Critique de l'anime Trigun: Badlands Rumble

Trigun Badlands Rumble ou l’adaptation réussie d’une série assez banale en long-métrage. Cette accroche se voulait incisive, mais elle a aussi le mérite d’exprimer de la manière la plus claire possible mon sentiment quant à cette production qui a été mon meilleur divertissement en ces froides vacances d’hiver.

Dans un premier temps, ce qui fait de suite plaisir à ceux qui auraient regardé la série d’origine, et plus toute jeune du haut de ses 13 ans, c’est la refonte totale de son emballage visuel. Ainsi donc, oubliés les graphismes vieillots aux couleurs ternes. Ici c’est une explosion de teintes à laquelle va être exposé nos yeux. Rares sont les animes touchant à l’univers du western, encore plus rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir un univers aussi réaliste et aussi bien représenté. Ajoutons à cela un véritable sens du détail dans les décors : des villes travaillées dans leurs moindres recoins ne font qu’accroître notre implication dans ce monde pour le moins anachronique.

Sans oublier qu’à cette esthétique ravageuse viennent s’implémenter deux autres atouts de taille. Tout d’abord l’animation qui en a clairement sous le capot et où chaque séance de shoot apparaît comme un bonheur visuel. Ca tire, ça explose dans tous les coins et de belle manière. Les personnages se meuvent, sautent et esquivent d’une façon tout aussi bien retranscrite à l’écran à tel point qu’on en redemanderai au moment des crédits (mention spéciale à la courte mais intense rixe de fin). Le second point concernera le chara-design qui, en gardant l’esprit de base, bénéficie de quelques retouches bienvenues. Vash fait donc moins filiforme, Wolfwood a meilleure mine, les nez sont un peu moins pointus et les petits nouveaux ont eu le droit à un du bon boulot.

L’intrigue est loin d’être la plus travaillée qu’il soit, aucun grand rebondissement et révélations à couper le souffle à l’horizon. Pourtant, c’est une intrigue qui se veut parfaitement en phase avec l’ambiance farwest transpirante de ce Trigun Badlands Rumble. Effectivement, on suit les pérégrinations d’un des gangsters les plus côtés de ces vingt dernières années (300 000 000 de dollar, ça reste respectable) qui s’est mis en tête de se venger de ses anciens partenaires ayant tenté une mutinerie il y a déjà un petit bout de temps. Cette petite histoire est également un prétexte à retrouver nos amis qui n’ont que peu perdu en exubérance.

Le typhon humanoïde, Vash pour les intimes, est toujours autant charismatique qu’il ne l’était. Son humour décalé qui m’avait séduit à l’époque n’a pas été oublié et il arrive encore à se sortir de situations bien ennuyeuses de la manière la plus loufoque possible. Wolfwood et nos amies assureuses sont eux aussi restés les mêmes, la classe conservée pour l’un, la naïveté pour les deux autres. Quant aux nouveaux protagonistes, disons qu’ils se défendent pas mal. Gasback, l’antagoniste, possède une vraie présence à l’écran, imposant dans tous les sens du terme. Pour ce qui est d’Amelia, c’est une femme forte qui fait plaisir, bien qu’un peu cliché via son background et certaines de ses réactions. Ca n’est pas pour autant un défaut en soit, et sans elle des situations cocasses se seraient vues supprimées.

Un dernier mot sur la bande-son. Tout bonnement excellente pour ce qui est des bruitages, cette dernière nous offre un festival de bombardements sans laquelle l’excellente animation des gunfights aurait perdu tout son sens. Les voix collent à leur personnage, et, bien que je ne sois pas un expert en doubleurs, il m’a semblé que ces derniers sont restés pour ce nouveau film. Enfin les musiques, résolument tournées vers l’ambiance que se donne Trigun, sont elles aussi assez réussies bien qu’elles restent en retrait face à l’avalanche de tapage due aux nombreuses luttes qui parsèment l’heure trente de film. A noter la réutilisation de l’opening et quelques autres pistes qui figuraient comme les plus abouties.

La conclusion sera brève : intense, beau, marrant, scénario bien pensé, mise en scène aboutie, bande-son détonante, tout cela représente l’ensemble des qualités que je reconnais à un film qui m’est apparu comme l’un de mes meilleurs moments animesques de l’année 2011.