[SPECIAL HALLOWEEN] SANKAKU MADO NO SOTOGAWA WA YORU – Gay Gay Gay no Kitaro

Bienvenue dans le Manoir Deluxe, un lieu où se chevauchent réalité et fiction… On raconte qu’il y a bien longtemps, cet endroit était habité par un individu passionné d’animation japonaise, à laquelle il avait consacré toute son existence. Mais au moment de sa mort, il n’avait pas fini de regarder ses dessins animés favoris ; son esprit continua donc d’errer en ce monde, sa soif d’anime ne pouvant être étanchée. Et il paraît que le soir d’Halloween, ceux qui se rendent dans son Manoir peuvent entendre la voix de cet esprit leur parler d’animes horrifiques.

Au départ pour cette année je voulais parler de Mieruko-chan, mais cet enf***é de GTZ a déjà posté une critique du coup je dois me rabattre sur l’autre série de fantômes de l’automne 2021, Sankaku Mado no Sotogawa wa Yoru (que l’on pourrait traduire par « La Nuit Au-delà de la Fenêtre en Triangle »)

Le récit suit le personnage de Kôsuke Mikado, qui travaille dans une librairie et qui, comme chanterait Aznavour, habite seul avec Maman dans un très vieil appartement. Mikado a le don de voir les fantômes, ce qui lui cause des problèmes depuis qu’il est tout petit et l’a empêché d’avoir une vie sociale épanouie. Un jour il rencontre Rihito Hiyakawa, un médium qui le pouvoir d’exorciser les esprits. Hiyakawa remarque immédiatement le pouvoir de Mikado et lui propose une association ; il repèrera les fantômes tandis que lui se chargera de les renvoyer dans l’autre monde.

Une collaboration que Mikado finira par accepter d’autant que l’exorcisme en question consiste à connecter les âmes des deux jeunes hommes au plus profond de leur être…

Parce que oui je n’ai pas précisé mais Sankaku Mado est adapté d’un manga en dix volumes de Tomoka Yamashita et qui a été prépublié dans le BexBoy, un des plus célèbres magazines de prépublication classé yaoi et BL. Je vous arrête tout de suite cependant, si vous commencez à vous précipiter sur votre ordi en espérant passer un bon moment sachez que pour ce qui est de la version animée il n’y a rien de vraiment explicite et même le fanservice finit par s’effacer progressivement. Peut-être que le manga va plus loin mais pour ce qui est de l’anime cela reste dans le domaine du convenable et du bienséant, on va quand même pas regarder des trucs de tarlouzes quoi.

Les premiers épisodes m’ont été immédiatement sympathiques. Cette dynamique entre le protagoniste entraîné malgré lui dans ces histoires de fantômes et son partenaire qui lui est très à l’aise fait immanquablement penser au duo formé par Watanuki et Dômeki dans xxxHolic, une de mes séries de Clamp préférées et qui est une référence dans ce genre de récit entre fantastique et occulte. Cependant là où xxxHolic est orienté vers la fantasy et le folklore, Sankaku Mado est plus tourné vers le thriller et le récit policier. Très vite les héros sont chargés par un détective d’enquêter sur une série d’incidents, qui vont les mener à une jeune fille capable de manipuler les spectres à des fins néfastes, ce qui va ensuite les amener à affronter une dangereuse secte qui détient les secrets du passé de Hatakeyama, et de Mikado au passage.

La grande qualité de cette série, c’est que ce que ça raconte est plutôt intéressant au final. Le thème principal est l’occulte, mais aussi et surtout comment ce pouvoir d’interagir avec les esprits finit par détruire les gens dans le monde réel, en particulier dans leurs relations familiales. Il n’y a rien d’effrayant ou de gore dans cet anime, mais il peut parfois s’installer ce léger malaise lorsqu’une série te propose des personnages et des situations très réalistes et concrètes, mais avec ce tout petit aspect surnaturel qui fait basculer l’ensemble dans le domaine de l’étrange. Bon certes vers la fin le combat final ça devient une sorte de Jujutsu Kaisen du pauvre mais tout ce qui se passe avant c’est pas mal.

Niveau réalisation on ne va pas dire grand-chose parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire. En dehors peut-être du chara-design typé shôjo/yaoi que l’on a plus forcément l’habitude de voir en grande quantité ces derniers temps, la direction artistique est d’une banalité flagrante et l’animation ne propose rien de spécial non plus. C’est pas moche mais aucun effort n’a été produit pour élever un peu l’adaptation ce qui est quand même dommage. Si vous voulez regarder cette série pour l’ambiance pas la peine de chercher y’en a pas.

Je ne peux pas ne pas avoir de bienveillance pour une série comme Sankaku Mado qui s’inscrit dans cette longue tradition des animes/mangas sur l’occultisme et les histoires de fantômes. Son intrigue rondement menée et ses archétypes de personnages rafraîchissants donnent une série agréable à suivre et à terminer, mais qui justement manque sans doute d’originalité pour se démarquer vraiment, surtout avec une réalisation aussi dénuée de style. Ça se regarde vite et ça s’oublie tout aussi aisément.