Le voilà, Albator, le capitaine corsaire
Il revient, Albator, pour les enfants de la Terre
4 ans après le succès des aventures du capitaine Albator, la Toei décide de remettre le couvert et propose une suite aux aventures du célèbre corsaire…ou plutôt un prequel.
Car on s’en rendra vite compte, il semblerait effectivement que ces nouvelles aventures se déroulent avant la série de 78, à une époque où l’Atlantis est encore un vaisseau fraîchement mis en service et ne dispose pas de tous les atouts qui en feront une légende. Il reste néanmoins suffisamment avancé technologiquement pour que l’on n’oublie pas sa silhouette caractéristique et que son nom soit prononcé avec un soupçon de mysticisme.
En 4 ans, il est plaisant de voir que les producteurs n’ont pas chômé et que la technique a fortement évolué : les combats sont plus dynamiques que jamais, et les affrontements spatiaux n’ont plus rien à envier à d’autres sagas de type space-opera. La mise en scène elle-même est bien plus travaillée et semble nettement moins naïve qu’auparavant (même si l’anime s’adresse toujours à un public jeune).
Et quitte à dépoussiérer les personnages, commençons par le prodigieux vaisseau qu’est l’Atlantis, qui voit son design totalement repensé pour acquérir une apparence moins « traditionnelle » que par le passé. Non vraiment, la gigantesque tête de mort installée sur la proue, on pouvait difficilement faire plus inoubliable et en combat, cela peut également faire office de bélier. Quand on sait que c’est alors la dernière chose que verront les malheureux adversaires avant de disparaitre, cela donne un présage lugubre et classe à la fois.
Puis vient Albator, qui abandonne le jean et passe à une tenue nettement plus sombre, sans pour autant que son caractère soit profondément modifié. A la rigueur, il gagne en maturité et se montre plus adulte, mais c’est toujours un homme bon, profondément idéaliste et que les enfants adorent. On est encore très loin du personnage torturé et sombre (limite vampire) auquel on a eu droit pour le film d’animation de noël 2013.
Les 2 derniers personnages qui restent du casting de la précédente série sont (à priori) Mima et Nausicaa.
Il est dommage de voir que malheureusement, je n’ai pas noté de changement particulier pour ces deux-là. Tout au plus la belle extra-terrestre a troqué sa robe pour une tenue d’aventurière de l’espace et participe directement en tant qu’officier sur le pont de commandement du navire, mais je n’ai pas eu l’impression qu’elle joue un rôle majeur malgré tout.
Dans les nouvelles têtes, commençons par Lydia et Jhonny, qui sont les équivalents de Stellie et Ramis. Si la première se contente le plus souvent de rester à l’abri dans l’Atlantis, le second (à peine entré dans l’adolescence) ne quitte plus le capitaine et l’accompagne dès que celui-ci part en mission, à pied ou aux commandes d’un chasseur, devenant rapidement un membre important dans l’équipage. Comme pour la précédente saison, les enfants sont les victimes du conflit : les coursives sombres d’un vaisseau de guerre ne sont pas vraiment l’endroit rêvé pour laisser s’épanouir une petite fille, quant au garçon, il apprendra vite à se battre et à tuer pour se défendre, devenant rapidement un as de la gâchette et un pilote doué. Rappelons également le fait que les 2 soient orphelins, ayant perdu très jeunes leurs parents respectifs.
Puis viennent Alfred et Esméralda. Le premier est l’ingénieur de génie qui a créé l’Atlantis, et ne cesse de l’améliorer tout au long de la série, pour corriger quelques erreurs de conception. Presque aussi important que le capitaine, c’est lui qui détient tous les secrets du vaisseau, et ses connaissances dans différents domaines (principalement l’ingénierie) seront très utiles à l’achèvement pour la quête visant à sauver l’Humanité de ses ennemis mortels. La seconde est une corsaire, comme Albator, et interviendra régulièrement pour apporter son aide bienvenue contre les flottes Humanoïdes. Elle et Alfred vivent (pour ainsi dire) un amour impossible à l’issue forcément tragique. Pourtant, c’est peut-être cette volonté de toujours aider l’autre et de se protéger mutuellement qui permettra au final de conclure leur histoire par un miracle comme on en voit rarement, même dans l’animation.
Il me semble qu’ils apparaissaient également dans la série de 1978, mais de manière tellement brève que je pense qu’on peut quasiment les considérer comme nouveau venus dans ce nouvel opus.
Abordons maintenant les antagonistes : les Humanoïdes. Impitoyables et disposant d’une puissance militaire presque infinie de par leurs flottes circulant d’un bout à l’autre de la galaxie, ils sont une menace constante avec laquelle il faudra systématiquement compter. Mais dans la traque de leur plus grand ennemi, ils font appel à un allié surprenant : le professeur Zon. Humain ayant trahi les siens, il voue une haine sans limite à Albator, pour des raisons qui seront peu à peu expliquées en cours d’aventure. Presque aussi doué qu’Alfred lorsqu’il s’agit d’inventer de nouveaux vaisseaux, sa trop grande confiance en lui et le fait qu’il se repose trop sur la technologie et pas assez sur ses semblables l’empêcheront d’atteindre son but. Malgré tout, il reste un adversaire redoutable à ne surtout pas sous-estimer.
On ne peut qu’admettre que les Humanoïdes sont de terribles adversaires qui font étalage de leur puissance et leurs moyens à chaque nouvelle apparition.
Néanmoins, si on les compare aux ennemies de la première saison, les cruelles Sylvidres, ils font pâle figure. Ils n’ont en effet pas le côté dérangeant et fascinant de ces dernières, et l’on découvre finalement peu de choses (sinon rien) quant à leur civilisation. A part la peau verdâtre, ils n’ont rien qui les différencie réellement d’un Humain lambda.
Alors finalement, cette seconde saison est-elle meilleure que sa grande sœur. Sur l’aspect technique, la mise en scène et la personnalité nettement plus crédible des protagonistes, assurément. On sera plus critique sur l’ambiance et le background général, puisqu’à aucun moment je n’ai eu l’impression d’être happé dans l’histoire, une bonne partie des épisodes suivant à peu près le même schéma, et devenant par là même prévisibles.
Mais il est vrai que la série ne fait que 22 épisodes, contre plus d’une quarantaine auparavant. Dans ces conditions, on comprend que les producteurs aient dû se concentrer sur le scénario principal et son évolution, en faisant fi d’éventuels parallèles ou divergences.
C’est pourquoi cette série reste une excellente production à voir au moins une fois par tout fan de japanimation, à laquelle je mets un 8 amplement mérité.
Edit : Vous l’aurez compris, j’ai vu l’anime en VF. On ne peut pas dire que les doublages soient mauvais (loin de là), mais on sent que certains acteurs n’étaient clairement pas motivés par leur travail, tandis que d’autres se sont retrouvés à doubler plusieurs personnages avec une même voix.