Une série pour les buveurs de tisane

Non Non Biyori, série de 12 épisodes produite par des studios Silver Link assez loin de leur registre habituel est l’archétype du dessin animé contemplatif. A ce titre, elle présente de nombreux points qui peuvent être autant des qualités que des défauts selon si on aime ou non ce genre de récits.

Cet aspect particulier mis au point, commençons par ce que j'appellerais les défauts objectifs de Non Non Biyori.
On a tout d'abord la présence de quelques clichés et facilités d'écriture qui ont la fâcheuse tendance à nuire à l’atmosphère générale de l'anime. Ils ne prennent tout de même pas une grande place et on notera surtout un quiproquo improbable et un protagoniste féminin présentant un cruel déficit de crédibilité.
Dans le même esprit, la plupart des personnages ne font pas leur age physiquement parlant et on se retrouve avec avec une élève de primaire (celle qui n'est pas crédible) dotée d'un corps semblable à celui de son institutrice.
Le dernier reproche que j'ai à faire à cette série est la légère présence de fan-service. Soyons clair, il n'y a rien ici d'insupportable mais je pense que les auteurs auraient facilement pu éviter l'épisode en maillots de bain et cet amour impossible que voue l'une des jeunes filles (toujours celle qui n'est pas crédible) pour sa camarade de classe Komari.

Voilà, à partir de maintenant, nous oublions complètement la bonne foi pour laisser la place à une haute subjectivité car ce qui va suivre risque autant de vous plaire que de vous dégoûter tant Non Non Biyori est une caricature du genre "tranches de vies".
On commence avec la première qualité que je trouve à cette série : Il ne s'y passe rien , mais absolument rien. A tel point que le fait de dire qu'une année se déroule entre le premier et le dernier épisode peut facilement être considéré comme du spoil, c'est dire.
Tout le long, on se contente de suivre un groupe de fillettes et leur entourage dans leur quotidien campagnard fait d'instants bucoliques et apaisants. En fait, cet anime n'est à mon avis destiné qu'à une seule consommation (oh le vilain mot) qui consiste à regarder un épisode par soir, avant de s'endormir, accompagné d'une bonne tisane bien chaude.
De cette manière, on peut véritablement se laisser porter par la musique calme, le rythme lent de la réalisation, les décors léchés et l'ambiance sonore apaisante de cette petite série.
Car au final, tout dans ce titre respire le calme et le récit se compose simplement de petites scénettes ayant pour cadre la salle de classe, la maison familiale des Koshigaya ou bien encore de jolis petits coins de verdure. Le tout est saupoudré d'un humour léger qui ne provoquera certainement aucun fou rire mais qui devrait maintenir un large sourire aux lèvres du spectateur bienveillant.
J'en termine avec ce petit tableau en pointant du doigt le personnage de Renge, élève de CP beaucoup trop sage pour son âge et dotée d'un design hasardeux.
Je craignais vraiment que ce rôle ne vienne gâcher l'ambiance car elle présente à première vue tout les défauts qui me font d'habitude hurler devant mon écran.
Mais non, la petite Renge est vraiment celle qui m'a fait aimer cette série et j'en suis même venu à regretter qu'elle n'en soit pas la seule protagoniste. Chacune de ses apparition est à la fois touchante et amusante, sa relation avec la vendeuse de bonbon est très bien vue et ses remarques viennent constamment contrebalancé l'égoïsme et la bêtise de certains membres du casting.

Vous l'aurez aisément compris, j'ai plutôt apprécié cette série et je pense qu'elle peut constituer une véritable bouffée d'air frais pour ceux parmi vous qui seraient à la recherche d'un dessin animé calme et apaisant.