Sket Dance - Le Gintama du pauvre?

» Critique de l'anime Sket Dance par Sirius le
25 Janvier 2014

Sket Dance est un manga de Shinohara Kenta qui a fait fureur dans le Jump. C'est donc en toute logique que cette adaptation TV a vu le jour en 2011. Une bande à tout faire composée d'un binoclard, d'une nana violente et du boss vulgaire vient en aide de leurs camarades dans un lycée où il fait bon vivre. Hors contexte, le concept rappelle tellement Gintama qu'on parle quelque fois du "Gintama du pauvre" et que l'auteur ait travaillé comme assistant de Sorachi Hideaki ne fait qu'enfoncer le clou de cette encombrante familiarité. Sket Dance n'aura cependant pas connu autant de succès car le titre s'est achevé en 31 tomes et la série a été annulée après 77 épisodes. Il ne faut pas pour autant bouder son plaisir car il s'agit d'une comédie haut de gamme.

Sket Dance, c'est tout d'abord un savant mélange d'arcs et d'épisodes, de semi-épisodes même car on tourne souvent la page après 10 minutes. C'est un très bon point pour la série car on change rapidement de registre et le spectateur n'a jamais le temps de se lasser d'une situation. Les arcs sont en réalité d'autant plus rares qu'ils sont menés de façon éclair : durant deux ou trois épisodes à tout casser ils nous racontent une page passée des personnages, ce qui les a incités à former le Sket Dance en particulier. Autre bon point : si les délires totalement gratuits restent légion, on sent les rapports entre les personnages évoluer même durant les épisodes les plus anodins, que ce soit de manière infime ou non. C'est qu'on s'attache énormément à l'impressionnant casting qui vient mettre de la vie dans ce lycée.

Là je suis obligé de faire un petit tour d'horizon. Bossun a un style typique du héros de shounen avec son bonnet rouge ridicule qui le distingue de la masse. Son caractère stagne entre deux extrêmes : celui d'un type super intelligent quand il met ses lunettes de plongée (certains plans fomentés sont savoureux de bêtise quand même) et hyper soucieux des liens d'amitié d'une part (faut bien qu'il ait la classe par moment), celui d'un bouffon qui ouvre sa bouche pour dire "caca" avec une expression yabaesque (comprenne qui pourra) et d'un type ultra timide qui ne sait plus où se tenir dans une situation gênante d'autre part. Himeko est une nana fausse blonde qui a la classe. Toujours à bouffer des sucettes Pelokan qui font vomir Bossun. Elle joue un peu le rôle du tsukkomi dans le duo qu'elle forme avec celui-ci. Cette délinquante repentie manie la crosse avec une telle force qu'on la surnomme Onihime. Et il y a Switch, qui parle avec un ordi. ET LA VOIX QUI EN SORT EST CELLE DE GINTOKI. Avec des "ahahah" orgasmiques. Sinon c'est un otaku qui prend un malin plaisir à se jouer de ses deux compères. Et à inventer des trucs assez dingues.

Et il y a tout le reste, en commençant par le conseil d'étudiants rempli de cas excentriques. La capitaine de club de softball qui dévore plus vite que son ombre, le samouraï qui se croit tendance, la jeune mangaka au style diablement original, le monstre yaba qui se croit la coqueluche des hommes, la fantôme, le chanteur visual kei qui ne communique que par métaphores, une délinquante qui devient du jour au lendemain une idole. Sans oublier les profs : Chuuma-sensei et ses inventions stupéfiantes qui joueront des tours aux Sket-Dance, le Frankenstein à la tronçonneuse qui rêve de mariage, Yamanobe-sensei et ses jeux oldies complètement délurés. Et je laisse de côté un paquet de protagonistes. Je me suis tapé des barres de rire qu'aucun autre anime n'a su me donner en compagnie de ces joyeux drilles. Sket Dance est un feu d'artifice de délire et de fun. On se lance dans les facéties les plus absurdes, on fait régulièrement péter le 4eme mur et on n'oublie pas de rendre chaque personnage attachant avec une histoire, farfelue ou non, pour les accompagner.

Bien sûr, comme dans toutes comédies du genre, il y a des épisodes qui marquent moins, dont on attend plus la fin qu'autre chose. D'autres sont tellement épiques qu'on souhaiterait qu'ils ne s'achèvent jamais. Contrairement à Gintama, Sket Dance a le mérite de faire évoluer les relations entre les protagonistes. Ainsi la romance s'installe clairement après 40 épisodes, dans toutes les directions. Je sais que cet aspect n'a pas plu à tout le monde mais j'étais tellement attaché aux personnages que j'étais content finalement de voir qu'ils connaissent ces grands chapitres qui fondent la jeunesse. Et toujours avec humour. C'est avec beaucoup de tristesse que je termine la série, d'autant plus que les derniers épisodes introduisent de nouveaux membres du conseil d'étudiant assez déjantés. Une fois la série terminée, on peut continuer l'aventure en reprenant le manga avec l'arc "Saint Valentin". La série aura tout de même couvert 21 volumes. Dommage qu'elle ne soit pas allée jusqu'au bout.

Et regardez cette scène, après le générique final de l'épisode 77, sublime de symbolique et de complicité entre deux frères (oui j'ose le dire) qui auront marqué tout un créneau de diffusion.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Sirius, inscrit depuis le 16/07/2007.
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