Critique de l'anime Starry Sky

Insulter l’intelligence du spectateur va devenir une norme si la japanimation continue dans la voie d’adapter des jeux vidéos de drague. Contrairement à mon habitude, cette critique se basera sur deux épisodes, un animé abandonné sans vergogne. Il était hors de question de m’infliger une souffrance visuelle par pur masochisme.

Quel est l’intérêt de draguer virtuellement ? Aucun, selon moi. Mieux vaut le vivre même si on se prend un méga râteau et que cela mine profondément notre confiance en soi. Être rejeté fait certes mal mais fait partie de l’apprentissage de la vie. Admettons qu’au lieu d’affronter avec courage ses peurs, l’être humain préfère se bercer d’illusions dans un monde virtuel où il échappera à une certaine souffrance émotionnelle, qu’obtenons-nous ? Un ramassis de clichés plus ou moins inavoués sur l’autre sexe.

Visionner Amagami fut un véritable calvaire lorsqu’on sait que DANS LA VIE RÉELLE un homme fou amoureux vous fait chavirer le cœur de par sa tendresse et sa sensibilité. Au lieu de cela, la mauvaise japanimation préfère vendre le cliché du jeune homme légèrement obsédé, affreusement timide et mou du genou de surcroît. Une catastrophe...

Pourquoi donc se lancer dans Starry Sky, me direz-vous ? Parce que la naïveté fait croire que le discours féminin sera différent. Le résultat se révèlera tout aussi lamentable.

L'héroïne à laquelle une jeune fille est censée s’identifier est gentille, pour cela il n’y a aucun problème. Tout le monde sait que pour séduire il faut mettre en avant ses bons côtés. Après tout, aucun gars va tomber amoureux d’un dragon, c’est bien connu.

Évidemment qui dit fille gentille dit fille sans personnalité.

Inspiration….

Expiration….

Inspiration….

Expiration…. (30 min plus tard)

Revenons aux leçons de marketing de ce jeu débile : jeune fille sois tranquille ! Les hommes vont tomber à tes pieds sans que tu ne fasses le moindre effort. Ils ne s’intéressent nullement à ta personnalité (sic), tout ce que tu as à faire c’est sourire bêtement…

Pour fortifier ton égo, tiens-toi bien, tu n’auras pas qu’un prétendant mais 12 superbes représentants du signe du zodiaque (Comme la déesse Athéna dans les Chevaliers Du Zodiaque, tu seras adulée) ! Oublie que dans la réalité tu crises parce qu’un être de chair et d’os ne s’intéresse pas à toi... Au passage, pense aussi à acheter les revues féminines spécialisées dans les affinités entre signes astrologique. Vautre-toi dans la connerie, c'est mieux que de réfléchir.

Assez de blabla théorique, passons au premier prétendant : oh surprise, c’est un french !

A quoi ressemble un français dans ce jeu ? Un aristocrate aux cheveux roses et aux yeux violets ! Ses 4 prénoms prononcés à la japonaise sonneront ridicules pour ceux qui maîtrisent notre langue mais pour simplifier, il se verra attribuer un nom bien japonais.

Pourquoi un aristocrate? Pour le symbole du luxe, voyons ! Après cette crise de fou-rire devant cet avant gout de séduction, analysons le comportement de ce charmant jeune homme.

Jeune fille, tu as de la chance ! Sache qu’un parfait inconnu t’aime depuis longtemps. Tu l’as séduit avec de simples couettes mais tu ne le savais pas !

Tu possèdes dans tes gènes une technique de drague imparable : quand t’es petite, ne te montre jamais méchante avec un petit garçon. Dis-lui qu’il a le droit de pleurer quand il est triste, il te sera reconnaissant toute sa vie. Voire mieux, il se comportera comme un amoureux transi d’amour pendant de longues années. Fidèle, il ne pensera qu’à toi, l’unique amour de sa vie. Les autres femmes n’existent pas. Ses hormones seront en stand-bye jusqu’à ta magnifique apparition.

Mais souviens toi qu’un homme n’osera jamais se déclarer si facilement, il souffre d’une maladie terrible : la timidité.

Et ô miracle, tadam, magie de l'amour : avec un frenchie, il réussira à te voler un chaste bisou ! Quels séducteurs ces français ! Leur réputation de latin lover est sauvée ! Cocorico !

Deux épisodes pour voir une telle médiocrité suffisent amplement.

Pour la partie technique, lisez la critique précédente. Pour ma part, j’avais préféré m’attacher au fond... et je suis tombée bien bas.

Des merdes comme ça, non merci.

Habitué à des œuvres de très haute qualité, il m'est insupportable de voir des hontes de ce genre. La solution : fuir !