This was a knock off

Il y a deux façons de voir The Great Pretender. D'un côté, on sent, cousu de fil blanc, le cahier des charges pour le public occidental friand d'animation japonaise. Un cast choral de personnages hauts en couleur joue les globe trotter un peu partout dans le monde. Quelques petits arcs moyennement connectés qui joue toujours un peu la même partition mais avec suffisamment de variation pour entretenir l'intérêt. La série qu'on va regarder par petites tranches mais pas aussi petites pour un épisode hebdomadaire. Un chara-design très sage contrebalancé par un choix de couleurs et une direction artistique un peu arty. Ce n'est pas la première fois que j'ai ce sentiment d'un cahier des charges rempli aussi assidument sans lever le petit doigt de la culture du pantalon. Une série faussement irrévérencieuse qui sort impeccablement d'un moule.

Et l'autre côté d'aborder The Great Pretender c'est comme le iencli total que je suis. Oui les personnages sont très stéréotypés mais ils ne franchissent jamais la case de la caricature. La série arrive même à éviter les écueils relationnels qu'un auteur trop facile aurait pu se lasser aller à dépeindre. Le changement de continents est une astuce un peu grosse pour rythmer l'histoire mais elle a le mérite d'offrir à chacun des personnages son moment.

Ce n'est pas forcément une grande histoire mais elle est terriblement bien racontée. Il y a cette dose de twist pour surprendre le spectateur (un passage obligé pour une série sur les arnaques) mais toujours dans le bon dosage. On a pas ce moment "oh bon sang ils ont pensé à ça ces génies" mais on évite aussi les "sérieux ? vous pensez vous en sortir comme ça ?" Tout le monde ne peut pas être Watchmen.

Oui le choix des traits de couleurs dans les décors est faussement prétentieux et ne sert pas forcément une grande vision d'auteur mais c'est plaisant de voir une série qui essaye d'être un bonbon pour les yeux sans passer par la case action. Ne réservez cependant votre billet pour le sakuga show, la série fait le job mais ça s'arrête là. Je regrette n'avoir quand même pas eu droit à une petite course poursuite.

Alors je vais pas la faire à l'envers : c'est une contrefaçon de Lupin III. A défaut d'être fait avec cœur, elle est faite avec soin. Suffisamment soignée qu'on en viendrait presque à regretter un manque de souffle d'âme supplémentaire mais ça serait un peu injuste.