Selon les statistiques d’Anime-Kun, les visiteurs du site sont particulièrement intéressés par tout ce qui a un rapport avec la chatte. Comme je n’aspire qu’à donner au public ce qu’il réclame, je suis allé chercher l’anime avec le plus de chatte possible et j’ai trouvé sans doute l’anime le plus rempli de chatte que je n’ai jamais vu.
Nakitai Watashi wa Neko o Kaburu, que l’on pourrait traduire par "Je voulais pleurer alors j’ai fait semblant d’être un chat" est un film d’animation qui devait sortir en salles au Japon en 2020 mais qui comme beaucoup s’est retrouvé diffusé sur N****** en raison des circonstances particulières actuelles. Sans doute une bonne idée car, sans vouloir livrer la conclusion de la critique, on est plutôt au niveau téléfilm ici.
Miyo Sasaki est une collégienne très extravertie qui irradie son entourage de sa bonne humeur. Le seul qui ne semble pas réceptif est Hinode, le garçon dont Miyo est amoureuse et qui ne la regarde même pas. Un jour Miyo rencontre un individu mystérieux qui lui confie un masque magique lui permettant de se transformer en chatte. Elle l’utilise pour se rapprocher de Hinode qui adore les animaux, et commence ainsi à entrer dans la vie du jeune homme. Toutefois, l’utilisation du masque a un prix que Miyo finira par devoir payer…
Le point essentiel du film est qu’il est réalisé par Junichi Satô et écrit par Mari Okada, grande prêtresse du mélodrame animé (AnoHana, Kiznaiver, Maquia…). Ces deux-là avaient d’ailleurs déjà collaboré sur un anime il y a longtemps, M3 The Dark Metal, un des plus gros bides que j’ai eu le malheur de regarder. Heureusement ils sont cette fois partis sur quelque chose de bien plus simple et donc plus facile à réussir : une romance adolescente avec de la comédie, du drame et des chatons mignons. Ça démarre gentiment, ça se poursuit gentiment et ça se termine encore plus gentiment, c’est le genre de film quand tu regardes la bande-annonce tu peux aisément prévoir le script. Vu la présence de Okada on pouvait s’attendre à une surprise, genre une autre fille qui apparaît de nulle part pour voler Hinode et forcer Miyo à se consoler avec son meilleur pote qui attendait en embuscade, ça aurait été tellement dans le style de Okada mais ça n’arrive pas donc bon.
Cela dit on retrouve certains thèmes récurrents de la scénariste, en particulier l’idée que tous les problèmes des personnages viennent du fait qu’ils ne parviennent pas à exprimer ce qu’ils pensent vraiment et sont obligés de se taire ou de s’inventer une façade ; une notion qu’elle avait développée dans Kokoro ga Sakebitagatterunda notamment. A côté de cela le film nous propose du drama autour de la famille de Miyo et notamment des conflits qui naissent lors du divorce et du remariage des parents. C’est toujours agréable de voir que certains japonais se rappellent que les parents ça existe, même si en l’occurrence les ficelles sont trop épaisses pour que l’on y trouve de l’intérêt. L’aspect surnaturel avec la transformation en chat prend progressivement de l’importance au cours du film jusqu’à un dernier acte qui emprunte largement à Ghibli, mais ça intervient trop tardivement pour laisser une empreinte (de chat) sur le spectateur.
Le film est produit par le studio Colorido dont nous avons déjà parlé lorsqu’il s’était agi de commenter Penguin Highway puis Burn the Witch. On ne va donc pas trop s’y attarder d’autant que le niveau de production n’est clairement pas à la hauteur des deux animes suscités ; c’est propre et agréable à l’œil mais en termes de style ou de performance sakuga il n’y a rien de spécial, c’est juste un tout petit peu mieux que la moyenne haute du niveau télévision actuel.
Nakineko porte clairement la marque de Okada, mais le fait d’être associée à un vétéran comme Junichi Satô qui a construit sa carrière autour du CGDCT (Aria, Amanchu, Tamayura…) l’empêche de partir en roue libre vers ses délires mélodramatiques habituels. On aboutit donc à un long-métrage honnête quoique convenu, plutôt adapté pour le jeune public mais qui ne satisfera pas celles en recherche d’émotions fortes. C’est un peu comme les vidéos de chats sur Youtube, oui c’est mignon mais quand tu as passé dix minutes dessus tu te rends compte que t’es un peu en train de perdre ton temps finalement.