La série s'appuie sur un casting détonnant de petites filles mignonnes et cocasses. A commencer par la plus grande, Nobue : accroc à la clope et à la bière, paresseuse, colérique et radine, elle fouille dans les économies de sa petite sœur pour s’acheter des paquets quand elle se trouve en manque. Chika ne l’entend bien sûr pas de cette oreille. Petite sœur modèle qui sait cuisiner comme un chef, elle n’hésite cependant jamais à faire part de ses coups de gueule quand elle n’est pas contente. Sa camarade Miu est au contraire une petite peste exubérante persuadée d’être au centre du monde et assurant l’essentiel du spectacle. Elle cumule les coups bas à l’encontre de ses amies et nourrit une certaine jalousie devant l’indifférence taquine de Nobue à son égard. Il faut dire que celle-ci chérit plus particulièrement les deux cadettes, Ana et Matsuri. Ana est une sorte de métis aux yeux bleus et cheveux blonds qui pour des raisons très subtiles s’applique à persuader ses camarades de son origine anglaise et de ses difficultés en japonais. Quand à Matsuri, c’est une petite fille à lunettes timide, faible et maladroite mais extrêmement appliquée dans son travail scolaire et tout simplement craquante quand elle porte ses oreilles de chat.
Le dessin des personnages est à la fois simple et efficace. Enlevez la perruque, les gamines ont toutes de petites bouilles bien rondelettes avec des yeux en forme de noisettes. Cela peut heurter certains mais le design se prête admirablement aux caractères des personnages et propose une palette d’expressions toutes aussi kawai, réussies et saisissantes.
Si les génériques ne m’ont pas particulièrement plu, la série profite d’une belle ambiance sonore, à la fois enfantine et poétique qui se prête admirablement au propos et aux décors. Car on ne reste heureusement pas toujours enfermé dans la chambre de Chiaki mais on suit parfois Nobue dans quelques endroits propices à la détente. Fatiguée de supporter Miu et sa petite sœur, la demoiselle est souvent en quête de moments d’évasion sur son vélomoteur. Un univers fin, coloré et sans bavure.
C’est dans un semblant de monotonie langoureuse que commencent chaque épisode avant qu’un élément ne déclenche quelques situations cocasses. Les courts moments passés en classe sont délirants et on regrette qu’ils ne soient pas plus nombreux au final. On dit souvent qu’Ichigo Mashimaro est une série qui mise avant tout sur le côté mignon des protagonistes. C’est peut-être vrai mais ce qui marque le plus, c’est un humour finement élaboré fait de jeux de mots, de farces et de crédulité enfantine. Un subtil mélange de fraicheur et de délire. Un regard qui est à la fois drôle mais extrêmement réaliste sur le comportement des enfants.
En résumé une comédie amusante, reposante et bon enfant, une série un peu rose-bonbon mais à ne pas manquer. Pour ceux qui sont friands de tranches de vie, Ichigo Mashimaro est un incontournable, un regard plein de poésie sur le monde de l’enfance.