Entre la multiplication des plateformes audiovisuelles, les différentes modalités de diffusion, et le pur nombre de projets qui parsèment le paysage animesque à chaque saison, il s’avère parfois bien difficile de repérer les nouveautés plus singulières, comme c’est le cas de Chikyuugai Shounen Shoujo (The Orbital Children/Notre Jeunesse en Orbite), une série Netflix de 6 épisodes (+- 40min. chacun) qui est sortie en toute discrétion.
On pourrait pourtant considérer cet anime comme un petit événement en soi puisqu’il marque le retour de Iso Mitsuo en tant que réalisateur/créateur, depuis son oeuvre phare Dennou Coil (2007). Pour son nouveau bébé, Iso entreprend une fois encore de sonder le futur, en levant cette fois-ci ses yeux vers l’espace. En effet, avec Orbital Children nous nous retrouvons en 2045, dans la station spatiale d’Anshin, qui a la particularité d’abriter les deux derniers enfants de l’ancienne colonie lunaire et d’accueillir des visiteurs terriens. Alors qu’Anshin reçoit une nouvelle arrivée de jeunes touristes, une nouvelle comète mystérieuse va remettre en question le destin de l’humanité toute entière.
La plus grande force de cet anime est son environnement futuriste. Orbital Children ne se refuse aucune ambition pour nous montrer une quantité astronomique de technologies ingénieuses, assez vraisemblables (à part pour les drones) et surtout pleinement plongées dans le 21e siècle comme peu d’oeuvres sci-fi peuvent prétendre. Même si l’oeuvre pourra paraître fort déconcertante à découvrir au vu de son tourbillons d’exposés oraux, parcourir ce flot d’idées dans son milieu étoilé est réellement rafraichissant et se prête bien à l’aspect ‘survivaliste’ de l’oeuvre qui peut devenir intense.
En outre, Orbital Children ne se repose pas uniquement sur la science puisque le scénario compte aussi beaucoup sur des éléments de mysticisme, qui nous plongent dans un discours philosophique sur l’inconnu, le futur insoluble et ses possibilités. Encore une fois, la série à tendance à perdre le spectateur de par ses vastes implications intellectuelles qui passent de la perspective de la station Anshin et de ses membres, à l’échelle plus vertigineuse de l’humanité. Néanmoins, j’ai trouvé le scénario Orbital Children plutôt convaincant au final malgré ses défauts.
En parlant de défauts, le récit a besoin de ses acteurs pour fonctionner mais ils se résument ici qu’à cela : fonctionnels. Je sais que certains trouvent la youtubeuse agaçante mais ce n’est pas mon cas. Je reprocherai néanmoins à l’anime de bâcler ou bien complètement oublier la conclusion de certains personnages.
En conclusion, Orbital Children apparaît à mes yeux être une oeuvre imparfaite mais ambitieuse, animée par une imagination féconde adroitement exécutée qui ne peut valoir qu’un avis positif de ma part, même si sa narration ne plaira pas à tous.