Très cher frère, est une oeuvre de Riyoko Ikeda, ultérieure à l'excellentissime Versailles no Bara a.k.a. Lady Oscar (l'anime au mille et un superlatifs). Traduit et diffusé sur TF1 en 1993, l'animé est stoppé au bout de 7 épisodes, son contenu n'étant pas du tout adapté à un jeune public. Je ne sais pas si il s'agit de la première œuvre du genre, mais il est certain qu'il s'agit d'un grand classique du shoujo-ai.
La première diffusion ne date que de 1991 et pourtant j'ai eu le sentiment que l'épreuve du temps ne lui a pas très bien réussi. Le design fait presque autant "à l'ancienne" que Lady Oscar qui a pourtant été diffusé 10 ans plus tôt. vous l'aurez compris je n'ai pas vraiment accroché. Je n'ai particulièrement pas aimé les figures de Fukiko Ichinomiya alias Miya-sama, et de Rei Asaka alias Saint-juste-sama. C'est assez dommage étant donné que des relations presque amoureuse (shojo-ai oblige) se créent entre l'héroïne et ces personnages. Difficile de comprendre une passion pour des protagonistes que l'on trouve laids. Bien entendu il s'agit d'un shoujo pur et dur et je ne prétend pas m'attribuer les sentiments que pourrait avoir une personne du beau sex envers eux, mais en tant qu'homme en tout cas, ça n'a pas collé. Ce genre de série s'axant sur les dialogue et les expression faciales, l'animation constitue un aspect trivial et je n'ai rien à redire sur le sujet. La bande son en revanche est très réussie, distille l'ambiance attendu, a grand renfort de violons et de clavecins.
Cette anime met en scène une héroine simple et candide : Nanako, qui se retrouve dans une école pour fille d'élite : Seiran Gakuen. Dans cette établissement fréquenté par des jeunes filles issues de la haute bourgeoisie, existe un club dans lequel seul la crème des étudiantes est admise : le Sorority Club. Bien évidemment, à sa grande surprise et contre toutes attentes, Nanako va être admise dans ce cercle d'élite, provoquant alors la jalousie de ses pairs. Elle va se retrouver en contacts avec les principales figures de l'établissement : Miya-sama, Saint-Juste-sama, et Kaoru-no-kimi, trois jeunes filles très différentes mais qui ont comme point commun de susciter un engouement et une admiration sans bornes chez leur camarades. Nanako n'échappe pas à cette règle et va essayer de se rapprocher de Saint-Juste-sama. Jalousies, secrets, revanches et crêpage de chignon sont au programmes : elle va vite découvrir que tout n'est pas rose à Seiran Gakuen, et à fortiori au sein du très respecté Sorority Club.
Nanako est un personnage attachant, mais sa candeur et sa curiosité insatiable sont parfois énervantes. Elle arrive à Seiran Gakuen accompagné de Tomoko sont amie d'enfance, qui a de loin la personnalité la plus sympathique et la plus franche des protagonistes. Le reste des personnages principaux ont des caractères ambivalents et Nanako, va tâcher de découvrir, parfois malgré elle et non sans se bruler les doigts, quels sont les secrets qui les hantes et sont la source de leur personnalités complexes et torturées. La tonalité de l'anime est globalement dramatique, et certain sujet abordés tels que la drogue, l'adultère, la maladie, font vite comprendre pourquoi la diffusion de cette série a alerté la censure.
Pour ceux qui on vu Maria-sama ga miteru et Strawberry Panic, vous constaterez que l'on y retrouve exactement la même situation initiale. Remplacez l'école de fille par une école mixte et l'on retrouve plus ou moins l'intrigue de bon nombre de shoujo (exemples récents : Special A, Ouran High School Host Club). Très cher frère est donc l'un des précurseur d'une recette mainte fois réutilisé.
Ciblant avant tout un public féminin, la trame et la complexité des personnage font que l'anime tient en haleine, et à moins d'être allergique au genre, pourra également séduire un public masculin. A voir absolument pour ceux qui ont aimé Marimite ou Strawberry Panic.