et en dehors des histoires personnelles de ses acolytes qui apparaissent au premier plan avant leur ralliement à sa cause, ils ne feront quasiment que réagir au comportement de ce dernier ou servir de support militaire.
Donc, malgré qu'ils ne soient que des poncifs, la caméra ne s'intéresse à eux que le temps de les introduire dans le récit et fait l'impasse sur leurs potentiels développement ou prises d'importance, ce qui certes peut créer une overdose tant on bouffe du Sinbab matin, midi et soir, mais est toujours mieux que de focaliser sans raison le scénario sur un personnage secondaire pour le faire passer principal.
La dernière raison qui me fait dire que ce spin-off est largement supérieur à l'original, ce sont ces p*tains de labyrinthes qui dans cette adaptation sont en retrait et surtout un artifice de narration pour les pouvoirs de Sinbab, et non l'élément principal de l'oeuvre...
Pour la bande-son et l'animation.
Euh... Comment dire... Je ne me souviens d'aucune piste pour la bande-son, ni de l'opening ou l'ending... Mais l'animation est de bonne facture et a une certaine efficacité sur le chara-design. Mention spéciale pour la colorimétrie des yeux qui par moments est vraiment aux petits oignons.
En résumé : cet animé mérite un petit détour et même dans le pire des cas, il y a une scène vers la fin qui vaut son pesant d'or dans ce joli monde qu'est l'animation.