La période Taisho se situe environ entre les années 1912 et 1926. Ce détail servira d'explication au mélange des genres traditionnels et modernes présent dans l'anime et que j'ai apprécié (moyens de transports, logement, mode, chocs culturels). L'histoire de Tactics se situe donc dans cette période Taisho. Je ne pouvais pas passer à côté d'une réalisation pareille surtout que cette période n'est que trop rarement représentée à travers les animes. Bref, on ne va pas vraiment parler d'histoire... Dans l'univers de Tactics, les phénomènes surnaturels représentent 99% du scénario, c'est du droit au but et l'anime ne se permet pas de lâcher l'attention du spectateur pendant une seule seconde. Dès le premier épisodes nous voilà projeté au coeur de l'action, un peu perdu, mais on tient bon pour la suite.
Le personnage principal Kantarou Ichinomiya est un jeune ethnologue doté d'un pouvoir d'exorcisme et de la faculté de voir les "youkai"(esprits) dont il veut prouver l'existence au monde. Parce qu'il existe des esprits, il y'en a par conséquent des bons et des mauvais (aradama). Le but de Kantarou est de réaliser son rêve d'enfance, retrouver et délivrer à tout prix le Onikyuui no Tengu - Tengu Dévoreur de Démons. Les 3/4 des épisodes qui constituent la série sont des resolution d'énigmes reliées au surnaturel (des exorcismes en général).
Chaque épisode se compose d'une intrigue, d'un développement et d'un dénouement. Voilà donc un format pratique adopté par la plupart des animes du genre et qui permet entre autre de savourer individuellement chaque épisode sans être dans l'obligation de se scotcher à son écran continuellement... En toile de fond, l'évolution des relations entre les personnages sera mise en avant et permettra au scénario de faire valoir des émotions entre drame et comédie. Ce qui est pas mal dans l'anime c'est que les épisodes "missions" se déroulent sur une petite base line qui sera le réveil de Haruka ou le recouvrement de sa mémoire - ce dénouement est suggéré tout au fil des épisodes et forme donc un petit fil conducteur qui donne de la consistance au scénario.
Un enchantement pour les yeux - Après avoir visionné un ending très intéressant en terme de graphisme (mais énervant à l'écoute surtout vers la fin), on rencontre dans Tactics, une sorte de "féerie appropriée" au cadre mystérieux ou une volonté par les auteurs de contratser des palettes de couleurs chaudes et froides (c'est dire, le nombre de screenshots effectués). Tactics, c'est magnétique, c'est attirant visuellement déjà et ça c'est très bien.
Tactis c'est également des personnages attachants, tous aux antipodes mais cohabitent dans cette espèce de bulle familière ou par concession tous les personnages se rapprochent les uns des autres pour finalement briser les barrières de la solitude. Kantarou par exemple a toujours été seul et incompris. Il compte sur Haruka comme un frère, cette relation plus profonde que maître/Youkai sera un bon filon à exploiter… Bien que dynamique et "vivant", Kantarou n'est pas un personnage expressif sur ses sentiments et rejette ses faiblesses sur les autres (intérieurement). Haruka quant à lui doit se retouver, retrouver son identité, sa mémoire, son passé malgré sa réticence et son caractère en retrait il se rapproche au fur et à mesure des autres, "ignorant", des relations entre humains et esprits, son comportement donnera lieu à des petites situations comiques. Youko (une bonne à tout faire très mimi) est un Youkai renard apprivoisé par Kantarou, elle a un rôle de catalyseur qui ne déplaît pas malgré les apparences.
Les personnages secondaires tels que Suzu, Sugino, Rosary, Muu-chan (mais kezkezekecetruc?) seront nécessaires à l'introduction des passages de comédie dans l'anime. Ce ne sont pas vraiment des personnages clichés et on pourra aisément les identifier. Pour les opposants ou les "méchants", ils n'ont pas vraiment un rôle qui accroche, c'est sans plus. Leurs personnalités respectives manquent un peu de profondeur, comme si ils servaient de prétexte ou de support à l'intrigue et au scénario.
On notera aussi de la part de Tactics, un petit travail sur la tristesse. Bien qu'elle se contraste fortement à la comédie et à l'action, c'est aussi un élément qui aurait pu être mieux développé. Mais bon en 25 épisodes, on ne va pas en demander trop non plus.
Objectivement, Tactics, n'est pas un anime violent et fait vraiment dans le soft malgré le thème abordé (le surnaturel). C'est inoffensif et divertissant. Les scènes d'exorcisme sont soit insérées entre deux plans de comédie ou soit successives mais dans tous les cas assez bien réalisées pour donner suffisamment de crédit à l'animation. La fin de l'anime ou le dénouement final est un entonnoir dans lequel va se précipiter toute l'action contenue dans l'anime. Comme si tout ce qui s'était passé précédemment n'était QUE pour ces derniers épisodes. Du coup c'est encore plus prenant et ça accroche dans la simplicité. C'est un anime sans prétention, qui prend son temps et le résultat est que l'on a pas l'impression de s'être fait avoir un seul instant. C'est de l'avancée progressive mais sûre. Le fond culturel de l'anime: se servir des folklores et des croyances sino-japonaises, cette petite valeur pédagogique (entertainment) sera utilisée à bon escient. La fin laisse entrevoir la possibilité d'une suite à la série, ce qui mériterait sans nul doute d'y jeter un petit coup d'oeil...
C'est un bon gâteau au chocolat